The Time Machine.

 Thème : L'homme invisible
 Série :The Invisible Man (2000)
 Film : La machine à explorer le temps



Dans son essai La Redécouverte de l'Unique, paru en Février 1891, Wells démontrait que ce n'est que par commodité de langage que nous décrivons les individus comme appartenant à des classes.
En vérité, chaque individu et même chaque phénomène est unique. C'est seulement au point de vue de la loi des grands nombres, et de ce que l'on peut appeler l'équilibre statistique qu'un atome ressemble à un atome et un mammifère à un mammifère. Idée juste et qui, trente plus tard, allait être reprise par les plus grands physiciens."
André Maurois : H.G. Wells dans Magiciens et Logiciens. Grasset, 1953.


Citations de H.G.Wells :

"La science est comme une alumette que l'on vient d'enflammer. Elle éclaire mais aussi elle brûle" "La science nous permet dès à présent de dominer l'univers; elle nous permettrait aussi, si nous appliquions ses méthodes aux sociétés humaines, de dominer nos difficultés politiques et financières. La vie humaine, telle que nous la connaissons n'est que la matière brute d'une autre vie humaine qui pourrait être."

"L'avenir de l'humanité est une course entre l'éducation et la catastrophe. La volonté, correctement guidée, devrait seulement permettre d'utiliser les ressources de la technologie moderne pour mettre l'humanité à l'abri d'une révolution aveugle."











L'homme invisible

















Citation de Jules Verne a propos de Wells

"Je ne puis apercevoir de point de comparaison entre son oeuvre et la mienne. Nos procédés sont tout à fait différents. Il m'apparaît que ses histoires ne reposent pas sur des bases scientifiques... Moi j'utilise la physique. Lui, il invente. Je vais à la Lune dans un boulet que projette un canon. Il n'a rien d'inventé là-dedans. Lui s'en va vers Mars dans un astronef en métal qui supprime la loi de la gravitation. Ca c'est trés joli, mais qu'on me montre le métal. Qu'on le sorte donc!"








La Guerre des Mondes


















L'ile du Dr.Moreau

H.G. WELLS,
L'ECRIVAIN EXPLORATEUR DE LA SF


n seulement trois ans et quatre romans, l'écrivain anglais, Herbert George Wells, agé d'à peine trente ans, devient l'égal du précurseur français Jules Verne!

Ces quatre chefs d'œuvre de la littérature de science-fiction sont : La machine à explorer le temps (1895), L'île du Dr.Moreau (1896), L'Homme invisible (1897) et La Guerre des mondes (1898). Wells y aborde de manière universelle les quatre principaux thèmes de la science-fiction : les pouvoirs surhumains dans l'homme invisible, le voyage dans le temps avec The Time Machine, l'homme-démiurge avec le Dr.Moreau entouré de ses créations, et les rencontres extra-terrestres de la Guerre des Mondes!

Herbert George Wells est le benjamin d'un famille modeste de quatre enfants, né au Kent (Grande-Bretagne) le 21 Septembre 1866. Après une enfance sans histoire, ou plutôt sans éducation (dans une lettre de 1892, il déclare Je ne me souviens pas avoir eu la moindre éducation), c'est suite à plusieurs accidents et immobilisations successives pour une fracture du tibia, puis une de la jambe que Wells découvre le goût immodéré pour la lecture.

A quatorze ans, il commence des apprentissages, d'abord comme drapier, puis comme assistant pharmacien. Dans ces deux emplois, il passera plus de temps à dévorer les livres des bibliothèques de ses deux employeurs! A partir de 1884, après une suite d'expériences malheureuses, il réussit à obtenir une bourse pour entrer à l'Ecole Normale des Sciences de South Kensington, devenu Collège Royal des Sciences à partir de 1891 où il reçut l'enseignement du grand biologiste Thomas Huxley.

De cette période bénéfique, il se souviendra en ses termes : L'année que j'ai passée dans la classe de Huxley fut certainement la plus instructive de toute ma vie. Elle me laissa ce besoin de cohérence et de clarté, cette répugnance pour les jugements arbitraires et pour les affirmations hasardeuses qui différencient essentiellement un esprit cultivé d'un esprit qui ne l'est pas".

Cette formation de biologiste, inspiré par Huxley, le suivra tout au long de sa carrière littéraire. Durant les années 1880-1890, il devient rédacteur en chef du Journal des Ecoles de Sciences dont le premier numéro paraît en décembre 1886. Ce fascicule de trente deux pages contiendra de nombreux articles de Wells et dans le second trimestre de 1888, une longue nouvelle intitulée Les Argonautes à la conquête du temps (The Chronic Argonauts), première ébauche de La Machine à Explorer le Temps. En 1890, il devient professeur et sa passion pour l'écriture prend beaucoup d'ampleur. Il rédige l'année suivante un essai : La Redécouverte de l'Unique, et rédige même un mensuel : Educational Times.

En mai 1893, après une hémorragie, il doit renoncer à sa carrière d'enseignant et se lance dans le journalisme, puis dans le roman. La Machine à explorer le temps, version définitive, parut en 1895, dans un premier temps dans la revue New Review, dont le rédacteur en chef était William Ernst Henley, puis fut publié en volume devant le succès rencontré. La presse reconnut unanimement ce premier roman d'un illustre inconnu.

Entre 1895 et 1901, il publiera donc ses romans de science-fiction les plus connus.

De nos jours, il est reconnu -à l'instar de Jules Verne- comme un prophète : il avait prévu l'offensive de l'artillerie mobile avec les tanks dès 1903 dans The Land Ironclads, les bombardements massifs aériens dans La Guerre des airs en 1908, et la guerre atomique dans The World Set Free en 1914.

Engagé dans le socialisme, il devient ensuite le porte-parole des jeunes générations et des classes défavorisées de la société victorienne anglaise. Dès 1905, avec son roman Kipps, il se transforme en romancier de moeurs et de caractères, chroniqueur de son époque en décrivant la société bourgeoise londonienne. Tout au long de son oeuvre, il répètera inlassablement le leitmotiv : la science nous permettra de dominer l'univers, mais utilisé à bon escient, elle devrait également permettre à tous les peuples de la terre de naître égaux et de vivre en parfaite harmonie. Même s'il n'apporte pas une solution permettant d'anéantir tous les fléaux de ce monde, il apportera des vues sur un avenir plus radieux pour l'espèce humaine.

H-G Wells poursuivi sa carrière de romancier jusque dans ses derniers jours. Il mourut à Londres le 13 août 1946.



H.G. Wells, La Machine à explorer le temps

Dans la Machine à explorer le temps, Wells dresse un portrait austère et sombre de l'avenir de l'humanité. Un voyageur du temps y réalise un premier voyage l'amenant en l'an 802701 à l'aide d'une machine de sa construction. Elle le conduit dans la banlieue londonienne où une race appelée Eloïs a réussi la symbiose totale entre l'homme et la nature. Pourtant, ces hommes ont peur de l'obscurité. Notre voyageur découvrira que lorsque la nuit vient, des sous-êtres voués à la servitude, sortent des profondeurs de la Terre...

Après avoir échappé de justesse à la révolution des Morlocks sur les Eloïs, le voyageur sera propulsé encore plus loin dans le futur, pour découvrir une terre bouleversée, aride et seulement habitée par quelques crabes! Revenu sur la Terre de son époque, il racontera ses aventures à ses amis incrédules et repartira à jamais dans les méandres du temps... Un extrait du roman :

Quand la nuit vint...
" Je me trouvai, après cet exploit, dans une situation réellement pire qu'auparavant. Jusque-là, sauf pendant la nuit d'angoisse qui suivit la perte de la Machine, j'avais eu l'espoir réconfortant d'une ultime délivrance, mais cet espoir était ébranlé par mes récentes découvertes. Jusque-là, je m'étais simplement cru retardé par la puérile simplicité des Eloïs et par quelque force inconnue qu'il me fallait comprendre pour la surmonter ; mais un élément entièrement nouveau intervenait avec l'écœurante espèce des Morlocks - quelque chose d'inhumain et de méchant. J'éprouvais pour eux une haine instinctive. Auparavant, j'avais ressenti ce que ressentirait un homme qui serait tombé dans un gouffre : ma seule affaire était le gouffre et le moyen d'en sortir. Maintenant je me sentais comme une bête dans une trappe, appréhendant un ennemi qui doit survenir bientôt.

" L'ennemi que je redoutais peut vous surprendre. C'était l'obscurité de la nouvelle lune. Weena m'avait mis cela en tête, par quelques remarques d'abord incompréhensibles à propos des nuits obscures. Ce que signifiait la venue des nuits obscures n'était plus maintenant un problème bien difficile à résoudre. La lune était à son déclin ; chaque jour l'intervalle d'obscurité était plus long. Et je compris alors, jusqu'à un certain point au moins, la raison pour laquelle les petits habitants du monde supérieur redoutaient les ténèbres. Je me demandai vaguement à quelles odieuses atrocités les Morlocks se livraient pendant la nouvelle lune.

" J'étais maintenant à peu près certain que ma seconde hypothèse était entièrement fausse. Les habitants du monde supérieur pouvaient bien avoir été autrefois une aristocratie privilégiée, et les Morlocks leurs serviteurs mécaniques, mais tout cela avait depuis longtemps disparu. Les deux espèces qui étaient résultées de l'évolution humaine déclinaient ou étaient déjà parvenues à des relations entièrement nouvelles. Les Eloïs, comme les rois carolingiens, en étaient venus à n'être que des futilités simplement jolies : ils possédaient encore la terre par tolérance et parce que les Morlocks, subterranéens depuis d'innombrables générations, étaient arrivés à trouver intolérable la surface de la terre éclairée par le soleil.

Les Morlocks leur faisaient leurs habits, concluais-je, et subvenaient à leurs besoins habituels, peut-être à cause de la survivance d'une vieille habitude de domestication. Ils le faisaient comme un cheval cabré agite ses jambes de devant ou comme un homme aime à tuer des animaux par sport : parce que des nécessités anciennes et disparues en avaient donné l'empreinte à l'organisme. Mais manifestement, l'ordre ancien était déjà en partie inversé.

La Némésis des délicats Eloïs s'avançait pas à pas. Pendant des âges, pendant des milliers de générations, l'homme avait chassé son frère de sa part de bien-être et de soleil. Et maintenant ce frère réapparaissait transformé. Déjà les Eloïs avaient commencé à rapprendre une vieille leçon. Ils refaisaient connaissance avec la crainte. Et soudain me revint à l'esprit le souvenir du repas que j'avais vu préparé dans le monde subterranéen.

Etrangement, ce souvenir me hanta : il n'était pas amené par le cours de mes méditations, mais survenait presque hors de propos. J'essayai de me rappeler les formes ; j'avais un vague sens de quelque chose de familier, mais à ce moment, je ne pouvais dire ce que c'était.

" Pourtant, quelque impuissants que fussent les petits êtres en présence de leur mystérieuse crainte, j'étais constitué différemment. J'arrivais de notre époque, cet âge mûr de la race humaine, où la crainte ne peut arrêter et où le mystère a perdu ses épouvantes. Moi, du moins, je me défendrais. Sans plus de délai, je décidai de me faire des armes et une retraite où je pusse dormir. Avec cette retraite comme base, je pourrais affronter ce monde étrange avec quelque peu de la confiance que j'avais perdue en me rendant compte de l'espèce de créatures à laquelle, nuit après nuit, j'allais être exposé. Je sentais que je ne pourrais plus dormir avant que mon lit ne fût en sûreté. Je frémissais d'horreur en pensant à la manière dont ils avaient déjà dû m'examiner.

" J'errai cet après-midi-là au long de la vallée de la Tamise, mais je ne pus rien trouver qui se recommandât comme inaccessible. Tous les arbres et toutes les constructions paraissaient aisément praticables pour des grimpeurs aussi adroits que les Morlocks devaient l'être, à en juger d'après leurs puits. Alors les hautes tourelles du Palais de Porcelaine Verte et le miroitement de ses murs polis me revinrent en mémoire et vers le soir, portant Weena sur mon épaule comme une enfant, je montai la colline, en route vers le sud-ouest.

J'avais estimé la distance à environ douze ou treize kilomètres, mais elle devait approcher plutôt de dix-huit. J'avais aperçu le palais, la première fois, par un après-midi humide, alors que les distances sont trompeusement diminuées. En outre, le talon d'une de mes chaussures ne tenait plus guère et un clou avait percé la semelle - j'avais de vieilles bottines confortables pour l'intérieur - de sorte que je boitais. Et ce ne fut que longtemps après le coucher du soleil que j'arrivai en vue du Palais dont la noire silhouette se dressait contre le jaune pâle du ciel.

Extrait de La Machine à remonter le temps (Chapitre X " Quand la nuit vint ", 1895).


Bibliographie :

La machine à explorer le temps, 1895.
La Guerre des Mondes, 1898.
L'Ile du Dr Moreau, 1895.
L'Homme invisible, 1897.
Quand le dormeur s'éveillera, 1899.
Les premiers hommes dans la lune, 1901.



Les adaptations des romans en DVD, Vidéo ou CD-ROM

Wells a été maintes fois adapté au cinéma, il a même écrit les scénarios de plusieurs films alors qu'il avait été engagé par Alexandre Korda, producteur et réalisateur britannique célèbre des années 30. Fruit de leur collaboration, L'homme qui fait des miracles (1936) est une comédie fantastique aux superbes effets spéciaux signés Ned Mann. Un furieux ouragan détruit la Terre jusqu'à ce qu'un homme, devenu un demi-dieu après avoir reçu des pouvoirs divins, ne stoppe la rotation de la planète.

D'une portée plus profonde, La Vie Future (1936) de William Cameron Menzies (Les envahisseurs de la planète rouge) est une des productions de science-fiction les plus ambitieuses des années 30. L'histoire raconte la fin du Vingtième siècle où la planète est décimée par une guerre chimique mondiale et l'Europe entièrement détruite. A partir de 2036, c'est la reconstruction et l'humanité pourra renaître pour connaître enfin une période de paix éternelle.

Le roman la machine à explorer le temps a connu trois adapatations cinématographiques : la première en 1960, sous la direction de George Pal, avec Rod Taylor dans le rôle principal. Le film connaîtra un indéniable, tant auprès du public que de la critique : il remporta l'Oscar des effets spéciaux. En 1979, Nicholas Meyer évoqua à nouveau la machine dans une adaptation dérivée -mais brillamment réussie- de l'oeuvre initiale : C'était demain. L'inventeur de la machine y poursuit Jack l'Eventreur dans le Los Angeles contemporain. En 2002, soit cent six ans après la première paruution du roman, les studios Dreamworks sortiront une nouvelle version dirigée par l'arrière petit-fils de l'écrivain, Simon West.

 Thème : L'homme invisible
 Série :The Invisible Man (2000)
 Film : La machine à explorer le temps (2002)