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KING-KONG King-Kong, 1933, Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper, Etats-Unis. Noir et Blanc. Son : Mono. Société : RCA. Durée: 1h30 (Onze bobines). Sociétés de production : RKO Radio-Pictures. Distributeurs : . Réalisateur : Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper. Scénario : James Creelman et Ruth Rose, d'après une histoire originale de Merian C.Cooper et Edgard Wallace. Producteur exécutif : Kevin Feige, Stan Lee. Producteurs délégué : David O.Selznick. Producteurs associés : Archie S.Marshek et Walter Daniels. Directeur de la photo : Frederick Elmes. Opérateurs : Edward Lindon, Verne Walker et J.O.Taylor. Décorateur de plateau : . Direction artistique : Caroll Clark et Al Herman. Equipe technique : E.B.Gibson, Marcel Delgado, Fred Reefe, Orville Goldner et Carol Shepphird. Montage : Ted Cheesman. Musique : Max Steiner. Son : E.A.Wolcott. Conseillers artistiques : Mario Larrinaga et Byron L.Crabbe.. Effets spéciaux photographiques : Willis O'Brien. Interprètes : Fay Wray (Ann Darrow), Robert Armstrong (Charles Denahm), Frank Reicher (Englehorn), Bruce Cabot (Driscoll), Sam Hardy (Weston), Noble Johnson (Le chef indigène), Steve Clemento (le sorcier), James Flavin (Le lieutenant), Victor Wrong (Lumpy)... Dates de sortie américaines : 2 Mars 1933 au " Radio City Music Hall " et au New Roxy de New-York et le 24 Mars 1933 au " Grauman's Chinese Theatre " à Hollywood. Date de sortie française : 16 Septembre 1933 au " Marivaux " à Paris (en exclusivité pendant sept semaines). Doublage français dirigé par Jean de Limur. |
A propos Merian C.Cooper, père de King-Kong, déclarait : "J'ai commencé à penser à King-Kong vers la fin de 1931. Je désirais me rendre auparavant en Afrique pour tourner un film sur les gorilles, c'était malheureusement l'époque de la Dépression et personne ne se décidait à immobiliser d'importants capitaux pour financer un très long voyage. J'ai alors suggéré à mon ami David O.Selznick (président de la RKO) de réaliser un film en studio, un film dont le héros serait un gorille géant. Je voulais que l'on dise -Vous allez voir l'aventure la plus fantastique, la plus extraordinaire qu'on ait jamais vue sur grand écran." Que reste-t-il du film près de 70 ans plus tard ? Au delà de la simplicité de l'action, il faut rendre un hommage aux effets spéciaux novateurs et à un film sans temps morts, préfigurant l'action non-stop des années 80, puis 90... Ce n'est pas au détriment du poésie narrative trés présente magnifiée par le noir et blanc, mais l'on peut être également charmé par la version colorisée, qui constitue une superbe collection de tableaux chromatiques... King-Kong reste une succession d'effets spéciaux époustouflants, ponctués par des scènes de pur sadisme, pouvant certainement choquer à l'époque, l'écrasement des indigènes, les marins, les indigènes puis le New-Yorkais machés par Kong. Opposée à ces effets " gore ", la plus totale poésie apparaît à d'autres moments : le déshabillage de la belle par la bête ou l'escalade et la chute du singe géant de l'Empire State Building, symbole ultime -et phallique- de l'Amérique et du monde occidental dans les années 30. |
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Zoom avant La naissance de Kong.
Dans les années 20, de nombreuses expéditions plus aventurières que scientifiques font état de créatures mystérieuses et terrifiantes découvertes dans les îles de Sumatra. Il n'en faut pas plus pour exacerber l'imagination des scénaristes hollywoodiens. Cooper se pencha sur l'idée de ce qui pourrait arriver à un animal préhistorique immergé dans une ville contemporaine. Idée déja utilisée dans la transposition cinématographique du roman de Conan Doyle "Le Monde Perdu", réalisé en 1925 par Harry D.Hoyt, avec des trucages de Willis O'Brien.
La Production 601, tel était le nom de code du tournage de King Kong dans la production de la RKO. Le film a entièrement été tourné dans le studios RKO-Pathé à Culver City. Il comprenait onze plateaux. L'un des décors les plus impressionnants était celui de Skull Island. Il s'agissait en fait d'un décor déja utilisé dans " Le roi des rois " et représentant la ville de Jérusalem! Le mur d'enceinte fut recouvert de sculptures indigènes et appareillé d'une végétation. Au centre, une lourde porte en bois de deux battants fut installée et les piliers du temple de Jérusalem furent recouverts de mousse et de lierre puis transformés en ruines...
La sortie française du film est plus controversée : une première a lieu le samedi 9 Septembre 1933 à 9h30 au Marivaux Pathé Nathan pour les exploitants et la presse. Le film est jugé trop simpliste, le film ne sera pas diffusé dans les grands circuits traditionnels... Le film est tronqué de sa première bobine, car l'arrivée du monstre est jugée trop longue.
Dans le scénario original, une scène dite de l'araignée est mentionnée, au moment où les marins tombent dans le précipice, ils sont dévorés par une araignée géante. La scène a été dessinée par O'Brien, et certains spectateurs affirment avoir vu la scène durant leur jeunesse. Ces images ont elles été ajoutées pour des copies réservées à l'exportation ?
Le cri de King-Kong est l'oeuvre de Murray Spivack, le directeur du son de la RKO agé de 31 ans. Il n'existait pas de son authentique dans la sonothèque de la RKO pour représenter la force d'un singe géant. Il fut donc déçider d'en cmposer un à partir du rugissement d'un tigre passé à l'envers, au ralenti et réenregistré. Mais le son était trop court, il fallait trouver un cri pouvant durer plus de trente secondes. On ajouta alors le feulement d'un tigre, et un morceau d'aboiement de chien, suivant la même technique. |
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Le réalisateur E.B. Schoedsack est né à Council Bluffs dans l'Iowa, le 8 juin 1893. Il commence sa carrière cinématographique comme cameraman dans les studios Keystone en 1914, puis sert dans les services cinéma des armées durant la première guerre mondiale. Il devient ensuite cameraman d'actualité avant de rencontrer Merian C.Cooper. Schoedsack réalisa indépendamment Rango (1931) où les héros étaient deux singes Merian C. Cooper a longtemps bourlingué comme capitaine dans l'armée américaine avant de rencontrer E.B. Schoedsack. Il a même été fait prisonnier par les russes après avoir servi comme aviateur dans l'escadrille " Lafayette " pendant la campagne de Pologne ! Les deux hommes vont s'associer pour filmer les peuples d'Asie dans des productions comme Exode (Grass, 1925) ou Chang (1927). Dès 1928, ils réalisèrent un film plus ambitieux Les quatre plumes blanches , en combinant habilement documentaire exotique avec des scènes tournées en studio où jouaient de vrais acteurs. |
Fay Wray, Frank Reicher et Bruce Cabbot |
Les acteurs Fay Wray, l'égérie du géant Kong, avait déjà tourné avec les deux réalisateurs dans le film " Les quatre plumes blanches ", aventures exotiques en Afrique. Même si elle reste pour beaucoup de cinéphiles, celle qui était dans la main de King-Kong, elle avait tourné avec les plus grands : d'Erich Von Stroheim dans " La marche nuptiale " (1928), Howard Hawks pour " La Patrouille de l'Aube " (1930), Maurice Stiller dans " La rue du péché " (1927), écrit par Josef Von Sternberg. Pour King-Kong, Cooper avait juste dit à Fay Wray qu'elle aurait pour partenaire le plus beau et le plus grand brun des jeunes premiers hollywoodiens ". pendant les périodes d'arrêt lors du tournage de King-Kong, Fay Wray pu tourner deux films : " Dr X " et " Masques de Cire " de Michael Curtiz ( 1932), qui sortirent avant le film de Schoedsack et Cooper. Ses cris, lorsque King-Kong la prend dans sa main, restèrent longtemps célèbres. A tel point que la RKO les réutilisèrent pour d'autres films ! Vous pouvez les entendre à nouveau dans " Son of Kong ", où Fay Wray prête ses cris à Helen Mack dans la séquelle de King-Kong et dans " A game of death ", le remake des " Chasses du comte Zaroff " de Robert Wise. Bruce Cabbot (Driscoll), avait déja tourné deux films sous son vrai nom Jacques De Bujac. Il eut également le temps de tourner des scènes d'un autre film " The Monkey's Paw " durant le tournage de King-Kong. Cet acteur quasi inconnu était issu d'une famille franco-canadienne du Nouveau-Mexique. Il fut engagé dans le film de Cooper et Schoedsack après un bout d'essai dans lequel il était suspendu à une corde. Les cinéphiles garderont de lui son personnage de Driscoll aux prises avec un singe géant, alors qu'il a tourné dans de nombreux films comme " Le dernier des mohicans " ou " Pas de pitié " (Show them no mercy )... Noble Johnson interprète le chef du village indigène. Sa physionomie se prêtait aux rôles de composition : on le retrouve en chinois dans " Le mystérieux Docteur Fu Manchu ", en nubien dans " La Momie " (1931), en persan dans " Le Voleur de Bagdad ". Son personnage d'Ivan le valet dans " Les chasses du Comte Zaroff " des mêmes Cooper et Schoedsack, reste l'un des plus terrifiants. Le capitaine Englehorn est interprété par Frank Reicher. Cet acteur d'origine allemande -né à Munich - était écrivain, metteur en scène et acteur. Il a fait de nombreuses tournées européennes avant de jouer dans de nombreux films à partir de 1915. King-Kong reste l'interprète principal. Pour donner encore plus de crédibilité au personnage, il est cité au générique. |
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