MISSION TO MARS
Nombre de critiques : 8
Note moyenne : 12/20




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Mission To Mars
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Les critiques
Un internaute de Lyon

Malgré de superbes effets spéciaux, le film se plante complètement à la fin, De Palma, aurait du donner plus de poésie et d'ouverture à une scène finale trop didactique, vite expédiée et naïve.. [Réagir à cette critique]
Troudair

MISSION TO MARS (IMPOSSIBLE)
On va voir MTM le cœur joyeux. On y va le cœur joyeux parce qu’on se dit qu’on est un peu supérieur au commun des mortels, quand même. Nous qui aimons l’art, l’essai, le bizarre, le lent, le calme et la volupté, le silence et l’imagination, voilà que les premières données concernant ce film nous donnent à espérer du meilleur.

Le fait de savoir que personne ne voulait réaliser ce scénario, qu’il est passé entre toutes les mains sans qu’il n’intéresse aucun des blaireaux de « directors » abonnés aux blockbusters et que, côté spectateurs, ceux qui s’attendaient à voir de l’action, du fight et du martien bouffeur d’hommes en sont pour leurs frais, il faut bien dire que ça fait plaisir.

Alors, au fond, on est joyeux, joyeux et aussi confiant en allant voir MTM. Confiant, parce qu’on repense à la bonne surprise de « Mission Impossible », gros budget honteux qui avait réussi à prendre le spectateur à contre-pied de charmante façon après une bande-annonce racoleuse qui n’avouait rien du réel contenu de la chose: un thriller nerveux et claustrophobique dont la scène du TGV n'est qu'un détail perdu dans l'émotion brute ressentie pendant le reste du film.

Mais malheureusement, autant cracher le morceau tout de suite, il ne s’agit pas là du même genre de mission, et avec Hollywood, un voyage vers Mars n’a rien d’impossible, même si, au bout du compte, on aurait peut-être préféré... Car pour schématiser (si peu), Mission To Mars ressemble plus à un megamix de choses déjà vues (ciné, sciences, SF) qu’à une création vraiment originale. Non seulement on assiste à des scènes, des effets graphiques ou des trouvailles visuelles entièrement resucées dans le fond de SF mondial (j’entends américain), mais en plus, le scénario ne décolle pas au-delà du plagiat pur et simple d’un « 2001 » pourtant bientôt contemporain. Tout y est. De l’architecture du vaisseau à la quête de la planète mystérieuse en passant par l’épilogue immaculé et le vagabondage dans l’espace, c’est à croire qu’on a devant les yeux un objet entièrement maîtrisé, pas du tout naïf ni inconscient, mais présentant l’ambition avouée de remixer le film précurseur du space-opéra de la même manière que l'avait fait (sans le savoir pour sa part) Roland Emmerich et son "Independance Day" (ID4 pour les intimes).

Alors qu’en est-il au fond ? La question reste posée pour les simples spectateurs que nous sommes. Est-ce que De Palma avait vraiment dans l’idée, en choisissant de réaliser un scénario aussi simpliste, aussi fade, de s’attaquer au problème autrement plus conceptuel que serait l’application du remix au monde du cinéma ?

Cette hypothèse est à réfléchir, surtout après son « Mission Impossible » qui ne peut évidemment pas échapper à la comparaison d’avec la série mais aussi des « Incorruptibles » (même principe), et surtout de « Blow-out », remake avoué du « Blow-Up » d’Antonioni.

De Palma poursuivrait-il un but qui ferait du coup échapper son œuvre à une interprétation classique ? Serait-il en réalité, à défaut du meilleur réalisateur, le meilleur DJ de la scène cinématographique mondiale, jouant avec les scènes déjà existantes comme un autre avec des samples, des vinyles entiers, art du collage désormais toléré, compris, voire reconnu ?

Honnêtement, je pense que oui. Tout comme je pense qu’il est strictement impossible que le réalisateur de « L’Impasse » et de « Snake Eyes » laisse passer les évidentes allusion à « Dune », « Abyss » ou « Apollo 13 » dans MTM. La référence récurrente aux escaliers d’Odessa du « Cuirassé Potemkine » dans 3 de ses films est là pour nous conforter dans cette idée. De Palma connaît le cinéma. Ses gestes sont mesurés, et s’il décide de réaliser un navet, c’est qu’il y a une raison. Alors quel est le message ? « Mission To Mars » est une mission impossible ? Personne ne peut faire un bon film sur Mars ? C’est peut-être ça. Quand on s'attelle à ce genre de projet, on sait qu’il y aura du monde au tournant. Quand on décide de faire de la SF, on sait pertinemment que le spectateur potentiel ne sera pas un habitué des Feux de l'Amour mais qu'il saura par contre sur le bout des doigts le nombre de canons à plasma équipé en série sur un croiseur interstellaire ou la longévité d'un ver des sables en fonction de la proximité des pôles d'Arrakis. De la même manière, De Palma sait donc que l'ado qui entre dans une salle de cinéma pour voir Mission To Mars sait déjà tout à propos du présumé visage apparaissant sur les reliefs de la planète rouge, connaît bien entendu l’hypothèse (foireuse) selon laquelle la vie sur Terre aurait été engendrée par des cellules extraterrestres ou encore qu'on ne peut pas dire qu'il manque un chromosome dans un génome à la seule vue d'un bout de molécule ADN. Alors qu’est-ce qu’il aurait à lui apprendre, De Palma, à ce spectateur rôdé aux nouvelles technologies, à l'intelligence artificielle et aux manipulations génétiques ? Qu’est-ce qu’il pourrait imaginer de plus percutant que la sinistre réalité d'une seule des Chroniques Martiennes de Bradbury ? Rien. Strictement rien. C’est sa réponse déclinée pendant un peu moins de deux heures que dure Mission To Mars. Vous voulez du nouveau ? Il n’y en a pas. Vous voulez du sensationnel ? Non plus. Rien de plus que ce que vous savez déjà.

Et alors qu’on était si fier d’être de ceux qui aimeraient MTM, on se retrouve logé à la même enseigne, déçus. Car on ne pouvait qu'être déçu. Car Mission To Mars est un film conçu pour décevoir pour la bonne et simple raison que son réalisateur sait qu’on ne peut rien faire avec un sujet pareil, que tout a été dit, que la réalité en dépasse même la fiction, que les spectateurs en savent déjà plus que le scénariste, qu’enfin, lui n’aura rien d’autre à apporter que son point de vue sur la chose, vaguement ironique, vaguement cynique (voir le drapeau américain flottant sur le sol de la planète rouge alors que tout le monde sait très bien que si quelqu'un met un jour un pied sur cette planète, ce sera l'un des membres d'une équipe internationale et qu'il se prendra deux gifles s'il a le malheur de sortir son foutu drapeau).

Le point de vue de De Palma sur Mars, c'est dire qu'on ne pourra qu'être déçu par Mars comme à chaque fois qu'on entrevoit la réalité d'une chose fantasmée.

Oui. Avouons-le: sans même s'en rendre compte, on a trop fantasmé sur Mission To Mars.

TROUDAIR le 19/05/2000

EMail : TroudairOne@aol.com

URL : http://members.aol.com/TroudairOne

Un site de critique de film en construction... [Réagir à cette critique]
 
Pierre Guillemot

Encore un soir en déplacement. J'entre dans la salle où on m'a déjà projeté "The Phantom Menace" (Star Wars 1/6) et "The World is not enough" (avec Sophie Marceau). Cette fois c'est "Mission To Mars".

Projection privée ou presque, nous sommes dix dans la salle, flottant dans l'espace des 501 fauteuils rouges. Quand les lumières de la Terre réapparaissent, nous sommes trois survivants à nous regarder, heureux d'être encore là et vaguement coupables d'avoir survécu.

Depuis, j'ai été convoqué par mon DRH, qui m'a accusé de faire peur à mes collègues de travail dont certains sont venus se mettre sous sa protection. J'avais peut-être exprimé trop violemment devant eux ce que je pensais du comité qui avait managé cette chose.

Parce que, c'est certain, l'histoire a été assemblée par un comité.

Ils étaient nombreux et avaient apporté avec eux "On a marché sur la lune", "L'étoffe des héros", "Le secret de l'Atlantide", "Transit To Earth" d'Arthur C. Clarke, le numéro spécial de Paris Match avec le premier pas de l'homme sur la Lune, et les pages scientifiques de "Lui" à l'époque des Frères Bogdanoff.

Tout ça pour dire qu'ils n'étaient pas jeunes, avaient déjà atteint l'âge d'homme quand ils ont vu "2001" et c'est le grand fils de l'un d'eux qui leur a montré une image Web avec Mars Surveyor courant sur ses six roulettes dans un beau paysage rouge (à partir d'ici, que ceux qui n'ont pas encore vu le film et veulent conserver le plaisir de la découverte s'arrêtent; encore que, débarrassé de l'attente d'événements qui sont souvent longs à venir, on peut attarder son regard sur les détails des effets et des costumes).

Décor suburbien, la villa d'American Beauty en été, le grand barbecue des familles de fonctionnaires de la NASA (les NASA Wives du générique) qui fêtent le dernier jour sur Terre des heureux partants.

Scènes émouvantes: le fils qui reproche à son père de l'abandonner; le gars qui n'a pas été sélectionné face à celui qui l'est, puis, tout seul, imprimant sa semelle striée dans le gravier rouge de l'allée (sur la Lune, c'était gris) ...

Sur la planète rouge, l'équipe s'approche du mystérieux monolithe. Un trait de radar un peu trop fort réveille le monstre du Loch Ness qui y dormait; il les disperse d'un souffle et les engloutit, magnifique spectacle de son cou tourbillonnant. Centre de contrôle spatial. Le vieil administrateur qui joue le rôle de Monsieur Baxter signe enfin l'ordre de mission pour l'expédition de secours, après une discussion tendue pour savoir si l'amer non-sélectionné partira quand même. A bord du vaisseau. Les météorites menacent. L'une d'elle traverse le doigt d'un astronaute et la paroi du vaisseau. Fuite. Après une recherche angoissante dans l'air qui se raréfie, c'est colmaté à l'aide d'une bouteille de soda, la pression revient, soulagement.

A bord du char martien, ils foncent vers la fusée qui va peut-être décoller à l'heure sans les emmener. Arriveront-ils à rétablir la liaison avant qu'il soit trop tard? J'arrête, tout le film est ainsi fait de composants successifs, chacun connecté au précédent, destiné à remplir une fonction spécifiée à l'avance. Ce qui déroute, puis décourage, le pauvre spectateur habitué à des films où chaque détail est une partie du tout (oui, même les James Bond). Je vais donner un exemple. Quand j'ai vu la météorite traverser le vaisseau spatial et faire jaillir des gouttes de sang du bout du doigt de Jim, puis les gouttes se précipiter vers le petit trou dans la paroi pour sortir, je me suis dit "ce sont les Martiens qui ont envoyé une mini-sonde faire un prélèvement, ils vont analyser la structure génétique de l'espèce qui arrive vers eux et ensuite ...". Mal vu, l'ADN c'est plus bas, ici c'est l'étage "suspense technique".

C'est là que j'enrage, parce qu'il y avait tout pour faire une grande œuvre. On a le droit d'en apercevoir des petits bouts, comme la scène étourdissante où l'équipage de secours, réduit à l'état de SDF traînant derrière eux le caddy qui contient tout leur avoir, s'approche du bidonville où peut-être leurs copains s'abritent encore.



Ou bien la scène totalement gratuite (je veux dire "tournée rien que pour le plaisir de la jouer") du ballet en apesanteur dans la grande salle du vaisseau spatial.

Mais on ne peut rien y faire. Chaque morceau est livré dans l'ordre, jusqu'à ce que le contrat soit rempli et le budget entièrement dépensé.

Quelquefois il y a un joli clin d'œil, la reconstitution de la scène où Cricks et Watson finissent de construire la double hélice qui leur vaudra le Prix Nobel; sauf que cette fois les bases sont des M&Ms de 4 couleurs, et ils en en mangent quelques uns avant d'avoir fini (première séquence ADN, il y en aura une deuxième plus tard).

Et comme l'ingénieur en émotion chargé du design de la révélation finale était un mauvais, il a fourni, de bonne foi, un exemplaire de SF parodique, la femelle fatale de "Mars Attacks" qui fait visiter la galaxie de "The Meaning of Life" : "So remember, when you're feeling very small and insecure, How amazingly unlikely is your birth, And pray that there's intelligent life somewhere up in space, 'Cause there's bugger all down here on Earth."

Le pauvre Brian de Palma, nommé chef de projet au dernier moment parce que le titulaire était défaillant, a pris en charge les équipes déjà sur pied, le design trop avancé pour qu'on change, les contrats de fournitures avec Mars (le chocolatier), Dr Pepper (soft drink) et les autres. Il a livré le produit, en respectant le budget et le calendrier. Il ne prétend pas davantage. Et il espère bien qu'on fera appel à quelqu'un d'autre pour la version 2.

"Mission To Mars", réalisé par Brian de Palma, avec Gary Sinise, Don Cheadle, Connie Nielsen ... Tourné dans un terrain vague à Vancouver, le reste en numérique. Toutes les sociétés d'effets spéciaux de l'univers ont collaboré, la liste sur http://us.imdb.com/Details?0183523

Salutations numériques

Pierre Guillemot [Réagir à cette critique]
 
Willy Porlier

Tres bon film , cela change des Total Recall et autres 7 ieme Element ....
Bravos donc à DE Palma qui apporte enfin un peu d'humanité à ce genre souvent traité sans subtilité ni intelligence, dans Mission to Mars nous les avons enfin !

Sans compter le réalisme des scénes et la finesse du scénario. Allez voir Mission to Mars !

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Riico

Bon soyons clair, le film de De Palma ne revolutionnera pas la SF ni le fantastique... Mais force est de constater que MISSION TO MARS possède un argument de poids : de vrai personnages ! Voilà longtemps où on avait pas vu des personnalités aussi travaillés dans un film de SF à grand spectacle...

De plus, le film est prenant, beau, émouvant (le sacrifice de Woody Blake) et rêveur (le final)...

La seule réserve que je formulerais est cette stupide scène qui ne colle pas une seconde à l'esprit du film : le dépousierage du drapeau américain ! 15 secondes complètement nulle qui n'ont pas leurs place !

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Founsipoun

Adresse URL : http://www.multimania.com/founsipoun

Moi qui suis une grande fan de Brian DePalma, j'avoue avoir été énormément déçue par son dernier film, Mission to mars. Le film est très lent à démarrer, et malgrè quelques séquences impressionantes, on à dû mal à croire à ce qui est raconté ici.
La fin est d'autant plus tirée par les cheveux et les acteurs ont beaucoup de mal à s'intégrer à cet univers. Dommage.

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Xoco

Splendide navet. Voilà deux mots qui résument bien ce film. De Palma, décidément bien peu inspiré ces dernières années, nous sert un documentaire sur les futurs voyages vers Mars virant au trip humaniste débile et facile. Les acteurs (Moss, Robbins et Sizemore, de grands noms) sont méconnaissables et semblent aussi emballés à jouer dans ce film que le réalisateur à le diriger. Seule note positive : les effets spéciaux et le réalisme des engins spatiaux. Mais ça ne peut compenser une telle déception. Brian, où vas-tu ? [Réagir à cette critique]
 
Secatx

Magnifique, film d'une sensibilité et d'une poésie rarement égalé dans le domaine de la SF, si mission to mars peche par facilite (pour les 20 dernieres minutes) et par quelques lenteurs, brian de palma nous offre une veritable reflexion sur la fascination qu'exerce ce qui nou est inconnu. reflexion d'autant plus profonde qu'elle est couplée d'une belle histoire d'amitié et d'amour, de paysage surprenant et d'une trame scénaristique plus que solide. pas besoin de laser et d'engins monstrueux pour décrire l'espace, espace dans lequel nous sommes tout petit comme le suggère le drame succité par un incident minime, provoqué par une "mini météorite", qui au final génère un drame humain qui ne peut que nous toucher dans l'interpretation est d'une juste, et humaine. car apres tout comme le souligne de palma, somems nous sur de maitriser, ce qui jour apres jour se revele d'une complexite insondable...

Scarface en 1978-80, avait su exploiter ce ce filon de la tragédie où un humain qui tente de maitriser son destin, se retrouve detruit proportionnelement à la vanité qui avait conduit sa vie. ici l'homme est un enfant bercé par de belles images et qui au sacrifice de ce qui le rattache au terre a terre atteindra une verite qu'il etait loin d'imaginer. [Réagir à cette critique]