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KING-KONG (2005) King-Kong (Id.), 2005, Peter Jackson, Nouvelle-Zélande/Etats-Unis. Couleurs. Son : DTS / Dolby Digital EX / SDDS. Durée: 3h07. Sociétés de production : Big Primate Pictures, Universal Pictures et WingNut Films. Distributeurs : Universal Pictures. Réalisateur : Peter Jackson. Scénario : Fran Walsh, Philippa Boyens et Peter Jackson d'après une histoire de Merian C. Cooper et Edgar Wallace. Producteurs : Jan Blenkin, Carolynne Cunningham, Peter Jackson, Fran Walsh. Directeur de la photo : . Image : Andrew Lesnie. Distribution des rôles : Victoria Burrows, Daniel Hubbard, John Hubbard, Liz Mullane. Création des décors : Grant Major. Décorateur de plateau : Dan Hennah. Costumes : Terry Ryan. Maquillages : Corinne Bossu, Rick Findlater, Deb Watson. Montage : Jamie Selkirk. Musique : James Newton Howard et Mel Wesson. Direction artistique : Simon Bright et Dan Hennah. Directeur de production : Anne Bruning, Belindalee Hope et Brigitte Yorke. Sociétés d'effets spéciaux : EYETECH Optics, Gentle Giant Studios Inc., Weta Digital Ltd. et Weta Workshop Ltd. Interprètes : Naomi Watts (Ann Darrow), Jack Black (Carl Denham), Adrien Brody (Jack Driscoll), Andy Serkis (King Kong/Lumpy le cuisinier), Jamie Bell (Jimmy), Kyle Chandler (Bruce Baxter), Lobo Chan (Choy), Thomas Kretschmann (Capitaine Englehorn), Evan Parke (Hayes), Colin Hanks (Preston)... Date de sortie française : 14 Décembre 2005. |
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King-Kong, un film de science-fiction ? Certainement pas puisqu'il ne correspond pas à la définition du thème, plutôt un film fantastique dans la plus pure tradition. Tout comme le film de 1933, celui de Peter Jackson est ici pour une raison essentielle : c'est un remake-hommage d'un réalisateur qui s'est dit trés influencé dans sa façon de filmer et son goût pour le septième art à la vision du chef-d'oeuvre de 1933. On note de nombreux parallèles avec cette oeuvre dans tous les films SF des dernières années. Le thème de la bête transposée de sa jungle natale vers un monde étranger semble éternel : La saga Alien (ou Predator) ne sont que des réécritures modernes... King-Kong(1933) reste le modèle des films de monstres qui ont suivi! L'histoire
New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux explorateur-réalisateur Carl Denham et se laisse entraîner dans la plus périlleuse des aventures... |
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A propos Monumental, ambitieux, spectaculaire, le dernier film de Peter Jackson est tout cela à la fois mais était-ce un remake vraiment indispensable ? Un film monumental par sa durée : durant plus de trois heures que l'on ne voit pas passer, nous avons droit à un tour de grand huit entre les pattes du gorille géant, poursuivis par une horde de brontosaures, aux prises avec des insectes géants. Il est clair que Peter Jackson cherche tout au long du film à rester fidèle et à rendre hommage à la version originale mais il apporte indéniablement un rythme, succédant les scènes d'action et les morceaux de bravoure même au risque parfois de ne pas être toujours crédible : Ann Darow ballottée par la main géante s'en sort sans égratignure ni côte fêlée; ou victime d'une surenchère pas toujours nécessaire. Qu'importe, une fois que le Venture quittant le port de New-York, l'imaginaire est en marche… Avant cela, dans la première heure d'exposition, on aura vu Carl Denham aux prises avec les producteurs renvoyant aux déboires passés de Jackson, la présentation de le New-York dans les années 30 brillamment reconstitué, la rencontre entre Denham et Ann Darow, les raisons du choix de la jeune actrice rendus avec un extrême sensibilité. C'est ce qui frappe le plus en regardant le film : paradoxalement Jackson est plus à l'aise lors des scènes d'émotion que pour filmer l'action. Ses personnages même souvent manichéens, comme ce réalisateur poussé par l'appât du gain, n'en sont pas moins touchants et humains, frôlant souvent la caricature pour s'en écarter presque aussitôt à la faveur d'un acte, d'une réaction ou d'un dialogue. Avec un film aussi long, difficile de ne pas trouver quelques fautes de goût comme cette scène avec les brontosaures, ou la juxtaposition personnages réels et animaux virtuels reste approximative : dans le même registre, les effets spéciaux de Jurrassic Park étaient plus réussis. La gageure du film n'était pas celle là : il fallait rendre King-Kong, entièrement virtuel, humain et émouvant. De ce côté-là, la réussite est totale : son visage et son corps blessé, ses expressions sous les traits d'Andy Serkis parviennent à transcender la froideur des pixels et son attachement avec Ann n'en est que plus touchante. Peter Jackson a créé son King-Kong, un hommage monumental, révérencieux au film de 1933. Un remake reprenant la trame initiale, mais qui a su transcender les personnages stéréotypés de l'original en offrant une créature virtuelle tout aussi sobre, sensible et émouvante que l'actrice Naomi Watts, et rien que pour cela le film est une réussite. |
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Zoom avant Un rêve de réalisateur
La version de King-Kong de 1933 est pour Peter Jackson le film de référence. C'est celui qui lui a donné envie de faire du cinéma : à l'age de 13 ans, il a même tenté d'en tourner une première adaptation avec la caméra Super-8 de son père et pour seuls décors, une maquette en plastique de l'Empire State Building et des dinosaures en plasticine fabriquée maison. En 1996, après avoir réalisé plusieurs films, Universal lui propose de mettre en scène une nouvelle version du film mais le projet tombe finalement à l'abandon, après y avoir travaillé durant huit mois. De nombreux designs utilisés dans le film sont ceux de l'époque. Qu'à cela ne tienne, cela laissera plus de temps pour se préparer à créer la mythique saga du Seigneur des Anneaux. Après avoir reçu une pléiade d'oscars (17 au total !), Peter Jackson peut enfin réaliser son rêve de gosse et tourner sa version de King-Kong, 35 ans après avoir vu le chef-d'œuvre d'Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper.
Peter Jackson a écrit le scénario de "King Kong" avec son associé, Fran Walsh, et le co-scénariste du Seigneur des anneaux, Philippa Boyens. Jackson et Walsh ont produit le film via leur société WingNut Films. Le scénario est basé sur le roman original de Merian C. Cooper et Edgar Wallace, qui devint le film à succès dès sa sortie en 1933, des studios RKO Radio Pictures film. Ce "King Kong" a été désigné par "The National Film Registry of the United States Library of Congress" comme étant l'un des 100 plus grand film de tous les temps. Autant dire que cette adaptation était un vrai challenge pour le talentueux Peter Jackson. Le Seigneur des anneaux a été une expérience particulièrement intéressante : le scénario original leur semble trop léger (une réplique dans le film y fait allusion "seulement un scénario de quinze pages?!" et axé sur le film d'aventures type " Indiana Jones ", l'ensemble manque de réalisme et le texte est entièrement remanié. Tous les aspects fabuleux du film comme Skull Island, le gorille géant et les dinosaures sont retravaillés.
Ce long film est présenté en trois mouvements : La ville de New-York pendant les temps de la Grande dépression, exposition des personnages et départ du bateau ; l'île du Crane (Skull Island) ; ce mouvement débute alors que le bateau se perd dans les brumes entourant l'île et le Retour à New-York une fois la bête capturée ; ce mouvement est une coupure qui emmène directement de la dernière scène sur la côte de l'île au Palace The Alhambra, à Times Square, sur Manhattan. Il est à noter que la bande-annonce du film découpe parfaitement ce tryptique, avec des séquences parfaitements entrecoupées.
Le compositeur Howard Shore avait écrit et enregistré une bonne partie de la bande originale du film, mais peu avant la sortie, suite à des divergences artistiques avec le cinéaste, d'un commun accord ils ont décidé qu'il était préférable que James Newton Howard prenne le relais. Ce dernier a eu moins de deux mois pour écrire et enregistrer une partition totalement nouvelle.
A l'age de 22 ans, Peter Jackson s'est confectionné un costume de gorille en se rappelant sa vision de King-Kong. Il a porté ce costume lors de plusieurs occasions festives…
L'actrice Fay Wray, qui incarnait Ann Darrow dans le King Kong de 1933 s'est vu proposer un caméo par Peter Jackson, mais celle-ci est malheureusement décédée un mois avant le début du tournage. Le réalisateur voulait alors lui confier la dernière réplique du film. Lors de la pré-production, Peter Jackson avait organisé une rencontre entre Naomi Watts et Fay Wray. Selon Naomi Watts , a l'issue de leur rencontre, Fay Wray, lui aurait murmuré à l'oreille " Ann Darrow est entre de bonnes mains ". Ce que la comédienne britannique a reçu comme une véritable bénédiction. Le chapeau que porte Naomi Watts dans le film est d'ailleurs inspiré de celui de Fay Wray dans le King Kong réalisé en 1933. |
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Les acteurs Andy Serkis Peter Jackson et Andy Serkis ont parlé pour la première fois de King-Kong en Avril 2003, alors qu'ils tournaient des plans additionnels pour Le Retour du Roi. Andy Serkis, qui avait servi de modèle humain et avait prêté sa voix à l'étrange personnage de Gollum dans Le Seigneur des anneaux, a déjà passé un certain temps au Rwanda pour étudier les gorilles. "C'est extraordinaire ce qu'il a déjà fait comme recherche, affirme l'actrice australienne Naomi Watts, qui a repris le rôle de Fay Ray. "Il a ramené plein d'enregistrements sur le comportement des gorilles qu'il a fallu étudier." Andy Serkis qui avait déjà donné vie au personnage de Gollum dans "Le seigneur des anneaux", créera cette fois les mouvements de Kong en créant une sorte de base de données de mouvements du singe géant qui a été ensuite retravaillée avec les effets digitaux de Weta Workshop Ltd.On le retrouve avec un double emploi puisqu'il interprète également Lumpy, le chef cuisinier du navire. Jack Black Jack Black est né le 28 Août 1969. Il a eu de petits rôles dans plusieurs films comme Demolition Man, Waterworld, The Fan, Disjoncté, Mars Attacks ! et Souviens-toi… l'été dernier, puis en tête d'affiche aux côtés de Ben Stiller et Rachel Weisz dans Envy de Barry Levinson. Il a également prêté sa voix pour des films d'animation comme L'Age de glace ou Gang de requins. Dans King-Kong, il interprète Carl Denham, joué dans le film original de 1933 par Robert Armstrong, un réalisateur d'une cinquantaine d'années choisi pour sa ressemblance avec Orson Welles. Un choix assumé par Jackson qui souhaitait un personnage bien campé dans les années 30, un leader d'équipe obsessionnel, mais capable d'inciter les gens à le suivre. La coiffure du personnage accentue la ressemblance avec Welles. Le personnage de Carl Denham, initiateur de l'expédition vers l'île du Crâne, est fortement inspiré d'un certain... Orson Welles: "J'ai beaucoup réfléchi à ce rôle, explique Jack Black. Je me suis demandé si Peter ne m'avait pas choisi en raison de nos similitudes physiques : nous avons à peu près la même taille, la même carrure, et voilà qu'il me confie un rôle de réalisateur ! Serait-ce qu'il se reconnaît en moi ? J'ai alors eu l'idée de baser secrètement mon interprétation sur lui, mais j'ai vite compris que ce n'était pas la bonne approche. Peter n'a aucune des angoisses de Carl, aucune de ses obsessions ou de ses crises de colère. Et il est certainement dans une situation moins désespérée que Carl. J'ai alors pensé à faire de Denham une sorte de P.T. Barnum, mais Peter avait un autre modèle en tête - pour faire court, un Orson Welles au petit pied. Carl se prend pour un artiste maudit. Il a un ego monumental et espère être reconnu un jour, mais, au fond, il a peur de ne jamais arriver à rien. C'est cela son vrai moteur.". Peter Jackson précise ses intentions pour le rôle :" Nous avons pris pour référence le jeune Orson Welles du Mercury Theatre. Carl a cette énergie bouillonnante et contagieuse, cette détermination inflexible à réaliser son film par tous les moyens possibles et imaginables. Il est ambitieux et un brin escroc... comme Orson qui n'hésitait pas à utiliser pour tel ou tel de ses projets l'argent qu'il avait obtenu pour un tout autre film". Parallèlement, Carl Denham renvoie aussi à Merian C. Cooper, l'un des deux réalisateurs du King Kong de 1933, en raison de sa vocation d'aventurier. Naomi Watts Naomi Watts (Ann Darow) est marquée par l'empreinte du fantastique et de la S-F. Découverte dans Tang Girl, tentative déjantée de Mad Max au féminin, puis vue dans Mullholland Drive de Lynch, l'actrice australienne est également à l'affiche de plusieurs téléfilms et séries fantastiques comme " Bermuda Triangle ", " Sleepwalkers 2 ", puis dans quelques séries B telles que " Childrens of the Corn IV : The Gathering " ou " Ring 1 & 2 ". Avant de s'engager sur le projet King-Kong, Naomi Watts a déjà vu les deux films précédents tout en gardant à l'esprit le film de 1933, elle se documente également sur le New-York des années 30 et visionne des documentaires sur les gorilles (ceux filmés par Serkis au Rwanda). Adrien Brody Adrien Brody était le fameux paria du film Le Village de M.Night Shyamalan, le héros tragique du Pianiste de Polanski. Dans King-Kong, il campe un brillant auteur de pièces de théatre embarqué malgré lui dans la plus grande aventure de sa vie : il deviendra un héros atypique, mais parfaitement crédible dans les mains des scénaristes de la version 2005. C'est le personnage du film le plus modifié par rapport à l'original qui était un commandant en second plutôt taciturne et machiste. Il a accepté le rôle alors qu'aucune ligne du scénario n'avait été écrite et la relation avec Ann Darow (Naomi Watts) a été écrite au cordeau pour la rendre plus crédible et intéressante. Les acteurs Thomas Kretschmann ("U-571"), Colin Hanks ("Orange County"), Kyle Chandler ("Les hommes de l'ombre"), Evan Parke ("La planète des singes"), Lobo Chan et Jamie Bell ("Billy Elliot") complètent le casting. |
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