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ROLLERBALL

Rollerball, 2001, John McTiernan, USA. Réalisation : John McTiernan
Scénario : John Pogue, David C. Wilson, Larry Ferguson, Howard A. Rodman d'après l'histoire originale de William Harrison (Roller Ball Murders).
Producteur : Norman Jewison, John McTiernan, Charles Roven, Beau St. Clair.
Producteur exécutif : Michael Tadross.
Distribution des rôles : Pat McCorkle.
Création des décors : Norman Garwood.
Direction artistique : Helen Jarvis.
Musique originale : BT.
Compagnies de production : Atlas Entertainment, Helkon Media [Allemagne], MGM (Metro-Goldwyn-Mayer) [USA], Toho-Towa [Japon], Yorktown Productions.
Distributeurs : Helkon (Allemagne), MGM (Amérique du Nord), Toho-Towa (Japon)
Budget : 80M$ (USA).
Lieux de tournage : Canada, Montréal, Québec Canada, San Francisco, California, USA.
Interprètes (par ordre alphabétique) : Chris Klein (Jonathan Cross), LL Cool J (Marcus Ridley), Jean Reno (Alexi Petrovich), Rebecca Romjin-Stamos (Aurora), Oleg Taktarov (Denekin), Naveen Andrews (Sanjay), David Hemblen (Serokin), Janet Wright (l'entraîneur Olga), Andrew Bryniarski (Halloran), Kata Dobó (Katya)...
Date de sortie : 13 Mars 2002 en France.

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Chris Klein (Jonathan Cross)

L'histoire

n 2005, sur la terre désolée et aride de Kazakhstani en Russie, Jonathan Cross, un Américain natif de San Francisco, s'adonne au hockey. Il souhaitait jouer dans la LNH, mais le destin et une altercation avec la police de San Francisco en ont fait autrement. Les temps sont durs...
Ridley Marcus, un ancien camarade de classe, a eu vent de ses talents de hockeyeur et l'invite à pratiquer un sport extrême de plus en plus populaire : le Rollerball. Ce divertissement mêle à la fois le hockey, le football, le rugby ainsi que le roller ; tous les coups sont permis.

Jonathan n'est pas très chaud pour y jouer, mais lorsque Ridley lui fait part de la facilité avec laquelle ce sport l'a rendu riche dans cette Russie misérable, il accepte. Très vite, il se démarque par sa puissance et sa précision et devient une vedette du Rollerball.

Ce sport, interdit dans tous les autres pays de par son caractère violent, attire l'attention d'Alexi Petrovich (Jean Reno ; Les rivières pourpres), un ancien agent du KGB devenu homme d'affaires sans scrupule. Celui-ci souhaite que le Rollerball soit autorisé à l'étranger afin de créer une ligue internationale et de gagner un maximum d'argent. Pour ce faire, il faut augmenter l'audience de ce divertissement auprès des téléspectateurs en mettant l'accent sur le côté spectaculaire du jeu et en montrant davantage de violence et de sang.

cliquez ici pour voir en grand A propos

Rollerball version McTiernan ?
Un point d'interrogation car dans ce film on ne retrouve jamais totalement la patte de génie du réalisateur. Lui qui nous avait laissé sur deux morceaux d'anthologie du film d'action (Piège de Cristal et Predator), puis un film moins maîtrisé (Le 13ème guerrier), sil igne avec Rollerball son plus mauvais film.

A la base une histoire, incohérente, bâclée, sans surprises qui laisse le spectateur froid devant tant de débauche de bruits, de musique, pourtant signée Eric Serra. On se doute bien qu'il manque des liens entre toutes ses séquences, que des pans de dialogues sont absents pour donner une continuité à l'ensemble. L'histoire a écrit que le réalisateur a été victime, à nouveau, de coupes sombres des producteurs. Il aurait fallu plus de scènes pour que les acteurs puissent trouver la dimension souhaitée, des traits de caractères plus marqués, des attitudes d'assimilation. Le trio Chris Klein, LL Cool J et Rebecca Romijn Stamos n'est jamais développé, leurs relations sont traitées de manière caricaturales, sans aucune profondeur. Paradoxalement, les scènes de Rollerball sont filmées de manière grotesque, sans conviction, alors que les séquences hors arène sont les plus intéressantes!

Restent, dans ce fabuleux plantage, quelques scènes à sauver du lot comme la poursuite en luge-roller de la séquence d'ouverture, malheureusement trop courte, ou la scène de nuit, filmée en caméra vidéo "night-shot", donnant une teinte verdâtre et où le génie, l'audace de McTiernan refont surface : une véritable leçon de cinéma de près de cinq minutes, aux cadrages impeccables et au montage ciselé.

Le discours du film désigne constamment du doigt les médias, omniprésents et les dérives du sport-spectacle où les règles sont dictées par l'audimat. Mais l'ensemble est bien trop indigeste pour que le fond l'emporte sur la forme, de plus le sujet avait déjà été traité, avec plus de brio dans le premier film. Un remake inutile.

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Dans l'arène du Rollerball / Jean Reno
Zoom avant

Genèse de Rollerball

A la fin des années 70, la science-fiction connaît une vague de pessimisme suite aux divers bouleversements dans nos sociétés modernes. De nombreux films (Soleil Vert, Silent Running, Apocalypse 2024, etc...) nous présentent un futur dénué de toute émotion, aseptisé et froid. Vers la fin de cette vague "noire" de la S-F au cinéma, Norman Jewison nous offre la vision d'un sport ultra-violent dans Rollerball(1975), créé par de grands lobbies internationaux pour susciter l'engouement des foules, mais surtout pour mieux les contenir. Le film se veut une critique sociale même si le propos de Jewison n'évite pas toujours le piège qu'il veut critiquer...

Au début de 1991, le studio Metro-Goldwyn-Mayer, toujours à la recherche de suites potentiellement "bankables", envisage une suite à ce Rollerball. Plusieurs scénarios sont envisagés, le projet échoue à plusieurs reprises et c'est seulement en 1999 que John McTiernan est contacté, fort de son succès avec Thomas Crown, le remake du célèbre film avec Steve McQueen et Faye Dunaway. A la lecture du scénario, McT (McTiernan) n'est pas satisfait et décide d'une réécriture qu'il confie à John Pogue, auteur du script de US Marshals. Le mot d'ordre du réalisateur est de gommer l'idée que le film est transposé en 2200, la violence dans le sport est déjà dans le présent, il est donc inutile de se transposer deux ans en avant mais d'envisager un futur immédiat, disons celui de 2005.... Côté acteur, après le désistement de Nicolas Cage, initialement prévu par McTiernan, c'est Chris Klein (American Pie) qui décroche le rôle, l'acteur est plus jeune et plus ciblé pour le public touché par le film, dixit les producteurs!

Le tournage se déroule dans une usine désaffectée dans la banlieue de Montréal (Canada) car aucun plateau ne possède la superficie désirée. Côté cascades, les producteurs engagent Jeff Imada, déjà talentueux sur bon nombre de productions de John Carpenter, particulièrement bien placé puisque spécialiste de rollers et de motos! Ce dernier engage les meilleurs rollers du circuit professionnel mondial, les forme et les entraîne aux acrobaties nécessaires au film. Le tournage est particulièrement difficile, minutage coordination, respect des règles édictées par Imada sont un gage de réussite. Les câbles utilisés lors des cascades où des doublures sont projetés dans les airs seront ensuite gommés par les effets spéciaux.

Les choses se compliquent après le tournage qui s'est déroulé du 26 juillet jusqu'à début décembre 2000, la MGM qui produit le film, trouve que le film manque de punch et que les scènes de Rollerball, bien que réussies, ne relèvent pas assez le rythme. Les scénaristes ne veulent pas changer un iota du scénario mais pensent inclure une séquence de luge en roller dans la séquence d'ouverture du film, un peu à la manière des James Bond. L'équipe tourne alors de nouvelles scènes en Avril 2001, alors que la sortie est prévue pour le 17 Aout 2001 aux USA.

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Deux vues de la scène de luge-roller :
un cascadeur passant de la voiture à la luge,
deux lugeurs dans les rues de San Fransisco.


Projections tests

Une première projection-test a lieu en Mai 2001. Nous ne développerons pas l'intérêt de ces projections-tests qui permettent seulement de calibrer les films comme n'importe quel produit standard.
Peine perdue pour McTiernan, le Web se fait le relais de ces déboires et un nouveau montage est testé le mois suivant sans réussite non plus. La MGM est désormais consciente que son blockbuster n'est en fait qu'un gros ratage et qu'il ne touchera jamais un large public! Qu'à cela ne tienne, les producteurs toujours pleins de ressources décident de distribuer le film en PG-13 (déconseillé au moins de 13 ans) alors que le montage d'origine le classait en R (interdit aux mineurs non accompagnés). McTiernan réalise un nouveau montage, les SFX gomment certains aspects trop choquants du film. Un exemple d'élimination du film originel : lors des scènes dans les vestiaires, les femmes à l'origine seins nus, auront des soutiens-gorge à la demande des producteurs. Même le nu de Rebecca Romijn-Stamos sera remplacé par une ombre malvenue!

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La scène des vestiaires en version "R",
puis en PG-13 après passage des effets spéciaux.


La version sortie le 13 Mars 2002 sera donc celle édulcorée par les producteurs, peut-être verrons nous la version initiale dans une future édition DVD?



Box office

Après les problèmes rencontrés en post-production, John McTiernan et son Rollerball ont rencontré les pires problèmes lors de la sortie US. Le film était depuis longtemps trés attendu et les retards successifs de sortie n'ont rien fait pour arranger les choses. Précédé d'un bouche à oreille calamiteux, de critiques incendieuses, le film n'a récolté que 9 millions de dollars durant ses trois premiers jours d'exploitation.
Une bagatelle pour un film qui en a coûté près de 80 millions de dollars en budget officiel et présenté comme l'un des blockbusters potentiel du début de l'année 2002, avant les déferlantes Star Wars 2 et Spider-man... C'est un nouvel échec dans la filmographie du souvent talentueux John McTiernan. Un petit rappel, le remontage poussif - par les producteurs- de son film précédent, le 13ème Guerrier, n'avait rapporté que 32,7 millions de dollars et le remake de L'Affaire Thomas Crown, 69,3 millions de dollars de bénéfices.


McTiernan, un faiseur de remakes?

John McTiernan signe pour la seconde fois de sa carrière un remake d'un film de Norman Jewison. Avant de réaliser Rollerball, le cinéaste avait en effet mis en scène en 1999 Thomas Crown (The Thomas Crown Affair), une nouvelle version de L'a Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair), réalisé par Jewison en 1968.

McTiernan et les producteurs

McTiernan avait déjà eu plusieurs problèmes avec ses précédents producteurs. Pour son film Last Action Hero avec Schwarzennegger, le changement de producteur en plein tournage orienta le film davantage vers la comédie que vers l'action pure, faisant abstraction des remarques de McTiernan. Le réalisateur termina le film au plus vite conscient qu'il avait perdu les rênes du projet. Dans Le 13ème guerrier, Michael Crichton, alors co-producteur et auteur du livre adapté, décide de couper plus d'une demi-heure de film, trouvant les scènes de cannibalisme trop suggestives et réalistes.





Roman

Rollerball est un remake du film de science-fiction du même nom réalisé par le cinéaste canadien Norman Jewison en 1975, avec James Caan dans le rôle de Jonathan Cross.
L'histoire est tirée du roman de William Harrisson intitulé "Roller Ball Murders".

L'arène du Rollerball

Les décors de l'arène du Rollerball sont l'œuvre du chef décorateur Norman Garwood qui a œuvré entre autres sur Bandits, Bandits des Monty Python, Brazil, Hook ou Perdus dans l'espace.
La piste en forme de huit a été construite en dur, un tremplin placé au centre permet aux joueurs de bondir juste au-dessus de la piste inférieure... sur les joueurs adverses : la piste du Rollerball de 1975 était juste de forme ovale.


Une signature de dernière minute

L'actrice Rebecca Romijn-Stamos, vue dans Femme fatale de Brian De Palma, qui interprète la farouche Aurora de l'équipe des Horseman, a été engagée à la dernière minute pour le film : seulement 24 heures avant le début de la production.

Paroles de McTiernan
"Je suis parti d'un concept décliné en quelques questions : que se passerait-il si le catch américain était transposé dans une région du monde où il n'y aurait pas de règles sportives ? Où tous les coups seraient permis? Où chaque goutte de sang versé sur la piste ferait grimper l'audience ? Que se passerait-il si deux américains débarquaient dans ce sport?"

A propos de ses deux remakes successifs de film de Norman Jewison : "En vérité, je suis son fils caché et je réalise des remakes de ces films afin qu'il prenne conscience de mon existence...".

Ce qu'il pense de Norman Jewison (réalisateur du film original)
"J'aime beaucoup le travail de Norman. Je trouve qu'il fait des films honnêtes. Je suis donc forcément attiré par eux"


Propos de Norman Jewison après le premier montage du film :
"Je refuse d'avoir un lien quelconque avec ce film qui glorifie la violence que j'utilisais de mon temps pour souligner la putasserie des corporations multinationales."

"Je pense que Rollerball possède un grand potentiel", déclare Robert Levin, le nouveau directeur marketing des studios MGM. "Je sais que c'est une décision de dernière minute délicate à soumettre à un réalisateur, mais John McTiernan a accepté que je prenne cette décision". Robert Levin affirme que malgré un planning de post-production très chargé, notamment en raison d'un grand nombre d'effets spéciaux, le film aurait été de toute façon prêt pour le 17 août. Il affirme également que ce retard n'a rien à voir avec une éventuelle mauvaise qualité du film. "J'ai été très satisfait de ce que John McTiernan m'a montré", déclare ainsi le responsable de la MGM.

Chris Klein : Rollerball c'est pas de la S-F! :
"Regardez les matchs de football américain, quand un joueur réalise un beau geste ou marque, la télé repasse l'action en boucle plusieurs fois. Mais ils font exactement la même chose quand il s'agit d'une blessure, ils vont jusqu'à amener la caméra et un micro à coté du joueur pour montrer ce qu'il se passe. Ils diffusent les gros plans de la blessure et ... envoient la pub. Normal, ils savent que tout le monde est scotché devant son poste! Rollerball ce n'est donc plus de la science-fiction!"

Plus de photos :
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Photos - Sites

Les sites :

  • Le site de MightyMcT, Eaters of the Dead, dédié au réalisateur mal-aimé des producteurs, John McTiernan. L'auteur a réalisé une interview, il y a quelques temps, d'un figurant français qui a participé au tournage du ROLLERBALL de McTiernan. Un article passionnant sur les conditions du tournage.

  • Le site officiel du film. Beau comme un camion avec un jeu en plus!
  • Le site officiel français du film Rollerball.



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Mise à jour : 22/11 /2002