![]() ![]() Stanley Kubrick, le perfectionniste
![]() ![]() L'affiche de 2001 ![]() Petit prospectus distribué à l'entrée des salles lors de la sortie de 2001 ![]() ![]() ![]() Derrière la caméra ![]() ![]() |
STANLEY KUBRICK
KUBRICK parle de 2001 Stanley KUBRICK parle de " 2001 ", extrait d'un article de Joseph GELMIS, paru dans NEWSDAY du 4 Juin 1968
"C'est là où vous entrez dans ce qu'on pourrait appeler la zone fertile de l'ambiguïté", déclare Stanley KUBRICK. "Parce qu'il y a une explication très simple et très littérale au niveau le plus élémentaire possible du scénario. Un objet a été laissé sur terre par des explorateurs extraterrestres, il y a cinq millions d'années. Un autre objet a été laissé sur la Lune afin de pouvoir marquer le premier pas trébuchant de l'homme dans le cosmos. Un autre a été placé sur l'orbite autour de Jupiter pour servir de relais". Lorsqu'il arrive sur Jupiter, l'astronaute est jeté dans un champ de forces qui l'entraîne dans une autre dimension spatio-temporelle à un autre endroit de la galaxie. Il est mis dans ce qui est l'équivalent d'un zoo humain pour y être étudié. Sa vie se passe dans cette pièce et cela ne lui semble durer qu'un instant. Il se peut qu'il y passe toute sa vie normale ou bien qu'elle soit télescopée ou encore qu'elle soit réduite à quelques minutes. Il meurt et il renaît sous une forme supérieure. Il revient sur Terre comme ange ou comme surhomme, ou du moins transfiguré. Au niveau le plus simple, c'est ce qui "arrive". Mais le fait que l'on n'utilise pas de mots et que l'événement ait vraiment des résonances lointaines, est positif. A d'autres niveaux, le film signifie tout ce que l'on peut ressentir à son sujet. Je ne pense pas devoir m'appesantir au-delà de ce niveau élémentaire. Bien entendu, toute impression que vous pouvez ressentir à l'égard du film est valable si elle ne contient pas de contradiction. S'il a de l'effet sur vos émotions sur votre subconscient, sur vos aspirations mythologiques, alors il a réussi. Tout ce qui est au-delà de l'entendement humain semble magique. Il y a une tonalité religieuse dans le film qui se retrouve dans la quête par l'humanité d'une rencontre avec un être supérieur. Une fois que vous êtes lancé dans des méditations, une fois que vous vous dites, bon, l'univers est probablement rempli de civilisations évoluées, parce qu'il y a cent milliards de galaxies dans l'univers visible, certains de ces mots doivent se situer à un niveau que l'esprit humain ne peut concevoir. Ces êtres auraient probablement des pouvoirs incompréhensibles. Ils pourraient être en communication télépathique à travers l'univers entier. Ils pourraient avoir la capacité de façonner les événements d'une façon qui nous semble divine. Ils pourraient même représenter une sorte de conscience immortelle qui fasse partie de l'univers. Quand vous commencez à vous intéresser à ce genre de sujet, les implications religieuses sont inévitables, parce que tous ces caractères sont ceux que l'on attribue à Dieu. Ainsi voilà donc, si vous le voulez, une définition de Dieu parfaitement scientifique. KUBRICK, les yeux grands fermés L'Express du 11/03/1999 par Jean-Pierre Dufreigne
Savoir que quelque part en un lieu écarté un homme d'honneur, un homme d'art jouit de sa liberté. La liberté de Kubrick vengeait Welles, l'abonné des hôtels, le vagabond énorme, le génie mutilé par les grands ciseaux des majors et par l'argent. La liberté de Kubrick, c'était le temps. Six films en trente-quatre ans, trois en vingt-trois ans, deux en dix-huit ans. Moyenne: un film tous les neuf ans. Le dernier sorti date de onze ans, Full Metal Jacket. Le temps lui permit d'aborder tous les genres, SF, guerre, péplum, épouvante, histoire, dérision, film noir. Manquait le western, et il terminait, dit-on, le sexe, avec Eyes Wide Shut (traduction littérale, Les Yeux grands fermés). Il avait reconstruit New York dans Pinewood, viré ou plutôt exténué Harvey Keitel et Jennifer Jason Leigh, remplacés par Tom Cruise et Nicole Kidman, en psy, échangistes, érotomanes. Du on-dit. Dérapages de l'amour par temps de chien, d'après La Nouvelle rêvée, d'Arthur Schnitzler, ce romancier autrichien, ce Freud de la fiction. On attend de voir. Un producteur de la Warner, Terry Semel, a pris l'avion lundi matin pour contempler l'affaire. Déjà il avait dû le prendre pour lire le scénario. Car rien ne sort du fortin Kubrick. Lui-même n'en sort pas, ou si peu. Il communique par fax, téléphone, Internet, satellite. Et quand il sort, c'est en clochard, grosse parka avec ou sans fourrure au col, selon la saison, pantalon informe, barbe en broussaille, grisonnée ces derniers temps (il avait quand même 70 ans), yeux toujours aussi proéminents, le regard d'Alex dans Orange mécanique. Moins les faux cils. Ce regard qui voit le bien et le mal et veut la perfection. Vouloir la perfection, c'est être soit mégalo soit parano, selon les dernières lois en vigueur. Ce n'est surtout qu'être artiste. Essayer de percer l'apparence et de transmettre ce qu'on a cru trouver. Etre perfectionniste, c'est aller au-delà du doute. Nous admirions Kubrick parce que l'on doutait de ce que l'on voyait. Devant Barry Lyndon, on se savait au-delà du cinéma et du siècle des Lumières. Devant Shining, au-delà de la terreur; devant Les Sentiers de la gloire, ailleurs que dans la mutinerie et l'héroïsme vain mais accepté, cette gifle à la connerie. D'ailleurs, en toute fin, il faisait chanter devant les poilus une jeune Allemande. La grâce parmi des trognes de boue. Cette jeune Allemande était sa femme, Christiane, qui lui donnera trois filles, Catherine, Anya, Viviane. Les Sentiers de la gloire étaient donc autre chose qu'un film de guerre. Un élan. Kubrick offrait son amour au spectateur et aux survivants. 2001 fut plus qu'une Odyssée de l'espace: un secret révélé dans un mystère tout noir et de la géométrie. Lolita était intournable. Pourtant même l'irascible et pointilleux et génial Nabokov applaudit. Full Metal Jacket n'avait rien à voir avec le Vietnam (reconstitué dans l'île aux Chiens, sur la Tamise) mais montrait des jeunes gens brimés, engueulés, décervelés, entraînés, comme on dit, pour au final réussir à tuer une femme. Jolie. Il nous voyait ainsi, fous et malades, nourris à la petite cuillère (scène du ministre tory aidant Alex à manger sa purée dans Orange mécanique), gavés de niaiseries sur nos lits d'hôpital. Pour peindre l'homme, Kubrick choisissait les mécaniques, les ordinateurs à lobotomiser, les machineries, les grues, et toujours la géométrie d'un hôtel pour fantômes, d'un labyrinthe (Shining), d'une armée en ordre de bataille ou d'une beauté dans sa baignoire (Barry Lyndon). Un goût mathématique venu des échecs, appris dans le Bronx à 12 ans, avec son père. Sur un vieux jeu, rescapé des exils familiaux. Quand on joue aux échecs, on n'a pas besoin d'autres jouets. On y apprend qu'un pion renverse le roi et qu'un fou franchit toutes les diagonales. Stanley adolescent aime le jazz et la physique. Hésite entre les deux voies et obtient une vieille boîte noire pour ses 13 ans, un appareil photo Grafex. Quatre ans plus tard, il rapportera les 25 premiers dollars à Stanley, une photo de rue, d'un kiosque à journaux où les gros titres annoncent la mort de Roosevelt. Il ne les gagne pas n'importe où, mais à Look, le journal de l'image. Il continuera. Deux passe-temps, échecs et photo, qui coupent du monde (un champ clos de 64 cases d'un côté et le tirage en chambre noire de l'autre), et toujours cette passion pour la physique qui en dévoile les mystères. Dans les parcs, il "pousse le bois" avec de futurs Nobel, maîtres en électrons et théorie des quanta. Coup de pouce, de chance, la RKO le reçoit, puis James B. Harris, et naît Le Baiser du tueur, film noir qui n'a pas une bobine de débutant (la séquence hallucinée parmi les mannequins d'un magasin a été pillée dans maints films et téléfilms). Coup de génie du hasard encore, cette fâcherie entre Kirk Douglas et Anthony Mann. Kirk vire Tony de Spartacus et prend Stanley. Kubrick est jeune et poupin, 32 ans. Un Welles élégant. Après il n'y a plus qu'à suivre le mouvement. C'est-à-dire, pour Kubrick, le ralentir. Lire énormément, écouter toute la musique. Etre maître de tout. Sur le plateau de Shining, Scatman Crothers (qui tient le rôle du cuisinier black) entonne sur un air de scat, cet ancêtre jazzy du rap: "Il y a un gars, il habite Londres/Il fait du cinéma, est connu de tout le monde/Ça oui, il a vraiment un grand renom/Stanley Kubrick est son nom/C'est un gars qui prévoit tout de très loin/Pour vous faire croire qu'il a ressuscité les défunts/Il fait lui-même son montage/C'est un génie pour les trucages/C'est lui qui fait tout, qui fait tout/Je vous le dis, Stanley, c'est lui qui fait tout." Alors, dans ce cas, Stanley Kubrick ne sait pas qu'il est mort. Nous ne lui dirons pas. KUBRICK N'A PAS ATTENDU 2001 par GÉRARD LEFORT ET DIDIER PÉRON Le lundi 8 mars 1999
Reporter photo. Kubrick a alors 12 ans et, un an plus tard, son père lui offre un appareil photographique pour son anniversaire. Le "déclic" semble être crucial. Sur le chemin de son école, le jeune Stanley photographie des scènes de la vie quotidienne new-yorkaise. En avril 1945, le jour de la mort du président Roosevelt, il fixe le visage désemparé d'un marchand de journaux, cliché qu'il vend au magazine Look. Dès lors, Kubrick devient reporter à plein temps pour Look, qui lui confie la spécialité des images "singulières". Mais déjà, l'instantané ne lui suffit plus. Avec un ami, Alexander Singer, il se lance en 1950 et 1951 dans deux courts métrages documentaires, le premier, Day of the Fight, consacré au boxeur Walter Cartier, le deuxième, Flying Padre, consacré à un prêtre mexicain qui se déplaçait en avion pour prêcher. Le démon du cinéma est en lui. Financé en partie par ses gains dans un concours d'échecs, en 1953, il tourne en Californie Fear and Desire, récit d'une guerre saignante dans un pays imaginaire. Le film lui coûtera sa première épouse, Toba Metz, qui demande le divorce pour absences répétées, et les louanges de quelques critiques, qui repèrent son talent de metteur en scène. Financé par un dentiste du Bronx, il enchaîne en 1954 avec le Baiser du tueur, suspense tourné live dans les rues de Manhattan. Le film a coûté 40 000 dollars et c'est surtout cette performance financière qui attire l'attention d'Hollywood et singulièrement des Artistes associés qui, en 1958, pour 200 000 dollars, financent l'Ultime Razzia (The Killing), son troisième long métrage en noir et blanc. Kubrick a 28 ans, il est subitement célèbre et va s'attirer la complicité, sinon l'amitié, d'un fameux acteur "de gauche". Kirk Douglas va en effet devenir le partenaire de Kubrick pour deux films magistraux: d'une part en 1957, les Sentiers de la gloire, sensationnelle évocation des poilus fusillés pour l'exemple en 1917 (interdit en France jusqu'au milieu des années 70); d'autre part en 1960, Spartacus, film péplum qui évoquait l'épopée d'une révolte d'esclaves à l'époque de l'Empire romain d'après un scénario du "blacklisté" Dalton Trumbo. Bien que Kubrick, de son aveu, n'ait pas eu le contrôle final du film, Kirk Douglas, coproducteur, ayant trafiqué le montage, il peaufine de plus en plus son système. C'est-à-dire la maîtrise absolue de tout: argent, scénario et, surtout, postproduction (montage, mixage), jusqu'à la qualité des salles de cinéma où était diffusé son film. Autant d'exigences hautaines qui, dans l'Hollywood du début des années 60, passent pour, au mieux, une folie ou un caprice. Fascination des machines. Toujours à la recherche d'une plus grand indépendance, Kubrick s'est déjà expatrié en Grande-Bretagne. En 1962, il entreprend l'adaptation du roman "scandaleux" de Nabokov, Lolita. C'est peut-être le premier film strictement kubrickien: le récit est traité par blocs dissipés entre lesquels, sortes de trous d'air, circulent des personnages non psychologiques, genres de poupées mécaniques et grimaçantes qui anticipent la fascination de Kubrick pour les machines détraquées qui fera florès dans le fameux 2001. C'est aussi la première fois qu'il extirpe de ses acteurs une puissance dérangée et dérangeante: bien sûr la jeune Sue Lyon (Lolita), nymphette for ever, mais aussi, et surtout, James Mason (Humbert Humbert), monstre d'autant plus torturé qu'il n'exprime pratiquement rien. En 1963, la réalisation de Docteur Folamour semble faire monter la pression d'un cran. En pleine guerre froide, Kubrick raconte ni plus ni moins que le début de la Troisième Guerre mondiale, sous la forme d'une farce internationale qui voit s'affronter toute une théorie de politiques nases, de généraux gâteux et de stratèges siphonnés. Comme Peter Sellers incarne une bonne partie des rôles, Docteur Folamour va singulièrement effarer aussi bien les fans de Kubrick que ceux qui, à l'occasion de ce succès énorme, vont le découvrir. Dans la foulée de sa renommée, Kubrick se lance alors dans le projet qui va définitivement le consacrer: 2001: l'Odyssée de l'espace. Cinq ans vont s'écouler entre l'annonce de cette adaptation d'un roman fameux de Arthur C. Clarke et sa sortie sur les écrans en 1968. Certes, cette durée exceptionnelle est justifiée par l'ampleur technologique du projet mais, plus probablement, par l'ampleur mégalomane du film qui entend, en toute simplicité, raconter et résoudre toute l'histoire de l'humanité. Combien d'heures de cours de philo de terminale furent alors consacrées à l'énigme du monolithe trans-temporel: "Pour moi, c'est Dieu. Pour moi, c'est le néant." C'est aussi le film qui a tatoué toute une génération de cinéastes américains, de James Cameron à George Lucas. C'est enfin le premier opus où la musique (de Strauss à Ligeti) est un personnage à part entière (lire aussi page 4). Surprise. Avec une célérité peu commune (trois ans à peine), en 1971, un autre trauma météorite tombe de la galaxie Kubrick: Orange mécanique, film de l'ultraviolence urbaine dans un futur plus que proche. Là encore, le débat va faire rage, sur le thème du film "qui donne le mauvais exemple". En tout cas, comme d'habitude, impossible d'anticiper sur les visions d'un visionnaire, puisque, en 1975, à la surprise vraiment générale, Kubrick adapte un roman anglais du XVIIIe, Barry Lyndon, de Thackeray. Le film déconcerte. Sans doute en raison de son casting surréaliste: Ryan O'Neal, endive vedette de Love Story, et Marisa Berenson, petite-fille de la couturière Elsa Schiaparelli. Mais c'est surtout l'usage quasi ininterrompu d'une narration en voix off qui fait le plus d'effet puisqu'elle passe son temps à raconter ce que les images sont en train de montrer. Si on ajoute la performance technique des scènes tournées à la seule lumière des bougies, on finirait presque par oublier que Barry Lyndon est une nouvelle fois un film majeur sur la bestialité humaine. Ce que prouvera amplement en 1980 la sortie événement de Shining. A nouveau prouesse technique (c'est la première fois que l'on fait usage continu de la caméra steadycam) et démonstration de lucidité sur la question de la terreur humaine, trop humaine. Avec son monumental hôtel hanté, construit sur un cimetière indien, et son labyrinthe congelé, Shining, très inspiré par les écrits de Bruno Bettelheim, raconte une assez banale histoire de famille qui tourne au massacre de tous les archétypes et figures de la psyché occidentale. Un vrai cauchemar qui marqua à la fois le sommet et le point de non-retour de la carrière de Jack Nicholson. Film-cerveau. Après une telle apothéose, la question du "mais qu'est-ce qu'il va bien pouvoir faire après?" était de nouveau à son comble. Il faudra patienter huit ans, jusqu'en 1987. Remisant son autre film de guerre sur l'épopée napoléonienne, Kubrick s'attaque à un sujet qui semblait la chasse très jalousement gardée du seul cinéma hollywoodien: la guerre du Viêt-nam, qu'il va reconstituer dans la banlieue de Londres pour tourner Full Metal Jacket, son véritable dernier film (rien n'indique pour l'heure que Eyes Wide Shut soit véritablement fini, lire ci-dessous), qui donnait une version particulièrement sèche et brutale de sa conception du monde. Film en deux parties, où la communication est réduite aux vociférations d'un sergent instructeur, aux explosions du napalm ou à la petite musique finale du Mickey Mouse Club. Full Metal Jacket est le summum du film-cerveau. Un cerveau dont les deux hémisphères ne seraient pas irrigués par le même sang et dont chacun donnerait à l'organisme des ordres et des idées contradictoires. Un cerveau qui s'épuise à comprendre et à maîtriser toutes les situations et qui ne parvient en fait qu'à se vider, comme Hal, le cerveau électronique de 2001. Cette hantise du retour à la case zéro, Kubrick l'avait projetée dans ce qu'il devait concevoir comme un film-testament, très clairement intitulé A.I. (Artificial Intelligence), un film sans acteurs (ou presque) qui aurait vu le combat à mort entre plusieurs ordinateurs. La fin du cinéma?. Le FUTUR vu par Stanley KUBRICK, extraits d'un article de Yasushi KAWARABATA
La première séquence du film fut une surprise. Je m'attendais à voir la maquette d'une cité du XXle siècle, mais, à la place, je vis des singes. La passion du secret qui sépare toujours les nations sera la cause d'une tragédie qui se déroulera à bord du vaisseau spatial en route pour Jupiter. Seul l'ordinateur connaît le véritable but de l'expédition. Il essaie de mettre le commandant sur la voie. mais ce dernier ne comprend pas. Le super-ordinateur est, en effet, capable de penser, de lire sur les lèvres et de jouer parfaitement aux échecs. Le "secret" qu'il est seul à connaître l'obsède, le dérègle et finalement le rend dément. Cet épisode souligne ainsi d'une façon tragique le drame de notre humanité qui n'a cherché à développer ses connaissances que dans le seul domaine de la recherche scientifique. Je crois que ce film est tiré de "Childhood's end" ("La Fin de l'Enfance") un livre d'Arthur C. Clarke. Il pense que dans l'avenir les problèmes de l'humanité ne présenteront qu'une importance minime comparée à l'immensité mystérieuse de l''Univers. Cette vision a conduit l'auteur vers une certaine sentimentalité mais Stanley KUBRICK ajoute au film son cynisme et de dures constatations. On sent néanmoins sa malice dans des scènes telles que celles où l'hôtesse, chaussée de souliers à semelles adhésives sert aux passagers un menu "spatial" à aspirer avec une variété de pailles; la longue liste d'instructions concernant l'utilisation des toilettes et l'ordinateur fermant les portes du vaisseau spatial à son équipage ! "2.001: L'ODYSSEE DE L'ESPACE" peut être considéré comme une sorte de film religieux car le producteur fait ressortir la conception de Dieu afin de différencier les efforts dérisoires de l'humanité de l'incommensurable immensité de l'Univers. Stanley KUBRICK, après avoir obtenu la participation de près de quarante organisations scientifiques, n'a pas hésité à se livrer à une véritable satire de ce monde d'aujourd'hui. qui attribue un rôle primordial à la science. Il le fait avec beaucoup de faste sur l'immense écran du Cinérama... En d'autres termes, cet homme est beaucoup plus intelligent que je ne l'imaginais...
Day of the Fight (1951) ![]() |