Le Surfer d'argent et Galactus

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Les couvertures des premiers numéros de Daredevil et Hulk
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Kirby tenant une planche de Spider-Man, que Marvel n'a jamais utilisée.



JACK KIRBY : LE KING


ack Kirby (Jack Kurtzberg) est l'un des plus talentueux dessinateurs de comics américain. Né en 1917 à New-York, il sera le créateur et dessinateur des plus fameuses séries de Marvel jusqu'à sa mort en 1994. Publiant ses premières BD en 1935, il est aussi intermédiariste sur des séries de dessins animés comme Popeye ou Betty Boop aux studios Max Fleisher avant de filer chez Lincoln Newspaper Syndicate où, sous différents pseudonymes (Fred Sande, Michael Griffith, Jack Curtiss, Floyd Kelly, Lance Kirby ou Curt Davis), il dessinera des séries comme Socko the Sea Devil, Abdul Jones, Black Buccaneer. Il reste là jusqu'à faillite de l'éditeur en 1938.

L'année suivante, il n'est encore qu'un bon faiseur pour Fox Publication, retrouchant des pages de dessins, gommant certaines planches et dessinant une petite bande dessinée intitulée Blue Bettle. Issu d'un famille pauvre du quartier new-yorkais de Lower East Side, il ne gagne que 15 dollars par semaine, mais accumule les travaux en dehors de son boulot habituel pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

En 1940, il devient célèbre : à cette époque, il travaille chez Timely Comics, la firme qui deviendra Marvel, où il rencontre le scénariste Joe Simon. Jack Kirby n'a alors que 24 ans mais c'est déjà un vieux briscard dans le monde du comics. Leur travail est intense : chacun était tour à tour scénariste, Simon dessinait vaguement les cases puis Jack Kirby dessinait, l'encrage était fait par celui qui avait le moins de boulot et Simon terminait par le lettrage. Même si d'emblée il ne recherche pas l'esthétique mais plutot le rendement et l'envie de faire des histoires plaisantes à lire, le succès est immédiat. Si bien que lors de leur service militaire, les deux hommes ont dû produire le travail d'une année par avance pour la série Boy Commandos afin de répondre aux besoins de l'éditeur !

Timely Comics veut créer un personnage capable de concurrencer les autres super-héros de l'époque. Joe Simon et Jack Kirby (nom sous lequel désormais ses comics) apportent deux nouveaux super-héros : Captain America et Captain MArvel, créés tous les deux en 1941. Rapidement le personnage de Captain America atteint des sommets dans les ventes, concurrençant ses deux principaux rivaux Superman et Captain Marvel.

Bien que manquant singulièrement d'originalité, le personnage se démarque par son statut de super-soldat, défenseur de la cause américaine dans le monde. En cela, ses super-héros des débuts étaient bien moins originaux que ceux de maintenant : point de super-vilains à affronter, mais plutôt de méchants nazis ou des kamikazes japonais.

Après guerre, le duo va créer d'autres comics mais dans des genres différents, les super-héros étant un peu tombés en désuétude. Ce sont Boy Ranch, Bullseye pour le western, et My Date, ainsi que Young Romance en 1947 : Kirby vient de créer le comics romantique ! Entre-temps, les deux compères sont passés chez D.C. Comics qui leur offre le double de leur salaire habituel et pour challenge la reprise des séries essoufflées de la marque. A la fin des années 50, le duo se sépare. Jack Kirby n'est qu'à l'aube de son talent : tous les grands super-héros Marvel n'ont pas encore été créés…

La décennie Marvel
Après une parenthèse de dix longues années, Kirby revient aux super-héros avec la série Challengers of the Unknown, chez DC Comics. Associé dès 1961 à Stan Lee, il devient le co-créateur de la mythique maison des idées Marvel Comics. En quelques années, ils vont créer The Fantastics Four (une fine équipe composée de "M. Fantastic", "La fille invisible", "La Torche humaine", "La Chose") puis une multitude d'autres personnages qui rencontrent le succès immédiat : Hulk, Les Vengeurs (The Avengers), Les X-Men en 1963, Daredevil en 1964.

C'est Novembre 1961 que les Fantastic Four sont éditées pour la première fois. Stan Lee et Kirby sont bien déçidés à faire voler en éclat la suprématie DC Comics et sa cohorte de super-héros comme Batman, Superman ou Wonder Woman. Les Fantastic Four sont vaguement inspirés des Challengers of Unknow créés précedemment par Kirby chez DC Comics, mais beaucoup plus ancrés dans la réalité et ayant chacun des caractères bien trempés, voire antagonistes formant ce que l'on appelerait aujourd'hui, une famille recomposée. La série, dessinée par Kirby dès les premiers épisodes,rencontre d'emblée le succès passant de bimestrielle à mensuelle et ouvrant la voie à d'autres créations tout aussi novatrices...

Le personnage de Ben Grimm des Fantastiques rencontre une immense estime auprès des lecteurs, Stan Lee décide donc de lancer un nouveau dur au cœur tendre. A la manière d'un certain Docteur Jekyll et Mister Hyde, Kirby et Lee vont créer le changeant docteur Banner (Hulk), victime des rayons gamma d'une explosion nucléaire, une peur omniprésente dans les sixties aux Etats-Unis. Là aussi le succès est immédiat, même si le personnage vire du gris foncé, peu satisfaisant imprimé sur le papier, au vert, dès le deuxième numéro.

Victime d'un quota sur le nombre de séries en parution et d'une imagination débridée, Stan Lee et Marvel sont obligés de lancer leurs nouvelles créations dans des parutions existantes. Ainsi en Aout 1962, Journey into Mystery accueille pour la première fois Le Divin Thor, dessiné par Kirby. L'idée du personnage vient de Lee : interviewé par un journaliste qui voyait ses créations comparables à des dieux, imagina Thor, dieu nordique dans une version modernisée. Marvel finissait de damer le pion à DC Comics!

Alors que sa création avec Stan Lee atteint son apogée, Jack Kirby quitte Marvel suite à un conflit avec la société dont il a été l'un des plus brillant créateur de la décennie. Stan Lee perd un précieux collaborateur mais Kirby vogue déjà vers de nouveaux personnages. En Octobre 1970, Il est accueilli à bras ouverts chez DC Comics, le principal concurrent, qui lui donne une grande liberté de création. Carmine Infantino, le responsable des publications de l'époque lancera même un "Kirby is here !". Fort de cette confiance, Kirby se lance sur quatre nouvelles séries qu'il mène de front : le "Quatrième Monde" composée de "Superman's Pal Jimmy Olsen", "Forever People", "Mister Miracle" et "New Gods "!

            
De gauche à droite, 5 créations Kirby :
Les 4 Fantastiques (N°46), Captain America (N°1), Mister Miracle (N°1), New Gods (N°1), Kamandi (N°1).

Les nouveaux dieux de DC Comics
Tout débute sur Superman's pal Jimmy Olsen, une des séries DC en perte de vitesse, mais dès le deuxième épisode un personnage 100% Kirby apparaît : Darkseid, tyran despote et souverain de la planète infernale Apokolips. Kirby a posé la première pierre de ses quatre mondes.

Au début de 1971, dans la série New Gods, Kirby nous conte une succession de batailles homériques qui ont pour enjeu la survie de New Genesis. Affrontant Darkseid qui a rompu la trêve avec la planète ennemie de New Genesis en capturant des humains, ce ne sont pas des super-héros au sens premier du terme qui s'opposent mais des dieux, héros ultimes sous le trait rude et dynamique de Kirby. New Genesis, un paradis, est dirigée par Highfather, alors que Apokolips est un cauchemar infernal, miné par la terreur et la désolation. Orion, fils d'Highfather, et Lightray, dépêchés par New Genesis, devront défendre la Terre des serviteurs cauchemardesques de Darkseid. Comme une tragédie grecque, les personnages n'ont pas une attitude monolithique : Orion est un être de fureur, tortué et incapable de penser sa vie sans combattre, un comportement déviant sur la paisible New Genesis ! Mais l'enjeu est de taille et chaque humain devra choisir son camp, car c'est dans l'esprit d'une poignée d'entre eux qu'est caché le plus terrible secret de l'univers : l'Équation Anti-Vie. Inversion de rôles, secrets de famille cachés et resurgissant au grand jour… une véritable saga à l'échelle de l'univers où tout l'art et le graphisme puissant de Kirby s'exprime sans retenue, libre de tout canevas scénaristique puisqu'il conçoit la série de A à Z…

Le mois suivant, d'autres personnages apparaissent : les Forever People, adolescents convaincus de l'importance du combat contre Apokolips et capables de pouvoirs d'invocations sur Infinity Man, une entité mystérieuse… Ensuite vint, une série non moins talentueuse : Mister Miracle, fils de Darkseid, épris de justice et de liberté… A chaque fois, Kirby explosera le cadre étriqué des cases de la bande dessinée pour y décrire des combats cataclysmiques -un style amorcé chez Marvel avec Hulk, mais surtout Thor, le fils d'Odin.

Mister Miracle

Dans Mister Miracle, le personnage de Scott Free (expression anglaise qui signifie : "libre de toute obligation et affranchi de toute peine") apprenait à devenir un artiste de l'évasion, on lui transmettait la tâche de devenir une sorte de Houdini futuriste dont la mission permanente était d'échapper à la mort. Mister Miracle sert d'exemple en déjouant les pièges qu'on lui tend,et, comme tout être humain, à lutter inlassablement pour se libérer de ses chaînes (Extrait de la préface de Martin Winckler). Dans le recueil qui lui est consacré chez Vertige-Graphic, Mister Miracle - La liberté ou la mort, quinze pages d'histoire précèdent huit épisodes de cette série…

Bénéficiant d'un encrage de Vince Colleta, le personnage et l'histoire sont empreints d'un humanisme exacerbé qui dénote dans la production du moment. Kirby en profite pour égratigner Marvel en représentant son ancien associé Stan Lee (avec lequel il était en procès) qui rajuste ses cheveux postiches !

Malheureusement, le succès n'est pas au rendez-vous, les lecteurs accrochent peu car le monde décrit est souvent assez hermétique et bien trop novateur. Le style Kirby plaît ou déplait : son trait vif et épais convient parfaitement à ces space-operas psychédéliques ou le geste et l'ampleur dépasse souvent le cadre étriqué de la planche de BD. Victime de son manque de lecteurs ou comme d'autres rumeurs l'indiquent d'un conflit latent avec DC Comics, les New-Gods sont arrêtés dès le onzième épisode, Superman's pal Jimmy Olsen redevient une série banale et sans relief, les Forever People ne feront plus que des apparitions dans d'autres séries et Mister Miracle, seul autorisé à perdurer, est finalement lâché par Kirby au 18ème épisode, tombant ensuite dans la débâcle la plus complète…

Retour à la Maison

Après cette période chez DC Comics, Kirby travaillera pour National Comics puis retourne, non sans regrets, chez Marvel pour soutenir deux super-héros en perte de lecteurs : Captain America et The Black Panther... Jack Kirby s'éteindra en 1994. Il reste l'un des plus prolifiques et imaginatifs dessinateurs de comics du XXème siècle, il a produit 40 000 planches, abordé tous les genres : romance, guerre, fantastique, science-fiction avant de révolutionner le comic-books à l'aube des années 60.


Plus de photos? Autour de Jack Kirby

Quelques sites pour l'immense talent graphiste de Kirby :
The Jack Kirby Experience : Tout un site -officiellement approuvé par la famille du dessinateur - consacré à Kirby : achats de livres, tee-shirts, sérigraphies et comics à visionner en ligne...

Le PovOnLine :
Plusieurs pages dediées à Kirby sur ce site en anglais dont une présentation de l'auteurs, la FAQ Jack Kirby, un article sur New Gods et le Jack Kirby Memorial...

Le TwoMorrows Publishing :
Une page présentant tous les collectors dédiés à Kirby avec couvertures surprenantes et dessins...




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Mise à jour : 06/02/2004

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