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THX 1138

THX 1138 (id.), 1971, George Lucas, Etats-Unis, Couleurs Techniscope - Technicolor, Son : Dolby Digital.
Réalisateur : George Lucas. Durée : 1h28.
Sociétés de production : American Zoetrope, Warner Bros..
Distributeur : Solaris Distribution (Director's Cut français 2007).
Producteur exécutif : Francis Ford Coppola. Producteur : Lawrence Sturhahn. Producteur asocié : Ed Folger.
Scénario : George Lucas et Walter Murch d'après l'histoire de George Lucas.
Montage : George Lucas.
Directeur de la photographie : Albert Kihn, David Meyers.
Distribution des rôles : Ronald Colby.
Création des décors : Michael D. Haller. Décorateur de plateau : .
Direction artistique : Michael D. Haller.
Son : Walter Murch.
Création des costumes : Donald Longhurst.
Musique : Lalo Schifrin.
Interprètes : Robert Duvall (THX 1138), Donald Pleasence (SEN 5241), Maggie McOmie (LUH 3417), Don Pedro Colley (SRT Hologram), Ian Wolfe (PTO)...
Sociétés d'effets spéciaux : Industrial Light & Magic (ILM) (version Director's Cut).
Date de sortie initiale française : 3/11/1971. Date de ressortie française : 13/06/2007 (" THX 1138 The George Lucas Director's Cut ").

 L'histoire

Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s'identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d'assemblage de policiers-robots.

Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l'amour dans une société qui l'interdit formellement.

LUH 3147 est éliminée et THX 1138 est désormais pourchassé par les robots-policiers lancés à ses trousses…




 A propos

Ce premier long métrage de George Lucas est un film d'une intensité palpable. Le réalisateur a opté pour des décors froids et minimalistes, une austérité constante, et une lumière quasiment blanche dans sa vision d'une société futuriste et totalitaire planifiée par ordinateur.

Ce monde aseptisé et concentrationnaire où les individus sont limités dans leur potentiel d'action, leur capacité à réfléchir et à s'émouvoir est une critique acerbe de toute forme de censure. L'individualisme n'existe plus : les hommes ne sont que des numéros a fin d'annihiler toute forme de déviance hors groupe. Les programmes télé déversent leur flot d'images censées combler les vides sociaux créés, passées en boucle pour mieux imprimer l'esprit des humains lobotomisées et contrôlés dans leurs faits et gestes par un œil dogmatique et inquisiteur.

Hélas, la machine se dérègle, un humain moins servile, plus conscient, pratiquant l'abstinence des drogues qu'il doit ingurgiter quotidiennement se révolte contre le système qui l'a fait naître. Une parabole qui nous rappelle simplement que l'être humain ne doit jamais accepter la moindre soumission sans conscience.

La chasse à l'homme qui s'ensuit entre les robots policiers et le fugitif THX 1138 est plus classique, elle préfigure les poursuites de Star Wars, transforme le film psychologique en film d'action, mais Lucas aura imprimé nos rétines d'un film noir et pessimiste même si le final laisse apparaître un soleil rouge flamboyant.


George Lucas, réalisateur:
"Je voulais montrer que le pouvoir est devenu si fort, si vaste, si bureaucratique qu'on ne peut le localiser. Personne ne sait qui gouverne le système".



Steven Spielberg, réalisateur :
"THX 1138 reste tout simplement parmi les meilleurs films de science-fiction jamais réalisé"






Du même réalisateur :

THX 1138 - Édition 2 DVD

Edition simple :



Du même réalisateur :

Star Wars : Episode II, l'attaque des clones - Édition 2 DVD


Star Wars : Episode 1, la menace fantôme - Édition 2 DVD


Star Wars : Episode III, La Revanche des Sith - Édition Collector 2 DVD


SW - Trilogie

Zoom avant

 Director's Cut

En 1969, Francis Ford Coppola essaie de lancer sa nouvelle société de production American Zoetrope. Il convainc la Warner Bros de financer tout le budget nécessaire pour THX 1138 soit 777 777 dollars, le chiffre 7 étant le chiffre fétiche de Coppola. George Lucas souhaitait même au départ tourner son film au Japon mais le bufget serré la contraint à tourner à San Francisco et Los Angeles.
Après une première vision, les producteurs de la major demandent immédiatement une version édulcorée.

En 1971, THX 1138 sort donc en salle avec un montage non approuvé par son réalisateur George Lucas. THX 1138 est pourtant le premier film produit par American Zoetrope, la société créée par Francis Ford Coppola.
Bien des années années plus tard, après avoir bâti l'empire Star Wars et la cohorte commerciale engendrée, George a repris son œuvre comme il avait fait précedemment avec la première trilogie de Star Wars. En 2004, c'est au tour de THX 1138 de bénéficier d'une séance de lifting.
Les images et les sons dans le film sont restaurés et retouchés avec le concours de sa société d'effets spéciaux ILM, George Lucas ajoute de nouveaux plans numériques : une chaîne d'assemblage de robots, un plan du métro dans la cité souterraine, des monstres aux abords de la surface, rendant encore plus réaliste ce monde de demain…


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 Science-fiction sociologique

Le film de George Lucas s'inscrit dans une longue lignée de films d'anticipation sociale dont sont issus Metropolis de Fritz Lang ou La Vie Future de William Cameron Menzies eux-mêmes tirés ou inspirés de chef-d'œuvres de la littérature comme Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley et 1984 de George Orwell.

A la fin des sixties, des films de science-fiction plus adultes trouvent écho à Hollywood comme comme La Planète des singes ou 2001 l'odyssée de l'espace. Une nouvelle ère s'annonce pour le film d'anticipation.
Camarades de promotion à l'Université de New York, Matthew Robbins (futur scénariste de Sugarland express) et Walter Murch signent en 1966 le premier jet de ce qui doit être leur film de fin d'étude, THX 1138: 4EB. Le jugeant trop obscure, ils abandonnent leur projet à George Lucas, qui reprend le script et réalise en 1967 THX 1138: 4EB (Electronic Labyrinth). Il obtient le Premier prix au festival du film de fin d'année.
Impressionné par son travail sur le son, sa vision novatrice et sa capacité à raconter en 15 min une histoire dépourvue de dialogue, Francis Ford Coppola aide George Lucas et profite de la tendance pour transformer son court-métrage d'école THX 2238 4EB (Eb signifiant Earth Born) en long-métrage produit par la Warner. Réécrit à l'aide de Walter Murch, le scénario est achevé en 1970

Dans sa bande-annonce, un leitmotiv prédicateur annonce: " The Future is coming ". Si le scénario n'a rien de novateur par rapport à des œuvres littéraires citées précédemment, THX 1138 à sa sortie en 1971, se présente comme une parabole sur l'état du monde contemporain. Lucas se lance dans ce qu'il appelle de la "science-fiction sociologique". Son futur naît d'un présent qu'il observe avec le regard aiguisé d'un ancien étudiant en anthropologie. Au temps des cheveux longs, des drogues prohibées et de l'amour libre, George Lucas imagine une société du futur où tous ont le crâne rasé, où la prise de drogue est obligatoire et l'accouplement interdit.
Envisageant son film comme un documentaire, il tourne entièrement à San Francisco en décors réels, dans des souterrains, des laboratoires et des tunnels en construction.
Univers concentrationnaire, policiers-robots, individus conditionnés : THX 1138 reflète la colère des jeunes Américains des campus à la fin des années 60, luttant contre l'oppression, le totalitarisme, les états policiers. Même de nos jours, le film conserve toute la pertinence de son propos.




 Les prémisses de l'empire Lucas

Lorsqu'il réalise La Guerre des étoiles en 1977, Georges Lucas n'a alors que deux films à son actif : American Graffiti et THX 1138. Premier film de science-fiction de son auteur, THX 1138 est à la source d'une des sagas cinématographiques les plus mythiques du XXe siècle.
Né en 1944 à Modesto, Californie, le jeune George Lucas n'aspire qu'à quitter sa ville natale trop petite. THX 1138 naît de ce sentiment d'enfermement. Cloisonné dans sa cité souterraine, THX 1138 rêve de s'évader à la surface, comme Luke Skywalker rêve de quitter sa planète Tatouïne au début de La Guerre des étoiles. Les deux films racontent la même trajectoire, celle de Lucas lui-même.

Mécanicien rêvant de devenir pilote automobile, George Lucas opte pour des études de cinéma après un grave accident automobile. Dans la séquence de poursuite finale en voiture de THX 1138 subsiste ce goût pour l'ivresse de la vitesse, qui domine toute la saga de La Guerre des étoiles, de la poursuite anthologique en speeder dans Le Retour du Jedi à la course de pods dans Star Wars : épisode I - La menace fantôme.

Pendant ses études à la University of South California (USC), George Lucas réalise des films d'avant-garde abstraits. Dans THX 1138, il partage avec son camarade d'université Walter Murch ce goût pour l'expérimentation. Le film sert de laboratoire de trouvailles sonores, sans lequel le son inoubliable de l'épée laser ne serait pas ce qu'il est dans La Guerre des étoiles. Après le rejet de son premier film par la Warner Bros, George Lucas rêve d'affirmer son indépendance auprès des grands studios hollywoodiens. Il fonde sa propre société de production Lucasfilm Ltd., qui lui permettra de garder la main mise sur la saga de La Guerre des étoiles, qui fonde son empire, et sur ses brevets techniques comme le son THX, dont le succès accroît sa fortune.

George Lucas allie donc une culture de drugstore - Science fiction à la Buck Rogers, voitures et vitesse - et d'université contestataire, dont THX 1138 est la parfaite illustration. La combinaison des deux donne le meilleur du cinéma : La Guerre des étoiles, ou le triomphe de l'imaginaire sur celluloïd.

 Robert Duvall

Robert Duvall, né en 1931, a longtemps été cantonné dans les seconds rôles. C'est sur le plateau de tournage du film Les gens de la pluie de Francis Ford Coppola qu'il fait la connaissance de George Lucas, alors simple assistant. Il se lie d'amitié avec le jeune acteur et lui confie ensuite le rôle principal de son premier film, THX 1138. La carrière de l'acteur débute vraiment…

Il doit le début de sa carrière à la génération montante de ces nouveaux cinéastes qui au début des années 70 sonnent le renouveau du cinéma américain : Francis Ford Coppola l'engage pour jouer l'avocat des Corleone dans Le Parrain et ses suites et en 1979 dans le rôle le plus décalé de sa carrière : celui du Lieutenant Colonel Kilgore, fan de surf en pleine guerre du Vietnam dans Apocalypse Now. " Que j'aime l'odeur du napalm au petit matin ! " : c'est une des répliques de ce film qui lui permettront de décrocher en 1979 le Golden Globe du meilleur second rôle pour ce film, suivi en 1983 par un Oscar pour son personnage d'ancien alcoolique dans Tendre bonheur. Il a cotoyé à plusieurs reprises Robert De Niro notamment dans un des films phares de sa carrière : Sanglantes confessions.

Il continue sa carrière dans de nombreux rôles marquants comme dans Colors aux côtés de Sean Penn, ou dans le magnifique western Open Range, donnant la réplique à Kevin Costner.

 Donald Pleasance

George Lucas a choisi Donald Pleasance après l'avoir vu dans de nombreux films anglais où il interprétait des personnages loufoques. Il est vrai que le crane dénudé, le visage rond et ses yeux bleus glacés l'ont longtemps cantonné dans des rôles de personnages inquiétants et ambigus. Des qualités qui retiennent l'attention de George Lucas pour le personnage de SEN 5241, le camarade de chambre de THX 1138. L'acteur britannique, né en 1919, débute sur les planches du théâtre anglais. Interprète confirmé, il devient un acteur convoité d'Hollywood et apparaît ainsi dans de grands films d'aventures comme Les Aventuriers du Kilimandjaro, La Grande évasion ou ou le célèbre Le Voyage fantastique.

C'est en Angleterre que Roman Polanski fait appel à lui pour sa farce Cul de sac où il campe un extraordinaire mari veule, certainement le rôle marquant dont se souvient George Lucas. Son interprétation d'Ernst Blofeld dans On ne vit que deux fois - visage balafré, chat persan sur les genoux - en fait aussi un méchant de James Bond légendaire, dont Mike Myers s'inspire pour son Docteur Evil dans Austin Powers.

Ironie suprême : ayant avant tout fondé sa carrière sur des personnages maléfiques, Donald Pleasance achève celle-ci par une figure positive, celle du Dr Loomis traquant inlassablement le célèbre tueur de la série d'Halloween.

 Les clins d'oeil à THX dans Star Wars

George Lucas aime parsemer ses oeuvres de références personnelles ou de petits clins d'oeils. Dans La Guerre des étoiles, une réplique où Luke et Han, déguisés en strormtroopers, indiquent le numéro de cellule dans laquelle est transféré Chewbacca. 1138, clin d'oeil au premier film de George Lucas THX 1138. Même clin d'œil lors d'une scène de la bataille sur Hoth de L'Empire contre-attaque. On y entend un général demander d'"envoyer Rogue 10 et 11 au secteur 38" (soit 1138).

Il existe également de nombreuses références dans les jeux vidéo dérivés de Star Wars. Quelques exemples : dans le jeu Star Wars : Jedi Starfighter et la bd Clone Wars la TriHeXalophine ou TriHeXalon 1138 est un poison mortel. Dans le jeu Star Wars : Jedi Strafighter , la station spatiale à détruire est la station 11138. Dans le jeu Star Wars : Galactic Battleground , les stormtroopers impériaux, lorsqu'ils sont sélectionnés, disent "THX 1138, je suis prêt". Dans le jeu vidéo Republic Commando , le matricule de "Boss" le chef de l'Escouade Delta est RC-1138. Dans ce même jeu, Le Commandant Clone Bacara a pour matricule CC-1138.
Dans le roman Les Ombres de l'Empire, paru en France aux éditions Fleuve Noir, les plans secrets de l'Etoile de la Mort se trouvent dans le secteur Tango-Hector-Xenon (THX) de l'ordinateur. A la page 370, un garde parle dans son comlink : "- Tehachix ? Qu'est-ce qui se passe en bas ? Tehachix ? Répondez, secteur un-un-trois-huit, répondez..."

 Politiquement incorrect

Le contexte socio-politique des Etats-Unis n'est jamais tout à fait absent de THX 1138. La fin des années 1960 est en effet marquée par les nombreux troubles qui surviennent dans le pays, en particulier les manifestations des étudiants sur les campus universitaires contre la guerre du Viêtnam, très durement réprimées. Une grave crise de confiance s'installe aussi entre la population et le pouvoir, incarné par Richard Nixon, surnommé par les étudiants "Tricky Dick", "Richard le truqueur", parce qu'il n'a cessé de mentir à la Nation tout au long de son mandat.

Elu sur un programme fondé sur un retour à la "Loi et l'ordre" selon les propres termes de Nixon, le fossé inter-générationnel ne cesse de se creuser.


 Le paradoxe de THX 1138

Le film THX fut paradoxalement victime de censure, un comble pour un film dénonçant cette pratique : la version originale fut classée X lors de sa sortie en salle ; il durait 95 minutes et 7 secondes. Lorsqu'il est sortit en vidéo en 1988, il ne durait plus que 82 minutes et 16 secondes et fut interdit aux moins de 15 ans. Lors d'une nouvelle présentation vidéo en 1992, il était toujours interdit aux moins de 15 ans mais avait encore perdu 3 secondes par rapport à la version de 1988.
La version Director's Cut de 2004 qui sort en France est d'une durée de 88 minutes. Où sont passées les 7 minutes manquantes?


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Photos - Sites officiels

Sites :
 Site officiel français - Toutes les infos sur le film...
 Site officiel US - En anglais. Nécessite Flash Player...
 Site Solaris-Distribution - Site du distributeur français du film.


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