Le retour de l'homme invisible,
Vincent Price et Nan Grey, 1940.

 Les origines
 Plus éloignés de Wells
 Les séries TV
 Filmographie




Claude Rains dans L'homme invisible (1933)




Virginia Bruce dans
La Femme Invisible (1941)
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John Carradine et Jon Hall dans
The Invisible Man's Revenge (1944)
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L'HOMME INVISIBLE DANS LE CINEMA S-F

Universal créé un mythe

En 1933, les studios Universal sont à leur apogée. Dopés par les succès récents de La Momie et de Dracula, ils déçident de confier la réalisation de l'adaptation du roman de Wells à James Whale. Ce dernier s'est distingué deux années plus tôt avec Frankenstein. Le film est une adaptation quasi identique de l'original, Wells lui-même félicitera Whale pour son travail de reconstitution minutieux. Le scénario de R.C. Sheriff n'inclut que un ou deux épisodes supplémentaires au roman tout en restant d'une grande fidélité. L'histoire raconte l'arrivée d'un étranger, au visage couvert de bandelettes, dans un petit village anglais. Les habitants sont confrontés à cet intrus inopportun qui, trahi par son étât, tentera en vain de trouver un soutien dans un entourage le plus souvent méfiant ou terrorisé. Il sombrera peu à peu dans la folie avant de trouver un dénouement tragique -et rédempteur- sous les balles des policiers à ses trousses.

Le film reste un des sommets du genre, alliant un propos et une technique novateurs, les réalisateurs n'hésitant pas à travailer chaque scène image par image pour y inclure des effets spéciaux. L'homme invisible (Jack Griffin) est interprété par Claude Rains avec maestria et le film peut être encore vu de nos jours sans paraître démodé! James Whale s'est appuyé sur les extraordinaires effets spéciaux de John Fulton, technicien précurseur qui participa aux réussites de la série des Frankenstein, La Conquête de l'espace et Les dix commandements, où il dirigea la fameuse scène de la traversée de la Mer Rouge...
En outre, Whale imposa deux de ses collaborateurs sur le film : Charles Hall, le directeur artistique et le chef-opérateur Arthur Edeson qui participent beaucoup à la pérennité du film.

Ce n'est que sept ans plus tard que L'homme invisible connait une suite au titre attendu : Le retour de l'homme invisible écrit par Curt Siodmak et réalisé par Joe May. Un condamné à mort (Vincent Price), accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, se fait inoculer le sérum d'invisibilité détenu par le frère du défunt Jack Griffin. Ce sérum va permettre à Vincent Price de mener sa propre enquête et à confondre le vrai meurtrier. La séquelle manque d'inventivité malgré un casting prestigieux réunissant Price, John Sutton et Cedric Hardwick, et des effets spéciaux toujours signé par John Fulton.

L'année d'après, le thème est décliné au féminin avec La Femme Invisible, signé par Edward Sutherland, avec Virginia Bruce et John Barrymore. Dans ce troisième épisode, le professeur Gibbs a inventé une formule pour devenir invisible. A la recherche d'un cobaye, il rencontre Kitty Carroll, mannequin au chomage qui accepte de s'inoculer le sérum. Forte de ses nouveaux pouvoirs, elle va se venger de son ancien employeur, et après de multiples péripéties elle finit par épouser un riche homme d'affaires qui lui donnera un fils... doté des mêmes pouvoirs que sa mère. Le film est loin de l'oeuvre originale mais possède un charme encore présent aujourd'hui.




John Hall et Ilona Masey dans
L'homme invisible contre la Gestapo (1942)


Durant la seconde guerre mondiale, l'homme invisible participe également à l'effort de guerre avec L'homme invisible contre la gestapo (sorti en France en 1949) dans lequel, comme beaucoup de super-héros de l'époque, le héros (John Hall) combat les nazis et les japonais. Sous les traits de l'espion nippon Ikito on retrouve Peter Lorre (M. Le Maudit) et les effets spéciaux sont toujours signés de John Fulton (nominé aux oscars pour le film). Sur un scénario de Curt Siodmak, l'homme invisible contre la gestapo brasse les genres du film policier, au film de guerre avec une trame fantastique : l'homme invisible profite de ses capacités pour voler la liste des agents ennemis infiltrés sur le territoire des Etats-Unis puis sauve New-York d'une attaque aérienne allemande. Universal se sert une fois de plus du mythe pour soutenir les américains dans le confil armé, on ne pourra pas dire que l'homme invisible était "planqué" pendant la guerre!


Agent Invisible
(L'homme invisible contre la Gestapo)
sorti en France en 1949


En 1944, la série est confiée à Ford Beebe, l'auteur du serial en 15 épisodes Flash Gordon Trip To Mars mettant en scène le héros de B.D. d'Alex Raymond. Le film s'intitule The Invisible Man's Revenge et restera inédit en France. Le film ne connaît qu'un succès relatif : l'homme invisible y est toujours pourchassé par la police et compte sur l'appui d'un de ses confrères (John Caradine) pour se sortir de ce mauvais pas.



Deux comiques de la firme Universal s'emparent alors du personnage pour le tourner en parodie dans Bud Abbott et Lou Costello contre l'Homme Invisible en 1950, dans une réalisation de Charles Lamont. Titre erroné puisqu'en fait, les deux compères aidaient l'homme invisible dans une enquête abracadabrante, l'invisibilité étant le plus souvent prétexte à de nombreux gags : l'homme invisible mangeant un plat de spaghettis ou un combat de boxe à trois...