Alien1

 Électronique Jerry Goldsmith
 Majestueux James Horner
 Mystique Eliott Goldenthal
 John Frizzell dans la continuité
 Sur la série...
 H.R. Giger, l'alchimiste
 En DVD et vidéo
 Liens internes







Alien2
LA MUSIQUE DE ALIEN

Électronique Jerry Goldsmith

La musique est pour beaucoup dans la "Alien touch". Le vétéran Jerry Goldsmith est le compositeur de la partition originelle. Habitué de la Science-Fiction et du Fantastique, il a déjà à son actif la musique de La Planète des Singes (1967) ou de La Malédiction (1976), et enchaînera, après Alien (1979), avec Outland (1981), Poltergeist.(1982)...

Goldsmith est le pionnier d'une certaine dissonance dans la musique de film et d'une mixité entre orchestration symphonique et électronique. Un style qui trouve dans le Fantastique et la Science-Fiction un écho évident

Alien reste une des partitions les plus angoissantes et impressionnantes, le compositeur donnant à la fois une profondeur à l'orchestre et déclenchant ses furies pour ponctuer les attaques du monstre. Il évoque aussi le planétoïde mystérieux dans son utilisation des cuivres qui évoque les échappées de vapeurs de sa surface volcanique. Le morceau-titre éthéré et tendu, lent, comme ponctué par un compte à rebours, reviendra très sporadiquement dans la série, ainsi que d'autres thèmes.

Mais dans l'ensemble, si les compositeurs successifs restent des héritiers de Goldsmith, dans la tonalité qu'il a imposé à la musique de film, ils s'en émancipent dans leurs compositions respectives.

Majestueux James Horner

Aliens de James Horner fut la partition qui imposa ce jeune compositeur sur la scène d'Hollywood, pour laquelle il créa par la suite une kyrielle de scores, notamment destinés à plus d'une superproduction. Pourtant, Horner s'est dit, par la suite, insatisfait de sa pièce pour Aliens.

C'est vrai qu'elle déçoit d'emblée par son Main Title qui reprend l'adagio de Gayaneh d'Aram Khatchaturian, déjà utilisé par Kubrick pour illustrer une scène similaire dans 2001 : le passage d'un vaisseau spatial dans l'éther. Si la conduite du morceau et son mixage progressif avec le thème du compte a rebours de Goldsmith (qui cette fois fait écho à une autre partition du maître, Patton), collent aux images et sont majestueux, ils manquent d'originalité.

Toutefois, dans sa succession de plages atmosphériques et tendues, la partition de Horner fait plus d'une fois preuve de virtuosité dans la démesure orchestrale et lors de courts thèmes épiques.

Mystique Eliott Goldenthal

L'originalité serait vraiment au rendez-vous lors d'Alien3. Avec à son actif la sinistre musique de Pet Semetary (1989), Eliott Goldenthal semble prédestiné à mettre en musique le plus noir des Alien.

S'ouvrant sur une voix cristalline d'enfant planant sur une aire éthérée et instable, le compositeur nous plonge dans une évocation mystique et angoissée. Son thème, Agnus Dei, est musicalement en symbiose avec les images du générique, mais transcrit aussi la thématique biblique du film.

La partition de Goldenthal est un pur chef-d'œuvre sur sa totalité. Faisant appel à une orchestration d'une rare ampleur, sa composition est également d'une complexité fascinante, tant son inventivité est riche et sans égale.

La violence de l'orchestre a rarement été déchaînée avec une telle force, Goldenthal lui substituant le temps d'un morceau des battements électroniques pour transcrire la tentative de viol de Ripley. Le film de Fincher se retrouve totalement dans sa musique, comme la partition de Goldsmith est inséparable du film de Ridley Scott.

Goldenthal devait par la suite enchaîner avec "Entretien Avec un Vampire", composé en 15 jours (!) et d'une splendeur équivalente (il sera nommé aux Oscar pour cette dernière).

John Frizzell dans la continuité

Comme il en va des réalisateurs se succédant sur la série, aucun compositeur ne fut appelé par deux fois sur un Alien. Il devait revenir à John Frizzell de concocter le quatrième opus. Débutant comme ses prédécesseurs sur une note éthérée, Frizzell introduit dans son morceau-titre des plages électroniques qui se fondent élégamment dans son orchestration symphonique. Il enchaîne ensuite un thème plus épique que dans les trois partitions précédentes.

L'angoisse, les tensions, la violence et la démesure orchestrale ne tardent pas à éclater avec une partition qui lorgne sérieusement, dans son développement, du côté de l'opus précédent. Mais l'ensemble garde une couleur propre. A noter, l'intrusion d'un extrait du Julio Cesar de Haendel qui aère cette partition intense.

La série Alien reste musicalement sous l'emprise du compositeur du premier film, Jerry Goldsmith. Dans l'utilisation de l'orchestre symphonique et sa mixité parcellaire avec l'électronique. Mais surtout dans la profondeur des ambiances, évocatrices d'un espace infini ("dans l'espace personne ne vous entend crier" était le slogan du premier film). Des plages auxquelles succèdent les fugues de l'orchestre pour des poursuites terrorisantes et des brisures de rythme, où les percussions et les cordes cisaillent la partition, figurant les coups de boutoir de la mâchoire carnassière du monstre...

Sur la série...

Aucune musique de film ne parvient à distiller la terreur et l'angoisse comme ces quatre compositions, nanties des qualités propres aux images qu'elles accompagnent. Des oeuvres parfois difficiles, et à éviter les soirs d'orage, dans une maison, pardon, un vaisseau spatial, isolé...

En DVD ou vidéo.

Toutes les infos sur la saga Alien en DVD.

Liens internes

Alien, 1979, Ridley Scott, Etats-Unis.
Aliens, 1986, James Cameron, Etats-Unis.
Alien3, 1992, David Fincher, Etats-Unis.
Alien, Resurrection, 1997, Jean-Pierre Jeunet, Etats-Unis.
Alien vs Predator, 2004, Paul Anderson, Etats-Unis.


Alien3

Alien4

Ripley>

Sigourney Weaver dans l'opus3.