Une représentation d'un monde cyberpunk : "Eden" de Stéphane Martiniere.

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Le roman de Philip K.Dick,
Blade Runner.




























Blade Runner







Johnny Mnemonic

LE MOUVEMENT CYBERPUNK


Pas de passé ?

'origine de ce terme est littéraire. Sa date de création exacte reste incertaine, certains en ont attribué la paternité à Gardner Dozois, mais ce dernier a déclaré que le terme existait déjà depuis plusieurs années. Un autre auteur, Bruce Bethke a donné le titre "Cyberpunk" a une nouvelle parue en 1983. Plus généralement, ce terme désigne un mouvement littéraire apparu dans les années 80 dont les fondateurs sont : Bruce Sterling, William Gibson et à une moindre mesure Lewis Shiner, John Shirley et Rudy Rucker, Pat Cadigan, Walter Jon Williams, Gwyneth Jones, Michael Swanwick, Greg Bear, Richard Kadrey, George Alec Effinger.

Le texte fondateur du mouvement cyberpunk semble être "Johnny Mnémonic", nouvelle paru en 1982 dans la revue SF Omni, et signé par un auteur quasiment inconnu : William Gibson. Deux ans plus tard, ce même auteur forgea un peu plus le thème dans "le Neuromancien".

En 1986, Bruce Sterling lui donne une structure dans "Mozart en verres miroirs", une anthologie de nouvelles à tendance cyberpunk. Il écrira : "Le mouvement cyberpunk provient d'un univers où le dingue d'informatique et le rocker se rejoignent, d'un bouillon de culture où le tortillement des chaînes génétiques s'imbriquent. D'aucuns jugent le résultat curieux, voire monstrueux; pour d'autres, cette intégration est une puissante source d'espoir."


Association contre-nature?

Le mixage entre le mouvement punk, initié dans l'Angleterre de la fin des 70's par des groupes de rock tels que les Sex Pistols, et le terme cyber, dérivé du grec et signifiant diriger, est assez surprenant. Rappelons d'abord que le mouvement musical punk véhicule une idéologie pessimiste sur notre société, il a été créé à un moment de grand désarroi, dans des communautés anglaises frappées de plein fouet par le chômage, le leitmotiv en était le célèbre "No Future". Quant au préfixe "Cyber", il provient de cybernétique, science qui étudie les mécanismes de communication et de contrôle dans les machines et… chez les êtres vivants, . L'osmose des deux termes pourrait donc être défini comme un avenir pessimiste où toute vie serait dirigée par les machines à l'aide de moyens de communications sophistiqués, tels que les réseaux informatiques…


L'homme-ordinateur

Il n'est pas étonnant que ce mouvement soit lié à l'implantation et l'implication de plus en plus grande de l'ordinateur dans notre vie quotidienne. La création du réseau Internet facilitant l'échange de données dans le monde entier, l'interconnexion des réseaux internes d'entreprise, l'échange de ces données en vue de constituer des fichiers de clients, de personnes, sont le "terroir" (ou plutôt la carte-mère) du cyberpunk. Les progrès technologiques récents comme la possibilité de créer un environnement virtuel sont essentiels dans l'œuvre de William Gibson. Dans son roman Le neuromancien, son héros Case a le cerveau branché sur les banques de données.

Norman Spinrad écrira à propos de ce roman : "Le Neuromancien est un magicien d'aujourd'hui (ou plutôt ici, de demain), dont la sorcellerie consiste à effectuer directement l'interface entre son système nerveux protoplasmique et le système nerveux électronique de l'infosphère, en se servant d'images pour la manipuler (et être manipulé par elle), de la même façon que les chamans traditionnels se servent d'images pour agir, par la drogue ou la transe, dans les espaces mythiques traditionnels".

L'écriture du roman cyberpunk se veut avant tout directe, sans explication superflues, comme si on considérait le terme DVD ou CD-ROM passé dans le langage courant depuis des centaines d'années. Le ton général est noir, violent et pessimiste : l'idée de ce climat oppressant est très bien rendu dans le chef d'œuvre cinématographique de Ridley Scott : "Blade Runner" (1982), décrivant Los Angeles perpétuellement nocturne, glauque, pollué, grouillant de monde et de slogans publicitaires…

Œuvre phare des années 80, Blade Runner a depuis fait de nombreux émules, et le cinéma a pris le mouvement en marche : Vidéodrome de David Cronenberg en 1982, puis plus récemment dans le médiocre Le cobaye de Brett Leonard en 1992 ou Johnny Mnémonic de Longo en 1997. En 1999, le genre connaît à nouveau une apogée dans le magnifique "Matrix" avec Keanu Reeves.



Romans, films Cyberpunks

Romans
- "Le Neuromancien" de William Gibson
Les œuvres principales de Bruce Sterling :
- "La Schismatrice" : l'un des éléments du cycle consacré à la lutte entre deux courants de pensée : l'un pour le développement technologique, l'autre prônant le développement biologique.(1985)
- "les mailles du réseau" (1988).
Films :
- Johnny Mnemonic de Richard Longo (1985)
- Blade Runner de Ridley Scott



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Mise à jour : 17/01/2006

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Commentaire de Didier Bodin
Amateur de science fiction et ayant decouvert dans un deuxieme temps le mouvement cyberpunk (cela fait pres de 20 ans)a travers les classique de Gibson, Sterling et Jhon William ...

Je suis surpris que Matrix rentre dans cette categorie sans au moins quelques precautions oratoires.

En effet le cow-boy branché sur la matrice tente d'influencer le reel a travers un reseau aux contours flous tandis que dans Matrix, il tente au contraire de s'en extraire !

Ce sont deux approches radicalement differentes d'autant que j'ai accueilli a bras ouverts le mouvement cyberpunk ... et que le populisme de Matrix me fatigue un peu
Commentaire de Matsé
L'article est très interessant, mais me passionnant depuis de nombreuses années pour ce mouvement littéraire et cinématographique, je ne peux m'empècher d'émattre une critique.tout comme Didier Bodin, je pense que le film Matrix ne peux pas se situer dans cette mouvance.

Mais je pense aussi que vous avez oublié un des grands interêts de ce mouvement, qui est la forte consonnance à la violence la plus pure,animale, dans une société qui se veut de plus en plus moderne, humaine.

Vous oubliez donc le célèbrissime film de Stanley Kubrick "Orange Mécanique" qui s'y inscrit lui aussi, à la suite du livre du même nom par Anthony Burgess, acclamé par de nombreux critiques comme représentant du mouvement cyberpunk.
Moins connus mais tout autant inclus, Jack Womack et son extraordinaire "Terraplane". Réagir à cet article ?
Commentaire de Yann Billaud
Suite aux commentaires de Didier Bodin et de Matsé, je ne peux qu'abonder. Matrix ne constitue pas un film cyberpunk. Le genre qu'on nommera plus tard cyberpunk s'interresse énormement aux rapports homme-machine (cyber) mais toujours sous un axe social. Ce sont les rapports humains qui sont mis en évidence dans les productions (litteraires ou audiovisuelles) du genre et non une opposition homme machine.

Ensuite il me semble que si le baptême du genre en tant que tel remonte effectivement au début des années 1980, il aura fallu en fait plus d'une dizaine d'années pour donner une étiquette à un style déjà en vogue. On peut considérer Philip K dick comme le premier auteur cyberpunk quand, à partir des années 1960, il s'attelle à la rédactions de romans SF paranoiaques et violents : Le Dieu Venu Du Centaure, Substance Mort ou Les Androides Rêvent-Ils De Moutons Electriques (Blade Runner) restent les exemples les plus frappants.

L'ensemble des germes du style sont présents dans l'oeuvre de K. Dick et ce dès le milieu des années 1960. Les auteurs comme Gibson ou Stephenson (Samourai Virtuel par exemple) reprendront les poncifs et les adapteront à un monde où l'informatique est présente dans la vie de tous les jours (la notre) alors qu'auparavant l'ordinateur n'était au mieux qu'un énorme Hal de 2001, ou un big brother.

Pour revenir au commentaire de Matsé, je suis entièrement d'accord pour l'Orange Mécanique, auxquels on peut ajouter Rollerball (original) ou WestWorld et, dans une moindre mesure Soleil Vert.
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Commentaire de Mathieu J-F
Je trouve quelques peu spéciale que vous nommiez beaucoup d'autres auteurs de SF mais vous ne touchez presque pas à Philip K. Dick qui est le créateur du Cyber Punk...
En effet si l'on revient à ses écris, on se rend vite bien compte que tout se déroule dans cet univers sombre et noir avec ses gangs de rue, sa technologie débridé et ses drogues.
Il y a évidement Blade Runner qui à été écris sous le titre "Do androids dream ok a électric sheep?" en 1968 (on est loin des années 80) mais beaucoup d'autre comme "Flow my tears, the policeman said" 1974... Et tous ça sans compter sur Total Recall et Minority Report qui ont été écris respectivement en 1972 et 1957.
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