Le voyage fantastique (Fantastic Voyage), 1966, Etats-Unis
Durée : 1h40. Couleurs par Deluxe.
Productions : : 20th Century Fox. Producteur : Saul David.
Réalisateur : Richard Fleischer.
Scénario :Harry Kleiner d'après une histoire d'Otto Klement et Jay Lewis Bixby adaptée par David Duncan.
Décors : Walter M.Scott, Stuart A.Reiss. Directeur de la photographie : Ernest Laszlo.
Effets spéciaux : L.B Abbott, Art Cruickshank et Emil Kosa Jr.
Musique : Leonard Rosenman
Interprètes : Stephen Boyd (Grant), Raquel Welch (Cora Peterson), Edmond O'Brien (le général Carter), Donald Pleasance (le docteur Michaels), Arthur O'Connel, William Redfield, Arthur Kennedy...

Le professeur Benes, savant tchèque réfugié aux Etats-Unis, a été blessé sérieusement au cerveau lors d'un attentat, il est dans un état désespéré et les savants chargés d'étudier son cas se déclarent impuissants. Ils décident alors une expérience insolite : l'opération se ferait de l'intérieur par une équipe de médecins miniaturisés introduits dans le corps du malade.

En effet, le professeur Benes est l'inventeur d'un procédé permettant de réduire des êtres humains à une taille microscopique. Malheureusement, cet état ne peut durer qu'une heure... Cinq personnes sont donc introduites dans les veines et en moins d'une heure, elles doivent atteindre le cerveau pour atteindre un caillot de sang et le détruire. Le périple va les conduire dans tout l'organisme du malade en luttant contre les défenses normales telles que les globules blancs et affronter le docteur Michaels, agent ennemi, qui veut saboter l'expédition.

A propos du film...

En 1966, c'est le plus gros budget accordé par une grande compagnie américaine, en l'occurrence la 20th Century Fox : 6 millions et demi de dollars. La moitié du budget est réservé aux décors et aux effets spéciaux : c'est sur ce plan une totale réussite. Les décors sont surréalistes et complexes, ils ont été agrandis et offrent un dépaysement complet pour les spectateurs qui se trouvent plongés à l'intérieur du corps humains. Une scène est particulièrement bien réalisée : celle dans laquelle une chute de paire de ciseaux provoque un ouragan dans l'oreille du malade et ballotte les passagers du sous-marin miniaturisée... C'est Richard Fleischer qui a demandé à Harper Goff, déjà créateur du fameux Nautilus de " Vingt mille lieues sous les mers ", d'imaginer ce moyen de locomotion pour nos voyageurs des artères d'un corps humain.

Dans certaines scènes, les acteurs étaient suspendus par des fils et filmés à deux fois et demi la vitesse normale pour donner l'impression de lenteur à leurs mouvements dans des environnements liquides ou visqueux. Les acteurs passent donc bien évidemment au second plan et leur interprétation à beaucoup moins de relief que les décors. Seul Donald Pleasance et Raquel Welch, qui elle c'est vrai ne manque pas de relief, tirent leur épingle du jeu. Autre scène incontournable, celle où la belle Raquel est attaquée par des anticorps mérite de rester une des classiques de la SF. Le Voyage Fantastique est une aventure délirante à l'intérieur du corps humain d'une grande réussite plastique.

La miniaturisation des héros a été souvent abordé dans la mythologie fantastique de "L'homme qui rétrécit" aux "Voyages de Gulliver" en passant par des comédies plus récentes telle que la série SF comique "Chérie, j'ai rétréci les gosses" : on prend un évident plaisir à se mettre à la place des ses personnages aux prises avec un univers surdimensionné. Le plaisir est accentué dans ce film car l'environnement est en plus inconnu et invisible à nos yeux sous cette forme... Techniquement, on a utilisé, depuis quelques années, une caméra qui permet de parcourir les entrailles du corps humain à la recherche de malformations ou de tumeurs comme dans le film...

Zoom avant

Richard Fleischer voudrait réaliser une nouvelle version en relief de son film.

Le film a donné naissance à une série de dessins animés de 17 épisodes et a inspiré un remake par Joe Dante dans le film L'Aventure Intérieure " en 1987 avec Meg Ryan. Le ton général de cette séquelle était plus celui de la comédie et a donné lieu également à un beau succès cinéma.

Le réalisateur

Richard Fleischer est resté longtemps considéré comme un simple bon faiseur d'Hollywood. Touchant au fil de ses réalisations tous les genres avec aisance, il ne s'est jamais spécialisé dans un type de film particulier et c'est peut-être cela qui a fait son tort. Il a laissé des chefs d'œuvre au film noir dans les années 40 avec : "L'énigme du Chicago Express ", " Les inconnus dans la ville ", " Les flics ne dorment pas la nuit ". Passant avec brio du film d'aventures historiques avec " Les Vikings " au film criminel avec " L'étrangleur de Boston ". La science-fiction lui est redevable de trois oeuvres essentielles : " Vingt mille lieues sous les mers "(1954), " Le Voyage Fantastique "(1966) et " Soleil Vert "(1973). Il a réalisé en 1989 un film pour un procédé inventé par Douglas Trumbull, spécialiste des effets spéciaux, nommé le Showscan. Ce système permet de donner une très grande profondeur de champ au scène filmées. Son film, " L'appel de l'espace ", a eu une diffusion très limité aux salles projetant ce procédé novateur.

Les acteurs

Donald Pleasance est une figure incontournable de la science-fiction et du fantastique. Si on ne devait retenir qu'un de ses rôles, et c'est certainement bien réducteur, ce serait celui d' "Halloween, la nuit des masques " filmé par John Carpenter. C'est en effet ce dernier qui l'impose comme un de ses acteurSFétiches, renouvelant sa collaboration pour " New-York 1997 " et " Le Prince des ténèbres ".

C'est pourtant au théâtre que Donald Pleasance a débuté sa carrière avec des noms prestigieux comme Peter Brook, Laurence Olivier et Harold Pinter. Ses débuts cinématographiques sont moins prometteurs et passent quasiment inaperçus. Pourtant, au fil de ses apparitions, il va s'imposer dans des films d'auteurs comme " Cul-de-sac " de Roman Polanski, ou des superproductions comme " La Grande évasion ", et même dans des séries B ou Z.

Mais c'est dans la science-fiction que sa silhouette troublante et inquiétante va trouver toute sa dimension. Il participe à toutes les grandes périodes de la SF ; l'épouvante anglaise des années 50 et 60 avec " L'impasse des violences ", " Le cirque des horreurs ", " Les mains d'Orlac ", collabore avec les réalisateurs en vogue des années 80 tel John Carpenter ou John Badham (" Dracula " en 1978) et Dario Argento (" Phenomena "). Il est une figure emblématique du fantastique moderne, incarnant souvent un professeur dépassé par les évènements ou un savant fou comme dans " Mutations "(1973), tentant de croiser les mondes végétaux et animal dans des expériences terrifiantes...

Dans " Le voyage fantastique ", il est le professeur Michaels, un espion chargé de saboter l'opération qui peut sauver le professeur, il va mourir attaqué par un globule blanc.

Cet acteur anglais né en 1919 est décédé en 1995.

Le film en DVD ou Vidéo

Sortie du DVD : 5 décembre 2001. Seul bonus : la bande-annonce!
Programme minimum pour l'édition DVD du Voyage fantastique : même si l'image est correctement définie pour un film de 1966, quelques points d'incrustation granuleux apparaissent à certains passages.
Son : Mono français - Dolby Surround 2.0 en V.O. (anglais). Pas de 5.1 donc mais une version française d'excellente qualité avec des bruitages trés efficaces.
Le Menu est fixe et dénué de son, normal puisque vous n'aurez accès qu'à une seule bande-annonce. Qui plus est en V.O. et de piètre qualité!

Autour du Voyage Fantastique