Peter Jackson a choisi rapidement de mener les trois films en un seul élan, réunissant ainsi pendant de longs mois, techniciens, acteurs en un même lieu. Il justifie ainsi ses choix :"Pour rendre justice à la nature épique de ce conte, nous avons dû le traiter comme une seule grande histoire, car c'est cela dont il est question."
"Dès l'origine du projet, Les Deux tours s'est avéré l'épisode le plus problématique de toute la saga".
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Gandalf le magicien (Ian McKellen)
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 Zoom avant
Tourné simultanément avec le premier et le dernier volet, Les deux tours devrait recevoir le même accueil critique et public que La communauté de l'Anneau, sorti en Décembre 2001. Et quel accueil triomphale! Entre les recettes cinéma, les droits de location, les ventes des multiples édition DVD, le premier volet a amassé 900 millions de dollars un an après sa sortie, soit plus de trois fois le coût global de la trilogie.
Walsh et Boyens, orfèvres de l'adaptation
Elle est l'épouse de Peter Jackson, mais surtout co-scénariste de tous ses films depuis Les Feebles, puis productrice de Fantômes contre Fantômes et du Seigneur des Anneaux. Pourtant, Fran Walsh est toujours dans l'ombre du cinéaste, il ne faut pas pour autant sous-estimer celle par qui le succès arrive! On dit qu'elle aurait même mis en boîte quelques séquences de la seconde équipe du film, notamment les scènes racontant l'histoire de Smigoll, alias le futur Gollum. Fran Walsh a également écrit les scènes supplémentaires qui furent tournées en juin 2002 mettant en relief les relations entre Frodon, Sam et Gollum.
Selon la conception de Fran Walsh, "Les attentes d'un spectateur de cinéma et d'un lecteur de roman sont bien différentes. Se contenter de prendre les livres et de les diviser en scène, transformant au passage la prose en action, nous aurait menés tout droit à la catastrophe.". Selon Philippa Boyens, la seconde scénariste : "La plus grande récompense pour un scénariste, lorsqu'on essaie d'adapter le chef d'oeuvre de Tolkien selon la vision de Peter (Jackson), c'est que le public adore le film."
Le travail de narration s'est déroulé en différentes phases : "chacun des scénaristes a fait sa propre lecture, puis s'est approprié l'histoire, l'a raconté à sa manière, de plusieurs manières, jusqu'à s'éloigner du livre de façon inimaginable" raconte Philippa Boyens. Dans l'un des premiers scripts, il ne devait y avoir que deux films : La Communauté de l'anneau et La Guerre de l'Anneau, comme dans le dessin animé de 1978. Le premier film se terminait au début de la bataille de l'Helm. Le fait de reconcevoir le projet en trois films a nécessité des remaniements importants. L'histoire d'amour entre Arwen et Aragorn a été partiellement remaniée : il était assez difficile de la retranscrir à l'écran telle qu'elle était décrite dans le livre, cet union seulement psychique n'avait que peu convaincu les producteurs de New Line et les deux scénaristes ont dû remanier certaines scènes. Dans une première mouture du script Arwen particpe à la bataille de l'Helm, certaines scènes ont même été tournées...
Anecdotes
Sean Connery dans le Seigneur des anneaux! A l'annonce du projet de la trilogie du Seigneur des Anneaux, le nom de Sean Connery a immédiatement été murmuré par les fans de la saga qui voyaient en lui l'interprète idéal de Gandalf, le magicien : le comédien s'était lui-même proposé auprès de Peter Jackson. Peine perdue, le cinéaste lui refusa le rôle en préférant un comédien moins connu, bien que cela soit trés relatif depuis X-Men, en la personne de Ian McKellen, pressenti plus apte à revêtir la cape et le chapeau de Gandalf...
Pour protéger les nombreux lieux de tournage en Nouvelle-Zélande, la production avait déroulé plusieurs kilomètres de moquette. Après le tournage, il suffisait d'enlever cette protection pour que la nature retrouve pleinement ses droits sans avoir eu à subir trop de dommages.
L'araignée géante qui s'attaque à Frodon dans le roman "Les deux tours" n'est pas présente dans le film du même nom. Cet épisode qui cloturait le deuxième livre en laissant en suspens le lecteur n'apparaitra qu'au début du troisièeme film. Jackson justifie son choix par une durée de métrage beaucoup trop longue et déséquilibrant la durée de chaque film. Le réalisateur, fan de Ray Harryhaussen (Le 7e voyage de Sinbad, Jason et les argonautes) et de Willis O'Brien (Le Monde Perdu), a voulu sublimé cette séquence mythique du roman avec des moyens conséquents aidé de Randall William Cook, spécialiste de l'animation, ayant déjà oeuvré dans le premier épisode sur le Troll, et Ballrog dans le dédale des mines de la Moria. Un Oscar 2002 est d'ailleurs venu récompenser son travail sur La Communauté de l'Anneau.
Une autre adaptation du Seigneur des Anneaux avait précédemment vu le jour. En 1978, Ralph Bakshi réalise un film d'animation prévu en deux parties. Mais l'échec commercial du premier film a condamné définitivement le deuxième épisode du projet. Deux téléfilms animés, moins connus, The Hobbit en 1978 et The Return of the king en 1980, ont également vu le jour.
Le tournage du Seigneur des Anneaux ne s'est pas entièrement tourné en anglais. Durant certaines scènes, des acteurs comme Viggo Mortensen (Aragorn) ou Miranda Otto (Eowyn ) ont dû parler la langue elfique, jusque là jamais parlé dans aucun film ! Pour s'entraîner, ils ont été aidés par Andrew Jack, répétiteur de dialectes et de langues inventées. Les acteurs se sont entraînés à la phonétique pour donner à ce langage une véritable prose, de telle sorte qu'il paraisse véritablement chanté.
Un logiciel pour les gouverner tous
Les Deux tours est le film qui utilise le plus intensément un logiciel mis au point par le studio Weta Workshop. Pour les scènes de bataille, le programme MASSIVE donne la possibilité de créer d'innombrables créatures numériques, chacune dotée de sa propre indépendance de mouvement. Résultat à l'écran : les scènes de combat sont incroyablement réaliste et les combattants artificiels ne répètent plus des mouvements pré-programmés mais interragissent en fonction de leur environnement ou du personnage le plus proche de lui. Dévoilé dans le prologue du Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau, Massive fut l'un des outils essentiels sur Le Seigneur des anneaux : les deux tours et Le Seigneur des anneaux : le retour du roi, notamment lors de la scène du Gouffre de Helm.
Stephen Regelous, concepteur du programme s'explique : J'ai mis au point ce programme en l'imaginant comme une vie artificielle, et non en la considérant comme un système d'animation de foule. Massive travaille en créant des agents qui possèdent leurs propres caractéristiques aléatoires et ont la capacité de prendre leurs propres décisions dans une situation de foule. Pour que ces agents réagissent naturellement à leur environnement, il fallait qu'ils disposent des même sens que nous, humains, pour l'appréhender. Ils sont donc dotés de la vision, de l'audition, du toucher -ils entrent en collision avec les autres agents. Ils perçoivent leur environnement. Chaque agent est en outre doté de ses propres traits de caractère : l'agressivité, l'audace, la lâcheté... Il faut y ajouter les paramètres qui définissent quel est leur degré de saleté, leur taille, leur fatigue. Il y a d'innombrables paramètres qui entrent en jeu pour déterminer comment ces agents se comportent. Ce sont des entités uniques. Chacun de ces agents a une cerveau, une intelligence artificielle", reprend le. "Une partie du cerveau de ces agents décide quelle action à accomplir selon le contexte, l'instant, et l'autre partie transmet des informations sur le type de terrain, les ennemis qui l'environnent, les alliés, les déplacements. D'une certaine manière, ils ne sont pas si différents de vrais figurants !"
Le directeur technique de Massive Geoff Tobin conclut, laissant planer un doute sur l'utilisation future de figurants : "Chacun de ces personnages possède son propre éventail de mouvements militaires, son répertoire d'action. Tous ces éléments ont été intégrés aux personnages. Chaque personnage numérique a été crée dans les moindres détails : il devait donner l'impression de posséder sa propre volonté, sa propre détermination, pour compléter le jeu des acteurs réels. On ne devait absolument pas déceler la différence. (...) Certaines des scènes que l'on voit au Gouffre de Helm défient l'entendement : ces batailles titanesques créées par massive avec des dizaines de milliers de soldats qui s'agitent dans une atmosphère de colère et de mort, et tout cela a été crée numériquement..."
Le seigneur des chiffres
Une telle épopée a nécessité des moyens à la hauteur du succès, un rapide énoncé de quelques chiffres :
- 900 millions de recettes mondiales pour le premier film, et au total, un budget de 300 millions de dollars pour les trois films,
- les trois tomes du roman ont réuni 100 millions de lecteurs dans le monde,
- Peter Jackson et son équipe ont réuni 550 heures de making-of, de quoi alimenter des heures et des heures de bonus DVD!
- également 90000 photos réalisées, 915000 mètres de pellicule utilisés, 400 pages de scénario filmées, 350 décors construits sur plus de 100 lieux de tournage différents,
- pour les costumes ce furent : 12 millions d'anneaux posés à la main pour former les cotes de maille, 48 000 pièces d'armes et d'armures fabriquées pour habiller les 20602 figurants, 15000 éléments de costumes, 2000 armes, 1 600 paires de pieds poilues de Hobbits, 200 masques d'orcs, 159 prothèses de nez différentes pour Gandalf (Ian McKellen), plus de 150 costumes par races à l'écran, 30 à 40 costumes par acteur, 4 versions par épée (une version gros plan avec épée forgée à la main avec poignée sculptée et gravée, une version à l'échelle hobbit ou humaine, une version légère en aluminium, une version en caoutchouc pour les cascades), 20 000 dollars par costume pour la garde-robe d'Arwen (Liv Tyler), 4 taille pour l'Anneau Unique (petite taille pour les doublures hobbit, taille normale, taille géante pour les grandes doublures, anneau de 10 cm pour les très gros plans), le tout conçu par 40 tailleurs, designers, cordonniers, brodeuses et bijoutiers!
- côté décors : 2 400 techniciens au total travaillant sur les 6 000 m² de surface des studios de Weta Workshop dont 45 techniciens affectés aux décors et 2 forgerons, des scènes de bataille réunissant jusqu'à 250 chevaux, 30 lieux de Nouvelle-Zélande visités pour repérage pour 274 jours de tournage, une équipe de 148 techniciens sur des scènes complexes pour diriger jusqu'à 700 acteurs et figurants...
- pour les effects spéciaux : 800 plans SFX pour Les Deux Tours (alors que La communauté de l'Anneau en compte 600) réalisés par 180 infographistes en 7 ans de développement.
La révélation de Gollum
On ne l'apercevait que très furtivement dans le premier film mais dans Les Deux Tours, il occupe une place importante. La création de ce personnage, ancien Hobbit rongé par la possession de l'Anneau durant près de 800 ans jusqu'à devenir une créature difforme, à la fois menaçante, pathétique et torturée, fut l'un des plus grands challenges de la trilogie du Seigneur des anneaux. Il s'agit d'un personnage entièrement réalisé grace à des logiciels d'animation de synthèse les plus novateurs : il devait avant tout être le plus crédible possible, notamment parce qu'il est souvent en relation avec avec Frodon (Elijah Wood) et Sam (Sean Astin).
La performance du personnage numérique est paradoxalement due à un acteur en chain et en os : Andy Serkis s'est entièrement mis à la disposition du réalisateur et des spécialistes des effets spéciaux. Il a tourné toutes les scènes avec les autres acteurs dans un costume bleu/vert/blanc complètement masqué lors du montage puis retourna ensuite toutes ses scènes dans un des studio du Weta Workshop, bardé de capteurs de mouvements. Enfin, il doubla la créature dans la V.O. !
Andy Serkis se reconnaît complètement en Gollum : "Tout ce que je fais est retranscris : les expressions du visage, les mouvements, la voix. Je me sens lié à ce son sur le plan émotionnel. Pour moi, la voix de Gollum laisse transparaître sa douleur cachée. Ses souvenirs, ses émotions sont prisonniers quelque part dans sa gorge. Rien qu'en faisant sa voix, je suis entré immédiatement dans la dimension physique de Gollum, et j'ai incarné le rôle comme si je jouais réellement à l'image.".
La plupart des séquences de motion-capture ont eu lieu en post-production, environ un an et demi après la fin du tournage. Andy Serkis se basait sur les rushes du film pour se remémorer le personnage et n'avait qu'un simple collant sur son corps bardé de capteurs. Peter Jackson a déclaré à propos de son rôle : "Gollum est probablement le personnage virtuel le plus 'humain' qui ait jamais vu le jour dans un film. Il est né de l'acteur". Même respect de la performance du côté de chez New Line qui envisage de demander une nomination aux futurs oscars 2003 : ce serait alors le premier personnage numérique a être nominé. Plus prosaïque, Andy Serkis envisage d'écrire un livre : "... une façon de faire partager une expérience qui a repoussé les limites de mon jeu d'acteur. Le livre pourrait servir d'exemple aux futurs acteurs partageant la même aventure que moi. Et même si beaucoup ont peur que les acteurs soient remplacés par des personnages en images de synthèse, moi je dis qu'il est impossible de remplacer la réalité. Le cas de Gollum est particulier, son physique si particulier nécéssitait obligatoirement l'usage des effets spéciaux numériques."
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L'histoire
Vos critiques
artie de Fondcombe, la Communauté de l’anneau, composée des Hobbits Frodon, Sam, Pippin et Merry, du nain Gimli, de l’elfe Legolas, du magicien Gandalf et des hommes Aragorn et Boromir, a pris la direction du pays de Mordor.
Les acteurs
Photos - Sites officiels
