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 Dossier : Crop circles


SIGNES (SIGNS)

Signes (Signs), 2002, M.Night Shyamalan, Etats-Unis. Couleur. Son : DTS / Dolby Digital / SDDS.
Durée : 1h40.
Réalisateur : M.Night Shyamalan.
Sociétés de production : Blinding Edge Pictures, The Kennedy/Marshall Company, Touchstone Pictures.
Distributeurs : Buena Vista Pictures, Buena Vista International, Cascade Film.
Producteurs : M. Night Shyamalan, Frank Marshall, Sam Mercer.
Producteurs exécutifs : Kathleen Kennedy et Jose L. Rodriguez.
Scénario : M. Night Shyamalan.
Directeur de la photo : Tak Fujimoto.
Montage : Barbara Tulliver.
Directeur de production : Larry Fulton. Distribution des rôles : Douglas Aibel.
Direction artistique : Keith P. Cunningham. Costumes : Ann Roth. Décorateur de plateau : Douglas A. Mowat.
Musique : James Newton Howard.
Effets spéciaux (société) : Industrial Light & Magic (ILM).
Interprètes : Mel Gibson (Graham Hess), Joaquin Phoenix (Merrill Hess), Cherry Jones (l'officier Caroline Paski), Rory Culkin (Morgan Hess), Abigail Breslin (Bo Hess), Patricia Kalember (Colleen Hess), M. Night Shyamalan (Ray Reddy, D.V.M.), Ted Sutton (SFC Cunningham), Merritt Wever (Tracey Abernathy), Lanny Flaherty (Mr. Nathan), Marion McCorry (Mme Nathan), Michael Showalter (Lionel Prichard)...
Dates de sortie : 16 Octobre 2002 (France).

L'histoire

la mort de son épouse, le pasteur Graham a abandonné sa charge de pasteur de la petite ville de Bucks County, en Pennsylvanie. Pris entre ses occupations de fermiers et le désir d'élever ses deux enfants, Morgan et Bo, il a peu à peu perdu la foi en Dieu.

Avec son frère Merill, ancienne gloire du base-ball local, qui l'a rejoint pour le seconder dans les travaux les plus difficiles, la vie s'écoule lentement.
Jusqu'au jour où Graham et Merill Hess découvre un cercle et un carré mystérieusement apparu dans le champ de maïs proche de la maison. Tous deux vont essayer de découvrir la vérité, il apprendront également que le combat à mener est pas seulement extra-terrestre, mais qu'il est également à mener en chacun de nous.

Mel Gibson (Graham Hess) et Rory Culkin (Morgan Hess)
"Papa, il y a un monstre sous mon lit, est-ce que je peux avoir un verre d'eau?"

 A propos

Sur le thème tant utilisé de la vie extra-terrestre et de l'invasion de la Terre, M.Night Shyamalan prend, comme à son habitude, le contrepied de ce que l'on pouvait attendre d'un tel film, un anti-Independence Day. En fait le thème de son film n'est pas la lutte contre une vie extra-terrestre mais plutôt la foi. En cela, il rejoint par bien des aspect l'un des chefs-d'œuvre de la science-fiction des années 90, le Contact de Robert Zemeckis, qui traitait du même sujet. La foi dans une croyance quasi universelle en quelque chose de plus grand, de plus évolué, de plus extraordinaire : quelque chose que l'on nomme le plus souvent " circonstances ".

Le film apporte son lot habituel pour un blockbuster (le film est sorti durant l'été aux Etats-Unis), la lutte entre la famille Hess et les envahisseurs est un suspense quasi hitchcockien qui n'est pas sans rappeler " Les Oiseaux " du maître (Shyamalan ne cache pas son hommage) ou en plus gore " La nuit des morts-vivants " de Romero, où dans les deux cas, des personnes étaient assiégées dans leur maison. La survie contre les forces extérieures n'est rien comparé aux luttes internes auxquelles nous devont faire face.

Comme pour ces précédents films, le réalisateur prend le temps de poser son intrigue, développe longuement ces personnages pour mieux nous plonger ensuite dans la tension dramatique du film même si certains moments comiques peuvent casser une intrigue déjà riche. Shymalan filme les protagonistes de la maison quand l'on pense qu'il se passe des choses à l'extérieur et cantonne l'invasion planétaire à la petite lucarne d'une maison de fermiers de Pennsylvannie! Côté acteurs, Mel Gibson ne fait jamais dans la démesure, autre marque de fabrique du réalisateur qui a donné à Bruce Willis ses meilleurs rôles. Film après film, M.Night Shymalan s'affirme comme un réalisateur hors du commun, mélangeant les genres avec maestria avec toujours un script d'une rare intelligence. Il signe ;-) cette fois-ci un thriller fantastique des plus métaphysiques, comme un Independence Day sur lequel on aurait greffé un scénario.


M.Night Shyamalan
M.Night Shyamalan explique le sens du titre Signes :
"Le sens du titre est double. Il fait bien sûr allusion aux crop circles, mais il concerne aussi tous les éléments du quotidien qui interpellent la foi. Le film parle aussi de la façon d'aborder les hasards et toutes les choses qui surviennent. Graham avait la foi, il l'a perdue. Il a changé de camp. En le regardant évoluer, en l'écoutant parler avec Merrill, chacun se demandera lui aussi à quel camp il appartient. C'est une notion qui dépasse de loin le spectacle. C'est une vraie question qui relève de l'intime. Elle définit notre approche du monde."

"Ces phénomènes, qu'ils soient paranormaux ou fantastiques, sont toujours là pour révéler l'aspect humain des protagonistes. Les personnages sont placés face à des situations qui les dépassent et les poussent à vivre plus, à penser au-delà des habitudes, à revoir leur vision du monde. Seules les circonstances exceptionnelles révèlent vraiment les êtres. Tout n'est qu'une métaphore pour porter les individus à leur extrême. Alors seulement, ils trouvent la force de faire et de dire". A propos de Crop Circles, le réalisateur déclarait :
"J'éprouve une véritable fascination pour ce sujet. Il m'interpelle. Mais dans ce film, ces phénomènes ne sont que le début, le premier signe. C'est à partir de leur apparition que commence vraiment l'histoire. "Beaucoup de choses ont été dites sur les crop circles. On a prétendu qu'il s'agissait d'une blague planétaire ou de repères géographiques pour les extraterrestres. Personne n'a la réponse pour le moment et le mystère est là. L'idée était de confronter ces phénomènes à un homme qui affronte ses propres démons".
Zoom avant

Le dossier de presse de Signs s'ouvre avec un message de M.Night Shyamalan, qui tient à ce que les journalistes ne déflorent pas le sujet de son nouveau film :
"Nous avons tous créé ce film avec l'idée de surprendre, de distraire et d'émouvoir. Signes est un voyage qui repose en grande partie sur la surprise. Les acteurs, les techniciens, tous ceux qui se sont investis dans ce film ainsi que moi-même vous serions infiniment reconnaissants de ne pas dévoiler les éléments autres que ceux contenus dans ce dossier de presse. Pour le plaisir de ceux qui découvriront Signes, je vous remercie sincèrement". Il est vrai que le cinéaste est devenu, après Le Sixième Sens et Incassable, le spécialiste du film à suspense où la clé de l'énigme est souvent dévoilée dans la dernière scène...

Le thème du film, l'apparition des crop circles, n'a été dévoilé qu'au moment de la production.

Des crop circles faits mains

Tout le tournage de Signs s'est déroulé dans la région agricole du comté de Bucks en Pennsylvanie. Les fermes et les bâtiments annexes ont été élevés aux abords d'un champ assez vaste pour accueillir les crop circles que le réalisateur voulait pour son film. Ce sont en effet de véritables faux crop circles. Aucun ne fait appel à des effets spéciaux, ils sont dûs au travail de l'équipe de paysagistes qui se sont inspirés des travaux effectués par les artistes adeptes du land art qui en avaient réalisés auparavant.

Contrairement au crop circles majoritairement découverts dans des champs de blé, ceux du films ont été créés dans des champs de maïs, plus hauts et plus aptes à la tension dramatique du film. Afin d'échelonner les prises de vues du film, les plans de maïs ont été plantés à quelques semaines d'intervalle, permettant à l'équipe de tournage de simuler.

James Breen, membre de l'équipe, explique : "Bien que les crop circles dans le maïs soient très rares, nous avons décidé d'en semer. C'était la seule plante qui nous permettait de prévoir à quelle date elle serait à maturité pour tourner et qui permettait aux équipes de se mouvoir dans le champ sans laisser de traces. Nous avions vu dans des reportages que les mystificateurs utilisaient des cordes, une échelle et des planches. Nous avons fait exactement pareil. Au centre de la zone, on dresse l'échelle de son sommet, on tend la corde au rayon voulu pour définir le périmètre, puis avec des planches, on couche le maïs en avançant comme la trotteuse d'une montre. Notre crop circle faisait environ soixante-dix mètres de diamètre. Nous avons souffert physiquement parce qu'il faut beaucoup de force pour plier un pied de maïs, et nous en avons plié des milliers".

Des crop circles pour le film d'accord mais selon des rumeurs, la production aurait également songer à multiplier les crop circles à travers le monde, afin de promouvoir la sortie du film! Les producteurs n'ont pas donné de réponse quand on les a questionnés sur le sujet mais de nombreuses apparitions de signes ont accompagné la sortie du film : le nombre de crop circles recensés entre janvier et juillet 2002 a été de 80 dont 16 recensés entre juin et juillet !



M.Night Shyamalan, auteur, compositeur et interprète

En cinq films, Manoj Night Shyamalan est passé de l'illustre inconnu à l'un des meilleurs faiseurs d'Hollywood. Il réalise d'abod deux films passés quasiment inaperçus : Praying with Anger (1992) et Wide Awake six ans après, qui raconte la quête du divin d'un enfant de dix ans, traumatisé à la suite du décès de sa grand mère. Son troisième film, Sixième Sens est précédé d'une campagne publicitaire tapageuse -du moins sur le sol américain-, associé à la présence de Bruce Willis. Le film est un succès mondial, son scénario tout en finesse et le jeu trés sobre de Bruce Willis sont pour beaucoup. Le réalisateur persiste dans le refus du grand spectacle et le sens du final avec Incassable, hommage à l'univers des super-héros, qui précédera la déferlante X-Men, Spiderman et Hulk...

Pour Signes, M.Night Shyamalan écrit le scénario, sera l'acteur, le producteur et le réalisateur. L'homme veut maîtriser la totalité de son sujet. Il ne reste plus qu'à réunir son casting : il veut en vedette Mel Gibson, qu'il a adoré dans le personnage torturé de la série Arme Fatale. Ce dernier donne immédiatement son accord après avoir lu le scénario : "je lui ai dit que j'avais écrit quelque chose pour lui, que je lui demandais de le lire rapidement et de me donner une réponse au plus vite".



Anectodes et spoilers (à ne lire qu'après avoir vu le film)

Joaquin Phoenix a remplacé au dernier moment Mark Ruffalo, afin de subir une légère intervention chirurgicale à l'oreille pour l'ablation d'un kyste.
Le dessin réalisé dans le film par Bo Hess (Abigail Breslin) dans le film, est en fait un dessin de Salek Shyamalan, la fille du rélisateur.
La vidéo où l'on voit un extra-terrestre est la copie conforme d'un film amateur des années 60, où l'on voyait un Bigfoot traverser le champ de vision.
Vers la fin du film, un livre est partiellement visible sur une étagère derrière un des verres d'eau. Le titre du livre est " The Aquarian Attack " de Robert Cornett & Kevin Randle. Il y est décrit une invasion extra-terrestre.
La seule faiblesse des extra-terrestres est l'eau comme pour David Dunn (Bruce Willis) dans Incassable du même réalisateur. Ne saurait-il pas nager?
Le rôle du fils de Mel Gibson dans le film est tenu par Rory Kulkin, dernier né d'une famille de sept enfants dont l'un des frères, Macaulay, n'est autre que le héros de la série des "Maman, j'ai raté l'avion!". Rory Kulkin, dont la carrière avait commençé aux côtés de son frère dans le thriller "Le bon fils", a été cité à l'Independent Spirit Award pour son interprétation dans "Tu peux compter sur moi" de Kenneth Lonergan.

Le compositeur James Newton Howard a été réalisé une band originale très proche de celle de Rencontres du Troisième Type ou de Psycho d'Alfred Hitchcock (1960). Le réalisateur voulait retrouver l'ambiance des série des années cinquante comme "La Quatrième dimension". Signes a été présenté en avant-première au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2002.

Menu principal

En DVD et Video

Sobriété : tel est le maître mot de l'oeuvre de Night Shyamalan. Les menus du DVD de Signs sont à cet image, d'emblée le menu principal nous plonge dans le film (ceux qui l'ont déjà vu reconnaîtront le talkie-walkie des enfants). L'image du film, assez sombre et peu colorée, restitue parfaitement la vision du film au cinéma.

- Making Of (59') : incontestablement, nous sommes revenu au bon vieux making of traditionnel. Parfaitement bien réalisé, il aborde tous les thèmes du film, donne la parole ausi bien aux acteurs principaux qu'aux techniciens des effets spéciaux, ou au scénariste (de l'importance du découpage du storyboard). Il va sans dire que se vision est impérative seulement après avoir vu le film.

- 5 scènes coupées (durée totale : 7'42"): pas vraiment indispensables puisque le réalisateur les a coupées au montage. Seules les deux plus longues (Un extra-terrestre dans le grenier et la troisième histoire) peuvent laisser planer un doute quant à leur absence dans le montage final. Comme le dit M.Night Shyamalan : "J'ai une vision assez précise de ce que je souhaite, mais les détails sont toujours mis au point en cours de route ; le story-board m'aide à finaliser l'image avant même de tourner", explique-t-il. "C'est aussi pour moi une façon de commencer à travailler sur la direction d'acteurs et même sur le montage. Au moment du tournage, je peux pouvoir me concentrer sur la scène, et pas me demander si on la gardera ou non. Quand je tourne, je ne me couvre pas, je ne multiplie pas les plans et les prises pour choisir ensuite. A mon sens, ces choix doivent être faits avant. Tout ce que l'on décide de tourner sera utilisé. Ce travail en amont offre l'avantage de ne pas épuiser les acteurs en prises inutiles. Ils savent que ce qu'ils jouent servira, alors ils se donnent à fond. Ils ne dispersent pas leur énergie dans des plans perdus".


Sélection des chapitres et Menu de configuration


- Les débuts de M. Night Shyamalan (1'10") : c'est un extrait de Picture, un court-métrage de Night Shyamalan. Comme il le décrit dans une brêve introduction, ce "premier film de monstre" ne dévoile en rien la carrière de réalisateur qui s'en suivra. Comme quoi, il suffit d'une petite caméra vidéo mais également beaucoup d'imagination... (et de moyens rajouteront les grincheux!).
- La comparaison du film au storyboard : (3'00) permet de jongler avec la télécommande (angle) pour apprécier le découpage storyboard/film. Une option supplémentaire permet d'écouter la bande son finale, la musique isolée ou les effets spéciaux sonores isolés, le tout en 5.1,

Pas de doute, le film est bien dans la lignée du réalisateur. Côté DVD, simplicité dans la présentation pas de multiples reportages de quelques minutes où il faut manipuler laborieusement la télécommande pour visionner un documentaire d'une heure saucissonné pour donner un semblant d'interactivité. Ici, le making of d'une heure est le morceau de choix qui donne le temps de plonger dans l'univers de Signs. Comme Graham Hess plongeant dans son champ de maïs...

Spécifications techniques : Editeur : Buena Vista Home Entertainement. Package : SnapCase
Versions / Menus : Anglais (DD 5.1) - Français (DTS et DD 5.1) . Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais. Son : THX.
Format d'écrans : Cinémascope - 1.85:1 - 16/9 compatible 4/3
Durée du film : 1h40. Date de sortie française : 25 avril 2003.

Photos - Sites officiels

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Mise à jour : 02/05/2003