L'affiche américaine

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 Zoom avant
 Le réalisateur
 Les acteurs
 Photos
Autres adaptations de Stanislas Lem :
 Solaris (1972)
 Solaris (2002)

L'ETOILE DU SILENCE
(DER SCHWEIGENDE STERN)

L'étoile du silence (Der Schweigende Stern), 1959, Kurt Maetzig, Allemagne de l'Est/Pologne. Couleur par Technicolor. Son : Mono.
Autres titres : First Spaceship on Venus (1962 - USA), Milczaca gwiazda (1959 - Pologne), Molczaci Krzydla (1959), Planet of the Dead (1959), Silent Star (1959), Spaceship Venus Does Not Reply (1959), Stille Stern, Der (1959).
Société de production : DEFA-Studio fur Spielfilme (DEFA), Iluzjon Filmunit.
Distributeurs : Crown International Pictures, en video : Englewood Entertainment, Moore Video, Sinister Cinema, Something Weird Video, VCI Home Video.
Réalisateur : Kurt Maetzig.
Autres réalisateurs : Hieronim Przybyl et Hugo Grimaldi (version américaine). Durée : 2h10 (Allemagne de l'est), 1h20 et 1h33 (USA).
Scénario : J. Barkhauer, Jan Fethke, Wolfgang Kohlhaase, Kurt Maetzig, Günter Reisch, Günther Rücker, Alexander Stenbock-Fermor, d'après le roman de Stanislas Lem.
Directeur de la photo : Joachim Hasler.
Montage : Lena Neumann.
Création des décors : Alfred Hirschmeier, Anatol Radzinowicz.
Effets spéciaux : Helmut Grewald, Ernst Kunstmann, Vera Kunstmann, Jan Olejniczak, Martin Sonnabend.
Musique : Andrzej Markowski.
Interprètes : Yoko Tani (Sumiko Ogimura), Oldrich Lukes (Harringway), Ignacy Machowski (Orloff), Julius Ongewe (Talua), Michail N. Postnikow (Durand), Kurt Rackelmann (Sikarna), Günther Simon (Brinkman), Tang Hua-Ta (Tchen Yu), Lucyna Winnicka (Joan Moran) ...



















La bobine magnétique est décryptée
L'histoire

e 30 juin 1908, un éclair gigantesque a déchiré l'atmosphère de la Terre, brisant le calme de la région de Tunguska en Sibérie. Une objet de 100000 tonnes a frappé la planète avec une force égalant 40 mégatonnes de TNT (2000 fois plus puissante que la bombe atomique d'Hiroshima en 1945), effaçant tout sur un diamètre de plus 2000 kilomètres carrés. À l'épicentre, une immense colonne de flammes, visible de plusieurs centaines de kilomètres, a vomi de la cendre vers le ciel.

Certains chercheurs prétendaient jusqu'alors que l'explosion était le fait d'une comète, mais un évènement incroyable mis fin à cette théorie. Des extractions minières dans le Désert de Gobi ont mis à jour un artefact mystérieux, contenant une bobine mystérieuse. Les plus grands spécialistes concluèrent à une "boîte noire" éjecté par-dessus bord d'un navire extraterrestre qui se serait écrasé à Tunguska. L'analyse scientifique révèle que l'objet, traduit par des chercheurs, contient les traces d'une langue étrangère. Le docteur Tchen Yu, une spécialiste linguiste et le Professeur de mathématiques Sikarna sont appelés pour déchiffrer le message.

Tandis que le duo déduit rapidement que la bobine est venue de la Vénus, les intentions des vénusiens ne sont pas clairement déchiffrées du fait dégâts infligés sur l'artefact dans l'explosion, rendant la nouvelle traduction difficile. Cette découverte ahurissante incite la formation de la première expédition spatiale équipée vers Vénus. Une chaîne internationale est formée comprenant le Professeur Harringway des Etats-Unis, le brillant Professeur Sikarna et docteur Tchen Yu sont ensuite rejoints l'expert de navigation Talua, le taciturne professeur Orloff, le professeur Durand, ingénieur en chef et expert de cybernétique, Robert Brinkman, le premier Américain à avoir mis le pied à la lune et le médecin Sumiko Omigura, juste revenu de deux ans de service sur la base lunaire Alpha 3.

L'équipe est secondée par la nouvelle création du Professeur Durand, un robot courageux appelé l'Oméga. Tout cette équipage monte à bord du Cosmostrator, une fusée de haute technologie qui décolle pour la Vénus. En achevant la traduction de la bobine pendant le long mois de voyage, Tchen-Yu et Sikarna sidèrent le reste de l'équipage lorsqu'ils leur dévoilent les plans des Vénusiens : ceux-ci ont fomenté une attaque à l'échelle planétaire contre la Terre!

Après un bombardement par des météores, le Cosmostrator atterit sur Vénus. Son équipage est étonné de ne trouver que les ruines d'un puissante civilisation. Seules les ombres de Venusiens, irradiés par l'intense chaleur d'un bombe atomique, sont les signes de leur ancienne présence. Les recherches de l'équipage vont alors déclencher un système d'autodéfense de la planète...


Le Cosmotrator.









A la surface de Vénus

A propos du film...

Un message de paix

Cette version européenne de Destination Lune est vraiment un spectacle pour les yeux : le film ne souffre pas de manque de moyens, l'ambiance vénusienne est envoûtante. Il est à noter que la précédente production S-F d'Allemagne de l'est remontait à 1929 avec le film muet de Fritz Lang : Une femme sur la lune!Il était donc temps...

La première partie du film reste un pensum assez rébarbatif, la découverte, la recherche, la préparation du voyage vers l'astre vénusien est désservie par un commentaire en voix off assez pesant. A l'arrivée sur Vénus, le film change et devient passionnant avec un succession de péripéties et la découverte de la civilisation en ruines. Les magnifiques décors de la forêt pétrifiée et les éclairages ne sont pas sans rappeler ceux des films de Mario Bava ("La Planète des Vampires").

La poésie des images et la qualité des effets spéciaux participent au charme de cette oeuvre pacifiste. Le message y est d'un grande clarté, preuves à l'appui : la mise en garde contre l'usage malveillant de la puissance atomique. Les dernières images du film sont celles d'hommes et de femmes se tenant la main, le salut est certainement dans la fraternité des peuples.


Apesanteur







Le robot Oméga, spécialiste aux échecs






Zoom avant

Un space opera venu de l'est

Ce film a été distribué en Belgique sous le titre L'étoile du silence et est tiré d'un roman de Stanislas Lem paru en France dans la collection Le Rayon Fantastique sous le titre Feu Vénus. Dans sa version US, il a été amputé de 50 minutes et cette version a été désavoué par Stanislas Lem, qui collabora pourtant au scénario final de la version originale!
Le film resté longtemps inédit en France, fut présenté au festival de science-fiction de Trieste en 1964.

Plus développés qu'aux Etats-Unis, les vols spatiaux ont donné lieu à plusieurs adaptations plus ou moins romancées dans le cinéma des pays de l'est. En URSS avec "La planète des tempêtes" (1962) ou la Tchécoslovaquie avec "Icarie XB-1" (1963), racontant la mission d'un groupe de cosmonautes en quête d'une planète verte. La production des pays de l'est alterne ainsi entre comédies satiriques, comme celles de Karel Zeman ("L'Arche de Mr Servadac") ou de Jindrich Polak ("Clown Ferdinand and the Rocket") et productions de pure anticipation scientifique.

En 1970, après le tardif mais important succès de "L'Etoile du silence", les directeurs de la Defa mettent en chantier un autre film de S-F : "Signal, une aventure dans l'espace". Le scénario et les visuels sont directempent influencés par le 2001 de Kubrick mais n'en a pas l'inspiration débridée, ni la poésie malgré des décors, maquettes et effets spéciaux particulièrement réussis...

Stanislas Lem



Cet écrivain polonais, né en 1921, a été mécanicien durant la seconde guerre mondiale. Sous l'occupation nazie de son pays, il fut contraint d'abandonner des études de médecine, puis devint ensuite journaliste et écrivain.

Stanislas Lem est l'un des plus grands auteurs polonais de Science Fiction. On le compare successivement à Voltaire, Kafka ou Jonathan Swift. Nombreuses de ses oeuvres ont ét" traduites en français : "Feu Vénus" en 1951 (devenu L'étoile du silence au cinéma) , "Solaris" en 1961, qui sera ensuite adapté au cinéma, "La cybériade" en 1965, "Le Congrès de futurologie" en 1976, "Mémoires d'Ipon Tichy" en 1977... Son oeuvre se concentre sur la place de l'homme dans l'univers et plus particulièrement sur Terre. Cette réflexion baignée de science-fiction se veut philosophique et un brin austère, voire pessimiste (Solaris). D'autres de ces romans sont plus légers comme "La cybériade" ou "Inquiry", adapté au cinéma par Marek Piestrak (1978) sous le titre Test Pilota Pirxa et nous racontant les aventures d'un cosmonaute envoyé vers Saturne. Le film fut récompensé par l'astéroïde d'or (!) au festival de Trieste en 1979, il est pourtant toujours inédit en France...

Bibliographie :
Denoël : Cybériade, Solaris, Les voyages électriques d'Ijon Tichy, Contes inoxydables, Retour des étoiles.
Pocket : Mémoires trouvées dans une baignoire, Le masque, L'invincible, Le congrès de futurologie.





Vénus dévasté
Le réalisateur

Kurt Maetzig a débuté sa carrière en 1933. A la sortie de la seconde guerre mondiale, il réalise des courts-métrages documentaires et met sur pied des actualités filmées. A partir de 1946, il est, dès la création de la Defa (société de production est-allemande), chargé de réorganiser le cinéma dans l'Allemagne de l'Est sous le contrôle de la toute puissance soviétique.

Il dirige l'école du film de Postdam où il enseigne la mise en scène. Par le biais de son premier long métrage, Mariage dans l'ombre (1947), adapté d'une nouvelle de Hans Schweikart et inspirée de la vie de l'acteur Joaquim Gottschalk, il dénonce l'antisémitisme du Troisième Reich. Le film connaît un grand succès (10 millions de spectateurs !), même au-delà de son pays d'origine, reçoit en 1948 le Prix du meilleur film allemand, une distinction valant à cette époque pour l'ensemble du pays. Par la suite, Maetzig dirige une vingtaine d'autres films qui ne connaissent guère, à l'image de l'ensemble de la production de la Defa, de diffusion à l'étranger, à l'exception de L'Etoile du silence, film de Science Fiction diffusé aux Etats Unis sous le titre "First Spaceship on Venus". Kurt Maetzig reste l'un des créateurs les plus marquants de l'industrie cinématographique est-allemande.




Le système d'auto-défense de la planète

Les acteurs

L'actrice d'origine japonaise Yoko Tani est née à Paris. Après des débuts aux théatres, elle se dirige vers le cinéma : on la découvre dans "Les Clandestines" puis dans "Ali Baba et les 40 voleurs" de Jacques Becker. Compagne du comédien français Roland Lesaffre, elle alterne une carrière mondiale entre la France, les Etats-Unis ("Un Américain bien tranquille"), le Japon ("La Jeunesse aux pieds nus") et la Grande-Bretagne ("Le Vent ne sait pas lire" de Ralph Thomas). Dans les années soixante, elle participe aux nombreux péplums du cinéma transalpin puis des films d'espionnage européen. Kurt Maetzig lui donne le rôle de la fragile doctoresse japonaise dans "Etoile du silence" en 1959. Yoko Tani retourne ensuite à la science-fiction en 1966, dans le rôle du leader d'un groupe d'extra terrestres du film "Invasion" d'Alan Bridges en 1966.

Après des productions de moindre envergure comme "Ca fait tilt" d'André Hunebelle en 1977, elle disparait des écrans. Yoko Tani nous a quittés en juillet 1999, emportée par un cancer.







Les photos - Autour du film

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Mise à jour : 07/09/2002