METROPOLIS
Nombre de critiques : 2
Note moyenne : 16/20





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Metropolis
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Les critiques

Florent Houde

"J'ai toujours été plus visuel qu'auditif" disait Fritz Lang. On ne peut qu'abonder dans ce sens en contemplant la démesure des décors de Metropolis.

Certes, lorsqu'on regarde ce film aujourd'hui il vaut mieux s'attacher au plaisir visuel qu'à cette histoire à la morale douteuse issu du cerveau corrompu de Thea Von Harbou , la femme de Lang à l'époque. Avec en leitmotiv cette sentence "le médiateur entre le cerveau et la main est le cour", étant donné le contexte politique de l'époque on rejoint aisément les thèses développées par les Nazis (un pas que franchira d'ailleurs l'ex-femme de Lang). En point d'orgue cette conclusion, la poignée de main entre la classe ouvrière et le grand patron. Cette Babylone que le vieux savant fou de Rotwang voulait abattre perdurera finalement. "je n'ai jamais aimé ni voulu cette fin" dira en 1958 Lang qui avait quitté le pays depuis longtemps.

Reste tout de même un spectacle (incomplet aujourd'hui c'est vrai) de plus de deux heures qui marie le vertige surréaliste à la noirceur expressionniste de l'entre-deux guerre (à l'image de "la foule" de Vidor autre chef-d'ouvre du muet). Plusieurs effets de caméra assez audacieux pour l'époque : caméra balancée pendant l'inondation des bas-fonds, caméra subjective, kaléidoscope lors des séquences oniriques de F, surimpressions, etc... Un tourbillon d'images qui ne laisse pas indifférent même aujourd'hui à l'heure du numérique. Ajoutez à cela une mise en scène chorégraphiée au millimètre pour les impressionnantes scènes de présentation des ouvriers allant au travail, des scènes de foule capturées par la caméra magique de Karl Freund (réalisateur de la Momie pour Universal dans les années 30) et une interprétation schizophrénique de Brigitte Helm, on obtient un film de science fiction puissant, baroque, monumental, séminal même car on ne compte plus aujourd'hui les références visuelles à Metropolis : Blade Runner, Starship Troopers jusqu'à une relecture nipponne du même nom.

Un film immanquable et incontournable du genre.

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Jean-Guillaume Larribeau

Entre néoexpressionisme et violence prolétarienne, Metropolis est un film ambiguë, de par son message même. "Le lien entre le Cerveau et le Bras doit être le Coeur", nous dit l'héroïne. La réconciliation sur le parvis d'une Eglise, comme un mariage entre deux éléments complémentaires - Fredersen doit sa fortune au travail de ses employés, qui ne pourraient vivre sans lui - marque le refus de la Révolution, puisque la révolte menée par le robot mène la foule à sa perte.

Hitler et Mussolini en avaient fait leur film de chevet. Leurs dictatures avaient créé un régime corporatiste où l'Etat règle les relations entre patrons et ouvriers.

Au-delà du message, reste une magnifique oeuvre d'art où l'esthétisme brutal, contrasté, n'interdit pas l'émotion humaine; les liens entre Fredersen fils et père, entre Maria et Fredersen, et même entre Joh et sa femme décédée, montrent une volonté de tous de lutter contre le fatalisme du présent, de prendre en main leur avenir, même si leurs objectifs ne sont pas les mêmes.

Séquence d'anthologie: l'hallucination de Fredersen devant la machine qui se transorme en Moloch, monstre destructeur, se nourrissant du labeur humains. [Réagir à cette critique]