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 Solaris 2002


SOLARIS

Solaris (id.), 1972, Andrei Tarkovsky, URSS. Couleurs par Sovcolor. Son : Mono.
Durée : 2h35. Le film a fait l'objet d'un montage, destiné aux distributeurs américains, d'une durée de 2h12.
Distributeur : .
Réalisateur : Andrei Tarkovsky.
Sociétés de production : Creative Unit of Writers & Cinema workers, Mosfilm, Unit Four.
Distributeurs : Empresa Hispanoamericana de Video, Magna, Sci-Fi Pictures Inc./Magna Distribution Corp., Sovexportfilm.
Producteur : Viacheslav Tarasov.
Producteurs exécutifs : .
Scénario : Fridrikh Gorenshtein et Andrei Tarkovsky d'après le roman de Stanislas Lem.
Directeur de la photo : Vadim Yusov.
Montage : Lyudmila Feiginova, Nina Marcus (version US).
Directeur de production : Mikhail Romadin.
Costumes : Yelena Fomina.
Musique originale : Eduard Artemyev, Vyacheslav Ovchinnikov (non-crédité).
Musique : Jean Sebastien Bach (Chorale prelude en fa mineur).
Effets spéciaux (société) : Mosfilm F/X Unit.
Interprètes : Natalya Bondarchuk (Khari), Donatas Banionis (Kris Kelvin), Jüri Järvet (Dr. Snauth), Vladislav Dvorzhetsky (Berton), Nikolai Grinko (le père de Kelvin), Anatoli Solonitsyn (Dr. Sartorius), Sos Sarkisyan (Dr. Gibaryan), Olga Barnet (la mère).
Palmarès : Grand Prix du jury de Cannes 1972, nominé pour la Palme d'Or.
Dates de sortie : 20 Mars 1972 (Union Soviétique), Mai 1972 (France - Festival de Cannes), 24 Aout 1973 (Finlande), 1979 (USA), République Tchèque (30 Janvier 2001, nouveau montage), 11 September 2001 (DVD russe).



L'histoire

olaris est une planète découverte il y a 200 ans. Diverses expéditions de recherche ont tenté de comprendre les mécanismes de la planète et sa faculté à modifier son évolution autour des deux soleils du système auquel elle appartient.

La planète est constituée en un vaste océan qui est nimbé de mystères : un astronaute qui s'en était approché a observé d'étranges apparitions. Depuis plusieurs décennies, la solaristique, science qui traite de l'observation de Solaris, veut en percer les mystères. Deux courants s'opposent : certains scientifiques, persuadés que l'océan est une entité intelligente veulent entrer en contact avec lui, d'autres, prônent la manière forte, seule manière à leurs yeux de rentrer en contact.

Finalement, le psychologue Kris Kelvin, débarque sur la station orbitale terrienne de Solaris, après la mort mystérieuse d'un chercheur. A l'intérieur du satellite de recherche, l'ambiance est étrange : l'Océan de Solaris créé des êtres de chair et de sang, issus des souvenirs des habitants de la station. En plein sommeil, Klein découvre dans sa chambre, la femme qu'il a aimé plusieurs années auparavant et qui s'était suicidé, après leur rupture. Commençe alors pour lui un chemin de doute, d'angoisse, et de folie.


 A propos

Communication du troisième type

Solaris est gouverné par deux incompréhensions. L'être humain est non seulement incapable de comprendre l'univers, mais il est également incapable de se comprendre lui-même, d'analyser posément ses émotions. A partir du matériau original, le roman de Stanislas Lem, Tarkovsky explore ces deux thèmes et les développe. Nous suivons la vision et les luttes internes de Kris Kelvin, bercé entre le désir de reconstruire un amour perdu avec la femme qu'il a aimé et qui s'est suicidé et la répulsion de cette résurrection impossible. Peu à peu, il perçoit le désir de communication de l'entité intelligente qui gouverne la planète Solaris, capable de modifier imperceptiblement la révolution de la planète autour de ses deux astres solaires.

Solaris est également le récit de la rencontre extra-terrestre la plus énigmatique de toute l'histoire du cinéma de science-fiction : ici pas de communication préétablie comme dans " E.T. " qui téléphone maison. Le dialogue est beaucoup plus subtil, lent et difficile à établir, véritable torture pour l'esprit de Klein.

La lenteur du récit, le découpage en deux parties bien distinctes Terre/Solaris, l'absence totale de sensationnalisme (on ne voit que la surface de Solaris), les "apparitions" des autres protagonistes à peine suggérées (visibles l'espace de quelques secondes), la concentration de l'action sur un seul personnage (le dilemme de Kelvin science-réalisme/amour-nostalgie) et l'antagonisme des scènes sur Terre et sur la station orbitale participent à l'ambiance incomparable du film. On a longtemps voulu en faire un 2001, l'odyssée de l'espace, version russe, rendons une fois pour toute hommage à l'œuvre de Tarkovsky. Une ode à la communication, la première rencontre extra-terrestre "adulte" de la science-fiction.



Andreï Tarkovsky, réalisateur :
"J'ai besoin de la Terre pour souligner le contraste. Je voulais que le spectateur puisse apprécier la beauté de la Terre, ressentir cette douleur salutaire de la nostalgie (L'Ecran 73 - 07/08-1973)."

"J'ai toujours repoussé le terme de science-fiction, mais je dois admettre que Solaris est de la science-fiction. Je n'ai pas été capable d'obtenir un résultat différent. L'idée que j'avais, durant le tournage du film, était de transférer tout le sujet sur Terre... Je n'y ai pas réussi."












Zoom avant

Incomparable

La production de Solaris a commencé en 19769, peu après la sortie d'Andreï Roublev, pour une sortie cinéma en 1972. D'emblée, le film est considéré comme la réponse des pays de l'Est à 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Malheureusement, la comparaison ne tourne pas à son avantage, beaucoup de critiques portent sur la lenteur et le manque de visions de l'avenir du film. Le huis-clos quasi analytique de Tarkovsky déplaît, car beaucoup s'attendaient à une débauche d'effets spéciaux à la Kubrick.

L'idée d'une planète pensante qui a la capacité de puiser dans les pensées humaines catalyse les questionnements du réalisateur : la nostalgie, la fidélité, la culpabilité, les transformations morales devant un événement inconnu... Il déclarait à la sortie du film : " Les pensées profondes du roman n'ont rien à voir avec le genre de roman de science-fiction pour lequel il est écrit, l'amour peut se déplacer dans n'importe quel contexte".

Tarkovsky part du roman de Lem en faisant de Kelvin le personnage central de l'histoire, nous le suivons torturé par l'envie d'aimer cette apparition impossible et le désir de repousser l'inavouable. Une séquence incroyable montre Khari, l'apparition-neutrino femme de Kelvin, scrutant les moindres détails d'une œuvre de Pierre Brueghel " Chasseurs dans la neige ", comme pour mieux s'imprégner des images qu'elles n'a jusqu'alors jamais eues.

Solaris en DVD

Le double DVD de Ruscico, paru en Russie, fournit un image presque parfaite. La photographie de Vadim Yusov est présentée en format anamorphique superbe, en dépit d'une erreur de format sur la jaquette, le présentant au format Widescreen 1.85:1. Le son est en 5.1 en russe, anglais et français, le film peut être sous-titré en russe, anglais, français, portugais, espagnol, allemand, chinois, arabe, suédois, allemand, italien, hébreu et japonais!

Les menus animés en 5.1 sont différents selon les disques : l'un deux montre des photos de la station orbitale et chacun comporte des suppléments : un port-folio de l'équipe avec filmographie et bio des acteurs, réalisateur et auteur du roman, un court-métrage adaptant une nouvelle de Lem ("L'examen du pilote Pirx") datant de 1978 d'une durée de 10 minutes, les bandes-annonces d'Andreï Roublev, du Miroir, une interview de la soeur de Tarkovsky, ainsi qu'un autre de Natalya Bondarchuk où elle se remémore son travail sur Solaris. Ce DVD exceptionnel est issu de la collection du Conseil du cinéma russe.


Un nouvelle version du DVD de Solaris pour la Zone 2 est prévue pour le début de l'année 2003.

Stanislas Lem

Cet écrivain polonais, né en 1921 à Lvov, a été résistant puis mécanicien durant la seconde guerre mondiale, après avoir été contraint d'abandonner ses études sous le joug nazi. Ce touche à tout de génie, passionné de philosophie, d'astronautique - il a été membre fondateur de la Société Polonaise d'Astronautique - se tourne ensuite vers une carrière de journaliste et d'écrivain. On compare volontiers son œuvre à Kafka, Voltaire ou Jonathan Swift, mélange de romans austères où l'homme s'interroge sur sa place dans l'univers et sur la planète Terre (Solaris), et de S-F imprégnée d'humour et de satire (La Cybériade, Le congrès de futurologie)…

Quelques romans de Lem : Solaris, La Cybériade, Le congrès de futurologie, Mémoires trouvés dans une baignoire, Le rhume, La voix du maître.
Parutions successives de Solaris en France :
- 1966 DENOEL, Coll. Présence du futur n° 90; Traduction : Jean-Michel JASIENKO,
- 1970 RENCONTRE, Coll. Chefs-d'œuvre de la science-fiction. Préface : Jacques BERGIER, Traduction : Jean-Michel JASIENKO,
- 1972 DENOEL, Coll. Présence du futur n° 90,
- Mars 1994 DENOEL, Coll. Présence du futur n° 90. ISBN : 2-207-50090-X. Couverture : Jean-Michel KACEDAN Jean-Michel. Traduction : Jean-Michel JASIENKO,

- 2002/03 GALLIMARD, Coll. Folio SF n° 92. ISBN : 2-07-042239-9. Couverture : Benjamin CARRE, Traduction : Jean-Michel JASIENKO.

"L'existence de ce colosse pensant ne cesserait plus de tourmenter les hommes. Quand bien même l'Homme aurait exploré en tous sens les espaces cosmiques, quand même il aurait établi des rapports avec d'autres civilisations fondées par des êtres qui nous ressemblent, Solaris demeurerait une provocation éternelle."
Stanislas Lem. Solaris.

Natalya Bondarchuk et Tarkovsky durant le tournage de Solaris

 Le réalisateur

Tarkovsky, l'icône russe du cinéma

Le réalisateur soviétique le plus célèbre depuis Sergei M. Eisenstein est le fils du poète Arseniy Tarkovsky. Il a étudié la musique et l'arabe à Moscou avant de s'inscrire à l'école de cinéma soviétique VGIK. Rapidement, il attire l'attention de la critique internationale avec Ivanovo detstvo (1962), qui a gagné le premier prix à la Mostra de Venise. De grandes espérances sont associées à son prochain film, Andreï Roublev en 1969. Malheureusement, ce dernier est interdit par les autorités soviétiques jusqu'en 1971.

Le film est projeté au Festival de Cannes en 1969, le dernier jour du Festival et à quatre heures du matin (!) bénéficiant ainsi d'une publicité très limitée décidée par les distributeurs russes. Il empoche néanmoins un prix, ce qui lui permettra au moins d'être diffusé à l'étranger.

Solaris (1972), a eu une carrière plus facile, acclamé par beaucoup de critiques aux Etats-Unis et en Europe et considéré -à tort- comme la réponse soviétique à 2001, L'odyssée de l'espace de Kubrick, comparaison désavouée par Tarkovsky à plusieurs reprises. En 1975, il rencontre encore l'échec officiel des autorités russes avec Zerkalo (1975), une film dense, quasi autobiographique, contenant beaucoup d'innovations dans la forme cinématographique -trop diront certains. Stalker en 1979 faillit mourir dans l'œuf : un incendie détruit la première version du film juste après le montage, nécessitant un second travail pour le réalisateur quelques semaines avant sa sortie en salles. Après Nostalgia en 1983 et Le Voyage en Italie, Tarkovsky passe définitivement à l'Ouest, quittant sa Russie natale. Son dernier film, Le sacrifice (1986) a été filmé en Suède avec beaucoup de collaborateurs de Ingmar Bergman. Il a remporté quatre prix à la Fête de Film de Cannes. Andreï Tarkovsky est mort d'un cancer à en fin de cette même année.

Filmographie :
Ubijtsi, The Killers (titre anglais), 1958.
Kontsentrat, Extract (titre anglais), 1958.
Segodnya uvolneniya ne budet, There Will Be No Leave Today (titre anglais littéral), 1959.
Katok i skripka, The Steamroller and the Violin (titre anglais), 1960.
Ivanovo detstvo, Mon Nom est Ivan, 1962.
Andreï Roublev, 1969.
Solyaris, Solaris, 1972.
Zerkalo, le Miroir, 1975.
Stalker, 1979.
Tempo di viaggio, 1983.
Nostalghia, Nostalgia, 1983.
Offret, Le sacrifice, 1986.



Photos - Sites officiels

 Solaris, True Love is Forever : le premier website consacré au remake produit par Cameron avec beaucoup d'infos sur le livre et la version soviétique originale.



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Mise à jour : 11/10/2006