L'affiche française
L'histoire |
MINORITY REPORT Minority Report (id.), 2002, Steven Spielberg , Etats-Unis. Couleur. Son : DTS / Dolby Digital / Dolby EX 6.1 . Durée : 2h25. Réalisateur : Steven Spielberg. Sociétés de production : 20th Century Fox, Amblin Entertainment, Blue Tulip, Cruise-Wagner Productions, DreamWorks SKG. Distributeurs : 20th Century Fox Film Corporation, DreamWorks Distribution L.L.C. Producteurs : Jan de Bont, Bonnie Curtis, Gerald R. Molen, Walter F. Parkes. Producteurs exécutifs : Ronald Shusett, Gary Goldman. Scénario : Jon Cohen, Frank Darabont, Scott Frank, d'après une nouvelle de Philip K. Dick. Directeur de la photo : Janusz Kaminski. Montage : Michael Kahn. Directeur de production : Alex McDowell. Distribution des rôles : Denise Chamian. Costumes : Deborah Lynn Scott. Décorateur de plateau : Anne Kuljian. Musique : John Williams. Effets spéciaux (société) : Industrial Light & Magic (ILM). Interprètes : Kathryn Morris (Lara Anderton), Tom Cruise (l'officier John Anderton), Max Von Sydow (Lamar Burgess), Steve Harris (Jad), Patrick Kilpatrick (Knott), Jessica Capshaw (Evanna), Samantha Morton (Agatha), Colin Farrell (Danny Witwer), Stephen Ramsay (Jucket), Tom Choi (Price), Billy Morts (Foley), Anna Maria Horsford (Casey), Peter Stormare (Dr. Solomon Eddie), Caroline Langerfelt (Greta Van Eyck)... Dates de sortie : 18 juin 2002 (Etats-Unis), 2 Octobre 2002 (France). |
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L'histoire
n 2054, la section Pre-Crime de la police du district de Columbia est capable de prévoir les crimes à venir, grâce aux visions conjointes de trois "Pre-Cogs" (ou précognitifs) récupérées sur écrans de verre. Depuis son quartier général, cette unité menée par le détective John Anderton (Tom Cruise) s'affaire à analyser les indices laissés par les médiums pour empêcher les meurtres. |
La poursuite dans la galerie marchande
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A propos
Il y avait presque un an que nous n'avions pas vu un film de science-fiction d'une telle maturité, le précédent était déjà signé Spielberg et s'appelait A.I. Dès les premières images, le film ne ressemble pourtant pas au précédent : action à 100%, courses-poursuites, duel au poing! Mais réduire le film à une succession de morceaux de bravoure , "où tout le monde fuit", serait une grossière erreur : Spielberg réussit le mariage heureux entre l'action et la réflexion, un duo devenu une gageure dans la production S-F de ce début de XXIème siècle, submergé par les effets spéciaux numériques. |
Anderton accède à son appartement directement via son véhicule. Les pre-cogs dans la piscine du Temple L'affiche américaine |
Zoom avant Explications sur le titre Dans cette société futuriste, tous les verdicts sont prononcés par trois juges. La décision de deux d'entre eux prévalant sur celle (contraire) du troisième, qui se trouve donc en minorité. Dans le cas de désaccord entre les deux parties opposées, le troisième juge établit un rapport "minoritaire", apportant des preuves irréfutables afin d'établir un nouveau procès. C'est ce rapport que l'officier Anderton va rechercher durant le film. Un travail de scénariste Le titre "The Minority Report" vient d'une nouvelle éponyme de Philip K. Dick écrite en 1954 et parue en 1956 dans le magazine américain "Fantastic Universe". De la nouvelle originale de trente pages, les scénaristes, Scott Franck et John Cohen, n'ont pas conservé les traits du personnage original, un sexagénaire pré-retraité chauve et bedonnant. De même pour les fameux Pré-cogs qui sont dans le livre des mutants à la tête démesuré et au corps difforme, véritables légumes asservis à leur seule tâche de prévisionnel du futur criminel. Scott Frank, le scénariste majeur, explique ses choix narratifs :"Je me suis dit : mais qui va croire cette histoire? Le concept présenté par Dick était fort, mais la notion d'être arrêté pour un crime que l'on n'a pas commis ne me suggérait pas une histoire suffisamment intéressante. J'ai pensé que l'histoire devait comporter d'autres personnages. J'ai réinventé le héros, l'homme brisé par le chagrin et le remords, provoqués par la mort de son fils." Au sujet de l'auteur, John Underkoffler, professeur au M.I.T. (Massachussets Institute of Technology) et consultant sur Minority report note : "Philip K. Dick est une des rares personnes qui ait compris que la bonne science-fiction est en fait la science-fiction sociale. La technologie est un reflet ou un écho de ce qui se passe dans la société. Dick était intéressé par ses effets anthropologiques." Un film bien sous tous rapports Quand les noms de Spielberg et de Cruise sont associés pour un film, il est évident que ce film court à la réussite, qui plus est si c'est un film de science-fiction basé sur l'univers de Philip K.Dick, écrivain génial et visionnaire, déjà adapté au cinéma par Ridley Scott (Blade Runner), Paul Verhoeven (Total Recall), et dans un moindre mesure avec Impostor (toujours inédit en France). Pourtant, c'est Tom Cruise qui est l'initiateur du projet : durant le tournage de Eyes Wide Shut, le comédien lut la nouvelle de l'auteur Philip K. Dick et décida immédiatement d'en faire part à Steven Spielberg afin de l'adapter au cinéma. Steven Spielberg et Tom Cruise envisageaient une collaboration depuis longue date : ils s'étaient rencontrés en 1983 et étaient depuis en quête d'un projet commun. Minority Report fut l'occasion rêvée, même si le tournage du film a d'abord été décalé de deux ans : quand la décision de mettre en chantier Minority Report a été validée, Cruise et Spielberg travaillaient en effet respectivement sur M: I - 2 (Mission: impossible 2) et A.I. Intelligence artificielle. Minority Report est un film sensationnel à plusieurs niveaux. Si les noms associés au générique le prédestinait à une belle carrière, le film se complète sur une réflexion profonde sur notre société future. Spielberg a créé totalement l'environnement dans lequel nous évoluerons au cours de l'année 2054. Dans cet avenir, le département de la Pre-Crime et son enquêteur principal, John Anderton (Tom Cruise) ont réussi à éliminer tout homicide à Washington, DC. Ils utilisent des Pré-Cogs, des êtres humains qui ont la capacité de prévoir l'avenir, et par conséquent d'arrêter des meurtres avant qu'ils n'arrivent. Ce système infaillible est prêt pour une mise en œuvre nationale. Ed Witwer (Colin Farrell) examine le système pour le compte de l'avocat Général. Il veut assurer que tout est sûr pour un déploiement national, et affirme aussi sa présence. Burgess, le directeur de l'agence Burgess et Anderton sont prudents car ils ne veulent pas voir détruire ce qu'ils ont créés. Janusz Kaminski, le directeur de la photographie de A.I. et d'Il faut sauver le soldat Ryan, deux des derniers films de Spielberg, a utilisé des couleurs presque monochromes pour donner une apparence intemporelle, froide et déshumanisée à Minority Report. Spielberg a voulu concevoir un avenir selon P.K.Dick où l'œil de Big Brother serait partout. Des écrans géants adaptent leur publicité selon le passant qui le regarde, système basé sur la reconnaissance par scanner de la rétine humaine ! Spielberg : immersion dans l'univers de P.K.Dick Il y a trois ans, Spielberg est assemblé une équipe de seize experts du futur dans un hôtel de Santa Monica pour un brainstorming sur ce que serait notre monde en l'année 2054 pour lui. Cette équipe était composée de Neil Gershenfeld du Media Lab-MIT; Shaun Jones, directeur de recherche biomédicale du DARPA (Agence des Projets de défense avancés); William Mitchell, le doyen de l'école d'architecture -MIT; Pierre Calthorpe, un évangéliste du nouvel urbanisme et Jaron Lanier, un des inventeurs de la technologie de la réalité virtuelle. Steven Spielberg souhaitait que le public reconnaisse en Minority Report "une extension du monde actuel". Spielberg explique avoir voulu que "cet environnement, très touffu, très détaillé, soit perçu comme une évidence, qu'on finisse par l'oublier pour concentrer toute son attention sur le mystère.". John Underkoffler, professeur au M.I.T. (Massachussets Institute of Technology) et consultant sur le long métrage, déclare quant à lui que "le monde de Minority Report est plus réaliste, plus âpre, plus nuancé que celui que nous présentent si souvent les utopistes. Il constitue une toile de fond passionnante." Le projet nécessita pas moins de 481 plans à effets spéciaux : un record que Spielberg n'avait pas atteint depuis Rencontres du troisième type. Anecdotes sonores L'une des scènes les plus saisissantes de Minority Report est celle au cours de laquelle de nombreuses araignées mécaniques poursuivent le héros John Anderton. C'est une équipe de chercheurs de l'Université de Cornell qui est parvenu à restituer les sons produits par ces arachnides, sons inaudibles chez l'homme. Gary Rydstrom, Sound designer du film, explique que cette équipe a "réalisé de magnifiques enregistrements d'araignées en mouvement ou occupées à leurs divers rituels. Ces sons, bien que naturels, ont un caractère étrangement mécanique, qui évoque parfois le ronflement d'un petit moteur. La nature se révèle, une fois de plus, une fascinante et épuisante sonothèque..." La superbe partition, toute en subtilité, de John Williams fait écho avec celle de Vangelis pour Blade Runner, notamment dans l'ouverture du film avec des bruits assourdis sur un écran noir avant un fondu sur la première scène. Spileberg déclare à propos du travail accompli : "C'est sa première partition en noir et blanc. Alors que toutes ses partitions antérieures étaient, selon moi, "en couleur", celle-ci est plus expérimentale. On la ressent davantage qu'on ne l'entend." Une chanson classique du répertoire suédois est chantée par Greta van Eyck (Caroline Langerfelt) quand John Anderton (Tom Cruise) rend visite au Dr. Solomon pour un échange oculaire standard. Durant les scènes qui montrent Anderton manipulant les visions de crimes futurs des Pré-Cogs, la musique en arrière-plan est la Symphonie N°8 de Schubert, plus connue sous le nom de Symphonie "Inachevée". Les petits téléphones cellulaires d'oreille utilisés dans le film, le plus souvent par Max Von Sydow (le Directeur Lamar Burgess) dans les scènes finales, sont en fait des écouteurs de Bang & Olufsen sans leur câbles de connexion. Quant aux petits disques de stockage de données utilisés, ce sont une version plastifiée des Pocket Zip de Iomega. Filiations obligées Dans le film, de nombreuses références à trois films mythiques de la S-F, Blade Runner, 2001, l'odyssée de l'espace et Orange Mécanique, sont disséminées : Les deux films commencent par un gros plan sur un œil et le leitmotiv de l'œil est omniprésent dans les deux films ; le personnage de Rutger Hauer dans Blade Runner rend visite à l'ingénieur génétique qui a créé ses yeux artificiels, Tom Cruise (Anderton) va voir le toubib qui a remplacé ses yeux ; les deux films présentent deux détectives qui font une découverte principale grace au reflet dans le miroir d'une femme présente à l'arrière-plan de la scène du crime qu'ils regardent. Après leur rencontre, Cruise conduit Crowe en voiture et ils traversent un paysage verdoyant, il déclare " Nous allons dans un endroit sûr". Une scène identique est présente dans la scène finale de Blade Runner (première version cinéma de 1982). Trois références également à Orange Mécanique : l'agent de la prison auquel anderton rend visite acquiesce par un "Dac O' Dac" que les fans du chef d'oeuvre de Kubrick auront identifié. Lors de l'opération chirurgicale d'Anderton, ses yeux sont écartés avec un ustensile déjà utilisé Orange Mécanique. Le nom de Burgess interprété par Max von Sydow est également celui d'Anthony Burgess, qui a écrit une histoire semblable de contrôle du crime avec Orange Mécanique. Anecdotes, caméos et bugs! Cinq autres films de Tom Cruise l'ont fait apparaître avec un visage masqué ou déformé sur l'affiche américaine : Mission: Impossible (1996), Eyes Wide Shut (1999), Mission Impossible II (2000) et Vanilla Sky (2001) Dans la dernière scène du film, la caméra se déplace peu à peu et la vision s'éloigne de la maison. Juste avant, on voit la cheminée à l'arrière-plan. Les flammes dans la cheminée forment les lettres A et I, de lettres, probablement une référence au film précédent de Spielberg : AI, Intelligence Artificielle (2001)! Le film projeté sur le mur de l'appartement du Dr.Solomon qui montre un homme dans un baignoire japonaise est La Maison de Bambou de Samuel Fuller (1955). La scène dans le métro où Anderton est reconnu sur la photo d'un journal est un hommage au film Le Fugitif (1993) dans lequel Dr. Kimble (Harrisson Ford) est reconnu dans la même manière. Au détour de quelques scènes, plusieurs acteurs et actrices connus font une apparition notamment Cameron Diaz est une femme bonde qui s'assied près de l'homme qui observe Anderton dans le train, Cameron Crowe, le réalisateur de Tom Cruise pour Vanilla Sky et Jerry Maguire, apparaît lui aussi dans le train, et reconnaît Anderton, en le regardant par dessus son journal. A noter que Spileberg avait fait le même coup pour Vanilla Sky, en y faisant une fugitive apparition surprise. Paul Thomas Anderson, qui a dirigé Tom Cruise dans Magnolia, apparaît également. Moins connu, William Mapother, le cousin de la Tom Cruise de Tom, est un commis d'hôtel. Des publicités avertissent que le référendum sur l'extension de Pré-Crime aura lieu le mardi 22 avril 2054 or ce jour là sera un mercredi. Visions prémonitoires Le terme de "Pre-Cogs" ou visions pré-cognitives a déjà été employé par de nombreux écrivains du roman policier : Dashiell Hammett (Le Faucon Maltais), Arthur Conan Doyle (Sherlock Holmes), et Agatha Christie (le Meurtre sur l'Exprès d'Orient). |
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En DVD et Video
Ne vous laissez pas rebuter par l'emballage d'un classicisme désuet de l'édition DVD de Minority Report (on dirait le logo de la police municipale de ma ville), le contenu de ce bel ensemble mérite réellement d'être parcouru… Spécifications techniques Edition Collector :
Editeur : Fox Pathé Europa. Package : SnapCase |
Photos - Sites officiels
Site officiel : écran de veille, fond d'écran, vidéos, images, etc. . Merci d'avance !
Réaction de Florent HoudeMise à jour : 09/02/2003 Réactions sur le film Juste un simple commentaire sur ta remarque à propos de l'incohérence sur son accès au central des pré-cogs : on peut arguer du fait que ce scénario est tellment bien ficelé que l'on imaginer qu'aucun système de désactivation ne se soit déclencher car, en temps ordinaire, aucune situation ne le demande. Une amie m'avait également fait part de la chose suivante : un seul homme pour garder des milliers de prisonniers ; c'est pas crédible. Au contraire. une foule de garde l'aurait été. En effet, cette société est désormais dépourvue de criminels. Ils sont tous arrêtés avant d'avoir commis leur crime. Contre qui doit-on alors se protéger ? |