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SLEEP DEALER

Sleep Dealer (id.), 2008, Alex Rivera, Etats-Unis/Mexique, Couleurs, Son : Dolby Digital.
Réalisateur : Alex Rivera. Durée : 1h30.
Sociétés de production : Likely Story, This Is That Productions.
Distributeur français : La Fabrique de Films.
Producteurs : Anthony Bregman. Producteurs associés : Álvaro Curiel, Jessica Levin, Mark Russell. Producteur exécutif : Sandra Solares.
Scénario : Alex Rivera et David Riker.
Montage : Alex Rivera.
Directeur de la photographie : Lisa Rinzler.
Distribution des rôles : Manuel Teil.
Décorateur de plateau : .
Directeur de production : Miguel Angel Alvarez.
Direction post-production : Jessica Levin.
Création des costumes : Adela Cortázar.
Superviseur effets spéciaux : Manuel Roberto Garcia, Mark Russell.
Sociétés effets spéciaux : Ollin Studio.
Musique : Tomandandy et Lynn Fainchtein.
Interprètes : Leonor Varela (Luz Martínez), Jacob Vargas (Rudy), Luis Fernando Peña (Memo), Marius Biegai (Cameraman), Emilio Guerrero (Ricky), Jake Koenig (Foreman), Ursula Tania (Prostituée)...
Dates de sortie : 12 Décembre 2008 (France).

 L'histoire

Dans un futur proche, au Mexique. Tous les jours, Memo Cruz accompagne son père qui doit acheter à un prix prohibitif les quelques litres d’eau assurant la survie de leur famille.

Toutes les nuits, grâce à une radio qu’il a lui-même bricolée, Memo écoute les conversations de ceux qui ont rejoint les grandes villes.
En fait, le jeune paysan rêve de faire comme eux et de quitter son village pour faire fortune en travaillant dans une de ces usines délocalisées, proche de la frontière, où l’on manipule à distance des robots sur des chantiers situés aux Etats-Unis.

Repéré à cause de sa radio par les forces militaires et pris à tort pour un terroriste, Memo déclenche une attaque téléguidée qui détruit sa maison et tue son père.
Désespéré, Memo part pour Tijuana, la ville du Futur. Grâce à l’aide de Luz, une jeune femme écrivain qu’il a rencontrée pendant son voyage, Memo se fait clandestinement greffer à son système nerveux les connexions nécessaires pour intégrer une des usines dont il avait tant entendu parler.

Mais, la réalité que va y découvrir Memo est bien loin de ce qu’il avait imaginé…


Alex Riviera, réalisateur :
"D'autres réalités de notre temps ont nourri ma vision du futur : la violence de certaines émissions de télé-réalité comme Cops, les entreprises d'armement privées comme Blackwater, les drones de l'armée contrôlés à distance comme le Drone Predator, la tendance aux emplois externalisés via le web, la crise mondiale de l'eau à venir, et l'omniprésence des vidéos de sites communautaires comme You Tube. Il s'agit d'anticipation mais avec plusieurs points d'ancrage dans notre présent."


Alex Riviera, scénariste, réalisateur, monteur :
Alex Rivera est un artiste de formation digitale et réalisateur, installé à New-York.
Né en 1973 d'un père péruvien et d'une mère originaire du New Jersey, il a grandi sous l'influence de sa double-culture, en remettant très tôt en cause les notions établies de race, d'immigration, d'identité et de mondialisation.

Ces dix dernières années, son travail a éclairé d'un jour nouveau deux réalités importantes et concomitantes : la mondialisation de l'information via internet et la mondialisation des familles et des communautés comme conséquence des migrations de masse.

Sa première réalisation, Papapapa (1995) était basée sur le concept de " réalité virtuelle ", utilisé pour décrire l'espace mental de son père, habitué à sa vie péruvienne, projeté dans sa vie d'immigré à New York. Dans son deuxième film Why Cybraceros (1997), Rivera s'est attaché à dépeindre un futur dans lequel des ouvriers agricoles étrangers pouvaient travailler aux Etats-Unis mais sans mettre le pied sur le sol américain, en contrôlant des ouvriers robots à distance grâce à internet.

The Sixth Section (2003) a porté un regard nouveau sur l'immigration et " le réseau " : comment une communauté d'immigrés mexicains parvient à se reconstituer aux Etats-Unis et à prendre le contrôle économique et politique de leur village d'origine grâce à internet.

Il tient à s'assurer que les thèmes récurrents de son travail que sont l'immigration et internet éveillent de nouvelles consciences. C'est pourquoi la visibilité de son travail est si variée allant d'une intervention au musée Guggenheim jusqu'au Ministère de l'immigration à Tampa, Floride.




Zoom avant

 Une longue quête

A l'origine de Sleep Dealer, il y a la passion d'Alex Riviera, le réalisateur, pour la science-fiction.
Il grandit en en lisant " Chroniques martiennes " et en regardant Star Wars. Adolescent, il est fasciné par des films comme Brazil et Blade Runner. Alex Riviera commente : " En grandissant, j'ai compris que, malgré les folles histoires et les innombrables effets spéciaux liés au genre, certaines choses n'avaient pas encore été mises en scène - et qu'il y avait peut-être là une opportunité à saisir pour renouveler le genre en profondeur. "

 Les deux stars du film

Dans n'importe quel film de science-fiction, il y a toujours deux " stars " : le personnage principal du film et le monde futuriste qui l'entoure.

Avec Sleep Dealer, le réalisateur a tenté de mettre en place une nouvelle approche avec le personnage principal. Memo Cruz est un jeune homme venant d'un petit village situé dans le désert du Mexique. Comme la plupart des habitants de notre planète, il appartient au Tiers-Monde. Il vit au milieu de la pauvreté d'Amérique latine qui rêve d'une vie meilleure: " en cela il ressemble beaucoup à mon père qui a émigré aux Etats-Unis il y a presque 50 ans. " commente le réalisateur.



Les films de science-fiction tournent souvent autour de personnages en marge, de situations critiques, si bien que souvent les héros sont officiers de police ou tout du moins sont des représentants de l'autorité. Avec Sleep Dealer, "l'idée est de façonner une autre figure pour représenter cet outsider, en faire un aspirant à l'immigration - et la placer au centre de l'histoire" indique Alex Rivera. Le monde futuriste de Sleep Dealer est nourri d'une étude des théories géopolitiques du réalisateur. Sachant qu'il ne réalisera pas le plus grand film de science-fiction de tous les temps, Alex Rivera souhaite néanmoins qu'il soit le film de science-fiction le plus proche de la réalité jamais tourné.

 Le Village Global

L'histoire de Sleep Dealer se déroule dans un futur fantasmé qui tente de représenter fidèlement le monde vers lequel nous pourrions nous acheminer.

Deux notions majeures ont inspiré la conception du futur vue par le réalisateur : " je suis fasciné par ce rêve de Village Global né d'internet. Grâce à la technologie, le monde est vraiment connecté en réseau, plus qu'il ne l'a jamais été. D'autre part, en tant que fils d'immigrés (certains de mes cousins sont des immigrés clandestins), je suis terrifié en voyant combien ce monde se cloisonne de plus en plus. Les frontières sont hostiles et se ferment irrémédiablement. Les attaques subies par les immigrés ne semblent qu'augmenter."

Le "Village global", vu de l'autre côté de la frontière par la caméra de Riviera, littéralement érigée en mur géant, paraît vraiment étrange.



Le concept d'un monde relié en réseau grâce à la technologie, mais paradoxalement cloisonné, est la colonne vertébrale de Sleep Dealer. L'ironie de cette réalité a poussé le réalisateur à imaginer un futur dans lequel les frontières sont verrouillées et où les immigrants ne peuvent plus pénétrer sur le territoire américain.

Dans l'univers de Sleep Dealer, les immigrants restent dans leur pays d'origine, connectent leurs corps à un réseau global et travaillent à distance grâce à des robots, au-delà des frontières. C'est ce qu'on appelle le " Rêve Américain ", projeté dans le futur.

Sleep Dealer est le premier long-métrage d'Alex Riviera. "Il n'a rien à voir avec un Star Wars ou un Blade Runner. C'est un film humble. C'est un essai sans prétention d'utilisation de la science-fiction pour raconter quelque chose de nouveau, de vrai sur notre époque." déclare le réalisateur.



 Renouveau du cinéma mexicain

Depuis le début du XXIe siècle, le cinéma mexicain s'impose de plus en plus sur la scène internationale et ne cesse de donner des preuves de son originalité et de sa vitalité.

Pour rappel voici quelques films qui ont marqué ces dernières années et qui, comme Sleep Dealer, ont été présentés dans d'importants festivals de cinéma.

En 2000, Amours chiennes, le premier film d'Alejandro Gonzalez Iñarritu créa l'événement et fut nommé pour l'Oscar du Meilleur Film Étranger. Après 21 Grammes en 2003 ce réalisateur originaire de Mexico obtient avec Babel le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes 2006. Cette année-là, Le Labyrinthe de Pan du mexicain Guillermo del Toro était également présenté en compétition au Festival de Cannes Nommé ensuite pour 6 Oscars, il en remportera 3.
En 2005, le Festival de Cannes accueillait Carlos Reygadas pour son film Bataille dans le ciel. Deux ans plus tard, ce réalisateur né à Mexico obtient à Cannes le Prix du Jury pour Lumière silencieuse.

Jury au Festival de Cannes en 2008, Alfonso Cuaron a coécrit, produit et réalisé en 2001 Et ta mère aussi qui sera récompensé par le Prix du scénario au Festival de Venise. Il réalise en 2006 le magnifique film Les fils de l'homme, un film d'anticipation qui reçoit sept nominations aux Oscars et le Prix de la Meilleure Contribution Technique à Venise.

 Anecdotes

Présenté au festival américain de Sundance le 19 janvier 2008, Sleep Dealer a reçu deux trophées : le Prix Alfred P. Sloan du long métrage et le Prix du scénario. Il a également remporté le Prix Amnesty International au Festival de Berlin.


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